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Jeux

Lara Croft fait son cinéma

Le cinéma a du mal à trouver de nouvelles stars : il va désormais les rechercher dans l'univers des jeux vidéo. Après les ordinateurs, la pub, la bande dessinée, Lara Croft, l'héroïne du jeu Tomb Raider s'attaque au septième art. Une fois encore, il semble bien que la reine des consoles ait visé juste.
Cheveux longs nattés, lèvres pulpeuses, jambes interminables et des pectoraux qui en imposent presque autant que ses deux 9 mm. L'énergique et très sexy héroïne de Tomb Raider Lara Croft a désormais franchi la barrière du numérique pour passer dans le monde analogique. Cette héroïne virtuelle qui était jusque là définie par 640 polygones, est devenue une personne en chair et en os aux mensurations bien réelles. Imaginez ou regardez plutôt : 55 kgs pour 1m70, 90 D de tour de poitrine moulé dans son fameux petit débardeur kaki et son non moins célèbre mini short marron. Pour la petite histoire : son 85 D du départ a évolué au fur et à mesure de chaque épisode en même temps que ses polygones (440 seulement au départ). C'est l'actrice américaine Angelina Jolie qui prête ses formes plantureuses à Lara. Et c'est réussi. Il faut reconnaître que des mois d'exercices physiques intensifs sont passés par là, et font de la fille de l'acteur John Voight (qui joue également le rôle de son père l'explorateur disparu) une aventurière plus que crédible, digne d'Indiana Jones.

Bomb Raider

Si la célèbre Lara Croft s'affiche depuis le 20 juin sur les écrans de cinéma, elle tient déjà depuis près de cinq ans le haut de l'affiche. Elle seule fait des campagnes d'affichage dans le métro et a le droit, au même titre que n'importe quelle actrice, à la couverture des magazines ou à des campagnes de pub. Un phénomène mondial depuis 1996. Stylos, montres, figurines, tee-shirts, posters, GameBoy, Lara fait également son cinéma sur le Web. De nombreux sites et forums de discussion sont consacrés à la Croft story. A quel âge Lara a-t-elle fait ses premières dents ? Quels sont ses fournisseurs attitrés pour ses shorts ? La réponse est sur le Web ! Et si l'envie vous prend de lui ressembler (vous pouvez commander en ligne sa garde-robe complète) ou de la déshabiller... à vos clics...

Véritable objet de culte dans le cyberespace, lasse de jouer sur les petits écrans des consoles de jeu, Lara est bien partie pour conquérir les grands. Le film fait un tabac aux Etats-Unis : 48 millions de dollars de recette en un week-end, et ce malgré une critique plutôt assassine. Même scénario en France. Cette sortie pourrait être l'occasion de relancer Lara en perte de vitesse depuis quelques temps dans le monde des jeux. Car si 16 millions d'exemplaires ont déjà été vendus des trois premiers volets, les quatrième et cinquième épisodes de la saga ont remporté moins de succès auprès du public. Mais on est encore loin du «Game Over» pour l'éditeur de jeu, le britannique Eidos. Celui-ci devrait empocher quelque 12 millions d'euros de royalties, sans parler des produits dérivés. Les aventures cinématographiques de la belle numérique sont une locomotive pour Eidos qui va en profiter pour écouler son catalogue. En effet, les jeux vidéo dans leur ensemble se vendent moins bien. Ils n'ont plus la faveur des mordus ce que l'on appelle les hardgamers (des hommes entre 18 et 35 ans qui représentent 20 % des joueurs, mais totalisent la grande majorité des ventes) comme l'explique Alain, un joueur de 29 ans : «les derniers épisodes étaient décevants sans imagination -comme le film d'ailleurs qui s'adresse à un jeune public-, on lui préfère les jeux en réseau beaucoup plus interactifs comme Halslife et Rogue-Spears où l'on est le héros du jeu. Les jeux vidéo ne proposent qu'un défi à l'ordinateur, alors que le jeu en réseau propose un défi à des personnes réelles.»



par Myriam  Berber

Article publié le 04/07/2001