Europe-États-Unis
Bush rapproche le couple franco-allemand
Décidé à défendre son projet de bouclier anti-missile devant les Européens, le président américain Bush va se heurter au couple franco-allemand, reconstitué dans son opposition à l'initiative américaine. A Fribourg, le chancelier Schröder et le président Chirac ont appelé leurs partenaires européens à présenter un front uni contre les Etats-Unis sur les questions de sécurité et d'environnement.
Rien de tel que l'irruption d'un tiers pour renouer les liens dans un couple qui connaît des difficultés. Le président américain Georges W. Bush est ainsi parvenu, sans le vouloir, à rapprocher la France et l'Allemagne, dont l'entente privilégiée, au sein de l'Union européenne, s'était relâchée. Réunis à Fribourg au moment même où le président américain arrivait sur le Vieux Continent, le chancelier Schröder et le président Chirac ont manifesté fermement leur opposition au projet de bouclier anti-missile des Etats-Unis. Ils ont également dénoncé le refus de Washington de ratifier le protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre. Rappelant qu'il se considère comme «le moteur de l'Europe», le couple franco-allemand a ainsi appelé les autres membres de l'UE à parler d'une seule voix pour contrer les positions américaines sur ces questions de défense et d'environnement. Une initiative de l'Union européenne sur la non-prolifération balistique, voire une conférence internationale sur ce thème, ont été évoquées.
Il n'est pas certain, cependant, que cet appel à constituer un front européen uni soit entendu. En effet, Georges Bush Jr ayant débuté sa tournée européenne par l'Espagne, le premier ministre José maria Aznar est apparu particulièrement ouvert aux arguments américains. Le traité antibalistique est un vestige du passé, affirme le président Bush et le premier ministre espagnol de s'étonner que certains aient «disqualifié d'emblée» le projet de bouclier antimissile dont Georges W. Bush est justement venu discuter avec ses alliés. Sur le réchauffement climatique, José Maria Aznar est convaincu que les Etats-Unis partagent le même objectif que les Européens...
Des soutiens atlantistes
Outre l'Espagne et son gouvernement conservateur, Bush peut également compter sur la bienveillance du nouveau président du conseil italien Silvio Berlusconi, beaucoup plus atlantiste que son prédécesseur. A cela s'ajoute la position traditionnellement favorable aux Etats-Unis de la Grande-Bretagne. C'est donc avec quelques atouts que le président américain rencontre mercredi ses homologues de l'Otan pour leur présenter son projet de défense globale.
En revanche, le président russe Vladimir Poutine, qui doit rencontrer son homologue américain samedi en Slovénie, ne manquera pas de réaffirmer son opposition au projet de bouclier antimissile des Etats-Unis et son attachement au traité antibalistique de 1972. Il doit d'ailleurs se concerter sur ce thème avec le chef de l'Etat chinois, vendredi à Shanghaï, sachant que Jiang Zemin y est lui aussi hostile.
Mais en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement de la planète, le président américain devra aussi compter, lors du sommet Etats-Unis/Union européenne, jeudi à Göteborg, avec la ténacité de la Suède, qui assure la présidence de l'Europe des quinze et a fait de la protection de l'environnement une des priorités de son mandat de six mois qui s'achève.
Romano Prodi, président de la Commission européenne, exprime à sa façon les craintes des Européens depuis l'arrivée de Bush à la Maison-Blanche en espérant que «les Etats-Unis résisteront à toute tentation de protectionnisme et d'unilatéralisme».
Il n'est pas certain, cependant, que cet appel à constituer un front européen uni soit entendu. En effet, Georges Bush Jr ayant débuté sa tournée européenne par l'Espagne, le premier ministre José maria Aznar est apparu particulièrement ouvert aux arguments américains. Le traité antibalistique est un vestige du passé, affirme le président Bush et le premier ministre espagnol de s'étonner que certains aient «disqualifié d'emblée» le projet de bouclier antimissile dont Georges W. Bush est justement venu discuter avec ses alliés. Sur le réchauffement climatique, José Maria Aznar est convaincu que les Etats-Unis partagent le même objectif que les Européens...
Des soutiens atlantistes
Outre l'Espagne et son gouvernement conservateur, Bush peut également compter sur la bienveillance du nouveau président du conseil italien Silvio Berlusconi, beaucoup plus atlantiste que son prédécesseur. A cela s'ajoute la position traditionnellement favorable aux Etats-Unis de la Grande-Bretagne. C'est donc avec quelques atouts que le président américain rencontre mercredi ses homologues de l'Otan pour leur présenter son projet de défense globale.
En revanche, le président russe Vladimir Poutine, qui doit rencontrer son homologue américain samedi en Slovénie, ne manquera pas de réaffirmer son opposition au projet de bouclier antimissile des Etats-Unis et son attachement au traité antibalistique de 1972. Il doit d'ailleurs se concerter sur ce thème avec le chef de l'Etat chinois, vendredi à Shanghaï, sachant que Jiang Zemin y est lui aussi hostile.
Mais en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement de la planète, le président américain devra aussi compter, lors du sommet Etats-Unis/Union européenne, jeudi à Göteborg, avec la ténacité de la Suède, qui assure la présidence de l'Europe des quinze et a fait de la protection de l'environnement une des priorités de son mandat de six mois qui s'achève.
Romano Prodi, président de la Commission européenne, exprime à sa façon les craintes des Européens depuis l'arrivée de Bush à la Maison-Blanche en espérant que «les Etats-Unis résisteront à toute tentation de protectionnisme et d'unilatéralisme».
par Francine Quentin
Article publié le 13/06/2001