Ciel africain
Trêve entre la direction et les syndicats
La direction d'Air Afrique a suspendu pour 72 heures la poursuite de son opération de mise en chômage technique de près de la moitié du personnel et l'intersyndicale a reporté son mot d'ordre de grève pour la même durée. Ces décisions interviennent après une réunion tripartite, ce week-end, entre le ministère ivoirien des Transports, la direction de la compagnie panafricaine et les syndicats. Ces derniers avaient initialement appelé à une grève de 24 heures renouvelable à partir de ce lundi 19 février. Ils entendaient protester contre les mesures drastiques de restructuration imposées par la direction de la compagnie, dont les employés sont les premières victimes.
Le premier conseil d'administration d'Air Afrique depuis l'arrivée, le 29 janvier, de l'Américain Jeffrey Erickson comme administrateur chargé du sauvetage de la compagnie, a eu la main lourde. Alors qu'on annonçait, il y a quelques jours, la mise au chômage technique d'environ un millier de salariés sur les 4 200 qu'emploie la compagnie, ce sont finalement deux mille personnes qui seront touchées par cette mesure. L'objectif est d'économiser sur la masse salariale afin de mener à bien un plan de restructuration de nature à permettre la privatisation d'Air Afrique dans un délai de 14 mois.
Jeffrey Erickson a pris soin d'assurer que le chômage technique serait réparti de manière équitable sur tous les sites des onze pays membres de la compagnie aérienne (Bénin, Burkina-Faso, Centrafrique, Congo, Côté d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo). Il n'empêche, les syndicats qui s'étaient déjà élevés contre l'annonce faite la semaine dernière condamnent fermement sa version aggravée. Ils ont fait des contre-propositions portant sur un plan de départs volontaires et la réduction du train de vie des cadres de l'entreprise. Déjà, 850 départs volontaires sont a l'étude. L'administrateur s'est déclaré disposé à examiner ces propositions.
Préalable à la privatisation
Mais cette mesure d'urgence ne saurait, à elle seule, tenir lieu de plan de redressement de la compagnie. L'administrateur, qui bénéficie du soutien officiel du conseil d'administration dans sa démarche, devra présenter d'autres points d'applications à son plan de restructuration d'Air Afrique.
En effet, la compagnie aérienne est dans une situation financière très délicate : un endettement de 130 à 200 milliards de FCFA, une flotte réduite après la saisie de plusieurs de ses Airbus par ses assureurs et créanciers. Le service à la clientèle en a beaucoup souffert.
Le plan de sauvetage en cours est le cinquième depuis la création de l'entreprise mais pourrait bien être le dernier. L'assainissement financier est la condition préalable à sa privatisation, décision prise en novembre dernier par les actionnaires, sur les conseils de la Banque mondiale. La Banque devrait d'ailleurs être sollicitée pour participer financièrement aux conséquences du plan social en cours.
Actuellement les onze Etats membres de la multinationale détiennent 68,4% du capital d'Air Afrique mais sont prêts à redescendre à 33%. La compagnie française Air France détient près de 12% et l'Agence française de développement (AFD), près de 9%.
Jeffrey Erickson a pris soin d'assurer que le chômage technique serait réparti de manière équitable sur tous les sites des onze pays membres de la compagnie aérienne (Bénin, Burkina-Faso, Centrafrique, Congo, Côté d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo). Il n'empêche, les syndicats qui s'étaient déjà élevés contre l'annonce faite la semaine dernière condamnent fermement sa version aggravée. Ils ont fait des contre-propositions portant sur un plan de départs volontaires et la réduction du train de vie des cadres de l'entreprise. Déjà, 850 départs volontaires sont a l'étude. L'administrateur s'est déclaré disposé à examiner ces propositions.
Préalable à la privatisation
Mais cette mesure d'urgence ne saurait, à elle seule, tenir lieu de plan de redressement de la compagnie. L'administrateur, qui bénéficie du soutien officiel du conseil d'administration dans sa démarche, devra présenter d'autres points d'applications à son plan de restructuration d'Air Afrique.
En effet, la compagnie aérienne est dans une situation financière très délicate : un endettement de 130 à 200 milliards de FCFA, une flotte réduite après la saisie de plusieurs de ses Airbus par ses assureurs et créanciers. Le service à la clientèle en a beaucoup souffert.
Le plan de sauvetage en cours est le cinquième depuis la création de l'entreprise mais pourrait bien être le dernier. L'assainissement financier est la condition préalable à sa privatisation, décision prise en novembre dernier par les actionnaires, sur les conseils de la Banque mondiale. La Banque devrait d'ailleurs être sollicitée pour participer financièrement aux conséquences du plan social en cours.
Actuellement les onze Etats membres de la multinationale détiennent 68,4% du capital d'Air Afrique mais sont prêts à redescendre à 33%. La compagnie française Air France détient près de 12% et l'Agence française de développement (AFD), près de 9%.
par Francine Quentin
Article publié le 19/02/2001