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Mozambique

Inondations : le combat continue

Dans des conditions extrêmes, l'Afrique australe poursuit son combat contres les inondations. Le Mozambique devait procéder lundi à l'évacuation de 3000 autres personnes tandis que le Malawi, frappé à son tour, parle de «tragédie nationale».
Quelque 600 familles mozambicaines (environ 3000 personnes) piégées par les inondations devaient être évacuées à partir de ce lundi par les secouristes qui combattent sans relâche la montée des eaux. Selon le PAM, le Programme alimentaire mondial, ces personnes sont bloquées par les eaux sur deux groupes «d'îles», à 350 km au nord de la ville portuaire de Beira (centre). Il s'agit d'îles formées par les inondations dans la vallée du Zambèze. Quatre hélicoptères et un avion devaient servir aux opérations d'évacuation. «Les vols sont consacrés à la fourniture de nourriture et de médicaments», a expliqué le porte-parole de l'équipe militaire sud-africaine.

Les secouristes, Mozambicains et Sud-africains, ont entrepris une véritable course contre la montre pour mettre à l'abri quelque 100 000 personnes menacées par les inondations dans la vallée du Zambèze. Le dernier bilan fait état de 62 morts et de 80 000 personnes déplacées depuis fin janvier. Les inondations ont touché quelque 460 000 personnes.

A Caia, une ville du centre construite en hauteur le long du Zambèze, le niveau de l'eau a augmenté de 48 centimètres la semaine dernière. Les sauveteurs demeurent préoccupés par la situation dans les villes de Marromeu, Luabo et Mopeia. Les habitants rechignent à délaisser leurs habitations malgré l'imminence du danger. «Le problème est qu'ils ne veulent pas laisser leurs rares biens sur les îles», a affirmé l'administrateur du district de Tambara, David Gaspar.

Autre crainte des sauveteurs : l'aggravation de la situation après que l'important barrage de Cahora Bassa eût été contraint la semaine dernière de doubler ses déversements d'eau dans le Zambèze.

Tragédie nationale au Malawi

Les autorités de Maputo ont réclamé une aide de 30 millions de dollars pour faire face à la catastrophe mais n'a reçu pour l'instant qu'une assistance d'une valeur de deux millions de dollars. Son riche voisin, l'Afrique du Sud a été le premier à répondre à l'appel, comme l'année dernière où les inondations avaient fait quelque 700 morts. La Grande-Bretagne devait envoyer un avion, et le Portugal, ancienne puissance coloniale du Mozambique a proposé des bateaux.

Le Malawi, qui compte 11 millions d'habitants environ, est également fortement touché par les crues : 13 des 27 districts du pays sont inondés, 220 000 Malawites sont aujourd'hui sinistrés. «C'est une tragédie nationale», a déclaré le vice-président Justin Malewezi. Aucun hélicoptère n'est intervenu pour venir en aide à la population qui, pour la plupart, a trouvé refuge dans des écoles.
Le principal problème auquel la population est confrontée est le manque de nourriture, a précisé Justin Malewezi. «Le peu de nourriture que les victimes possédaient a été emporté par les inondations», a-t-il précisé.

Si l'aide alimentaire existe en grande quantité et peut être stockée, c'est son acheminement qui pose problème. «Nous avons des problèmes de transport, il y a seulement huit camions pour apporter le maïs dans toutes les zones touchées, ce n'est pas suffisant», s'est inquiété le porte-parole du gouvernement. Avec ces huit camions seulement, il faudrait deux mois pour transporter les vivres aux personnes sinistrées. Il a demandé à tous les ministères de mettre à disposition 40 camions afin de transporter la nourriture. Mardi, une conférence dans la capitale administrative Lilongwe réunira des bailleurs de fonds et le gouvernement malawite. Celui-ci demandera une aide d'urgence de 1,5 million de dollars.



par Sylvie  Berruet (avec AFP)

Article publié le 05/03/2001