Football
La faillite d'ISL stoppe l'envolée des droits TV
Le tribunal cantonal suisse de Zoug a décidé le 10 avril de mettre en faillite le plus important groupe de marketing sportif au monde, ISMM, et son agence spécialisée International Sport Leisure (ISL). Une décision qui reste encore en suspens en attendant le résultat du recours déposé par la société en question. Redressement ou mise en faillite définitive, c'est probablement le début d'un sérieux coup de frein à l'envolée spectaculaire des droits de télévision dans le monde du sport.
ISL a été créée en 1983 à l'initiative d'Horst Dassler, alors patron tout-puissant de la société Adidas. Le premier, il avait compris que sa situation dominante dans le monde de l'équipement sportif devait trouver son prolongement naturel dans l'achat des droits de télévision et de marketing. Très rapidement l'homme dont on dit, à l'époque, qu'il avait été déterminant dans l'élection de Joao Havelange à la tête de la fédération internationale de football (FIFA) et dans celle de Juan Antonio Samaranch aux commandes du Comité international olympique (CIO) avait pareillement compris que le sport allait connaître un essor considérable au point de déchaîner la convoitise des chaînes de télévision, prêtes à casser leur tirelire afin d'acquérir les spectacles les plus recherchés, Coupe du Monde de football et Jeux Olympiques en tête.
Sa société ne tarda pas à devenir leader d'un marché en pleine expansion. Le décès prématuré d'Horst Dassler en 1987 n'affectera pas la montée en puissance d'une entreprise liée par des contrats à long terme avec les plus importantes fédérations sportives du monde. Rien ne semble devoir entraver cette phénoménale réussite pendant la décennie 90 marquée par des conquêtes toujours plus importantes et des résultats en pleine expansion. ISL est devenue un véritable empire, en dépit d'une concurrence grandissante.
Un événement considérable dans le monde du sport
Mais à la fin de la décennie, ISL devient de plus en plus boulimique et commence une série d'investissements hasardeux qui vont causer sa perte. Elle acquiert au prix fort (1,2 milliards de dollars) les droits pour dix ans des neuf plus grands tournois de tennis masculin. Elle achète le football brésilien et le football chinois. Elle investit dans les courses automobiles CART aux Etats-Unis. En pensant, chaque fois, avoir trouvé un filon juteux. Plus fort encore, elle devient propriétaire des droits de retransmission télévisée des deux prochaines Coupes du Monde de football en association avec le groupe allemand Leo Kirch pour la somme astronomique de 2,7 milliards de francs.
Une Coupe du Monde, celle de 2002, qu'il est très difficile de vendre aux chaînes de télévision européennes en raison d'horaires inadaptés et des tarifs prohibitifs. De là à imaginer cependant que la société est dans une situation financière désastreuse, personne n'ose y croire. Pourtant la décision du tribunal suisse (la société a son siège à Lucerne) met fin à près de vingt années de pouvoir quasi absolu. ISL pourrait être reprise par un des deux autres géants de la planète, le groupe Leo Kirch ou le groupe Vivendi Canal Plus-Bertelsmann.
La faillite de la maison ISL est un événement considérable dans le monde du sport, du marketing sportif et de la télévision. On se doutait qu'il arriverait un moment où les acheteurs nez pourraient plus suivre les vendeurs emportés par le rêve de profits toujours plus substantiels. On y est et personne ne peut encore mesurer les conséquences que cette affaire va avoir sur les prochaines Coupes du Monde et Jeux Olympiques notamment. Une chose est sûre : les vendeurs de droits télévisés vont être obligés de revoir leurs prétentions à la baisse faute de trouver acquéreurs. Les grenouilles finissent toujours par éclater quand elles se veulent boeufs, même lorsqu'elles se croient éternelles.
Sa société ne tarda pas à devenir leader d'un marché en pleine expansion. Le décès prématuré d'Horst Dassler en 1987 n'affectera pas la montée en puissance d'une entreprise liée par des contrats à long terme avec les plus importantes fédérations sportives du monde. Rien ne semble devoir entraver cette phénoménale réussite pendant la décennie 90 marquée par des conquêtes toujours plus importantes et des résultats en pleine expansion. ISL est devenue un véritable empire, en dépit d'une concurrence grandissante.
Un événement considérable dans le monde du sport
Mais à la fin de la décennie, ISL devient de plus en plus boulimique et commence une série d'investissements hasardeux qui vont causer sa perte. Elle acquiert au prix fort (1,2 milliards de dollars) les droits pour dix ans des neuf plus grands tournois de tennis masculin. Elle achète le football brésilien et le football chinois. Elle investit dans les courses automobiles CART aux Etats-Unis. En pensant, chaque fois, avoir trouvé un filon juteux. Plus fort encore, elle devient propriétaire des droits de retransmission télévisée des deux prochaines Coupes du Monde de football en association avec le groupe allemand Leo Kirch pour la somme astronomique de 2,7 milliards de francs.
Une Coupe du Monde, celle de 2002, qu'il est très difficile de vendre aux chaînes de télévision européennes en raison d'horaires inadaptés et des tarifs prohibitifs. De là à imaginer cependant que la société est dans une situation financière désastreuse, personne n'ose y croire. Pourtant la décision du tribunal suisse (la société a son siège à Lucerne) met fin à près de vingt années de pouvoir quasi absolu. ISL pourrait être reprise par un des deux autres géants de la planète, le groupe Leo Kirch ou le groupe Vivendi Canal Plus-Bertelsmann.
La faillite de la maison ISL est un événement considérable dans le monde du sport, du marketing sportif et de la télévision. On se doutait qu'il arriverait un moment où les acheteurs nez pourraient plus suivre les vendeurs emportés par le rêve de profits toujours plus substantiels. On y est et personne ne peut encore mesurer les conséquences que cette affaire va avoir sur les prochaines Coupes du Monde et Jeux Olympiques notamment. Une chose est sûre : les vendeurs de droits télévisés vont être obligés de revoir leurs prétentions à la baisse faute de trouver acquéreurs. Les grenouilles finissent toujours par éclater quand elles se veulent boeufs, même lorsqu'elles se croient éternelles.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 14/04/2001