Afghanistan
Les Talibans détruisent des chefs d'£uvre
En Afghanistan, c'est tout un pan de l'héritage historique qui est en péril. Mais au delà du cas de ce pays, c'est toute l'Asie centrale qui risque de perdre une partie des trésors de son patrimoine.
L'Afghanistan s'enfonce dans un trou noir. Il souffre non seulement de la faim, victime de la sécheresse et de l'incurie des talibans dans le domaine économique. Il recule aussi à force d'obscurantisme, d'intolérance à l'égard des femmes et plus généralement à l'égard de l'insoutenable défi posé par la différence, la culture, le plaisir tout simplement. Au nom de la pureté islamique, les Talibans ont entrepris d'éradiquer les héritages antérieurs à l'Islam. Ils bombardent les immenses bouddhas de Bamiyan, détruisent une bibliothèque de 55000 volumes dont certains manuscrits du Xe siècle. Volonté de la part de Pachtouns, l'ethnie la plus importante d'Afghanistan sans être majoritaire, de porter atteinte à l'héritage culturel perse et notamment au persan, préférée naguère comme langue de cour au pachtou.
Comme les Khmers rouges dans les années 70 au Cambodge, mais dans un tout autre contexte, les Talibans ont entrepris d'expurger l'histoire des «pollutions extérieures», néfastes à leur absolu de pureté. Paradoxalement, les Talibans qui contrôlent 90% du territoire afghan élèvent des frontières culturelles, dans une région sillonnée par la route de la soie, terre d'échanges par excellence entre les civilisations grecques et bouddhiques, grecques et perses, entre diverses spiritualités.
Les outrages faits au passé
Alors que des populations meurent de faim, il peut paraître futile de défendre des monuments ou des livres. Mais les outrages faits au passé sont une insulte à la mémoire, une forme de totalitarisme cultivé par les dictatures, avides de refaire l'histoire à leur image. C'est un patrimoine commun de l'humanité que l'on défend, une façon de ne pas dresser des murs d'exclusion, mais de les faire tomber au nom d'une certaine universalité. Ainsi se dessine une noble forme de la mondialisation, fondée sur le respect des diversités culturelles et opposée au sectarisme, pratiqué au nom d'une civilisation ou pire, de la religion.
Comme les Khmers rouges dans les années 70 au Cambodge, mais dans un tout autre contexte, les Talibans ont entrepris d'expurger l'histoire des «pollutions extérieures», néfastes à leur absolu de pureté. Paradoxalement, les Talibans qui contrôlent 90% du territoire afghan élèvent des frontières culturelles, dans une région sillonnée par la route de la soie, terre d'échanges par excellence entre les civilisations grecques et bouddhiques, grecques et perses, entre diverses spiritualités.
Les outrages faits au passé
Alors que des populations meurent de faim, il peut paraître futile de défendre des monuments ou des livres. Mais les outrages faits au passé sont une insulte à la mémoire, une forme de totalitarisme cultivé par les dictatures, avides de refaire l'histoire à leur image. C'est un patrimoine commun de l'humanité que l'on défend, une façon de ne pas dresser des murs d'exclusion, mais de les faire tomber au nom d'une certaine universalité. Ainsi se dessine une noble forme de la mondialisation, fondée sur le respect des diversités culturelles et opposée au sectarisme, pratiqué au nom d'une civilisation ou pire, de la religion.
par Hélène Mendes Da Costa
Article publié le 22/02/2001