Attentats
Le syndrome de Pearl Harbor
La vague d'attentats qui vient de frapper les Etats-Unis rappelle l'attaque surprise conduite à Pearl Harbor par l'armée japonaise en 1941. Comme il y a 60 ans, l'Amérique regarde sidérée les ruines fumantes de bâtiments censés symboliser sa puissance.
Soixante ans après Pearl Harbor, les plus âgés des Américains ont l'impression de revivre le même cauchemar. Au soir du 7 décembre 1941, il avait fallu se rendre à l'évidence : la puissance militaire américaine avait été battue en brèche par l'attaque surprise de l'aviation japonaise et Washington ne pouvait échapper plus longtemps au conflit mondial qui déchirait l'Europe et l'Asie.
Aujourd'hui, ce ne sont pas les ruines fumantes et les épaves de la flotte du Pacifique, mais les décombres des symboles de sa puissance, que les Américains regardent sidérés. Les milliers de victimes qui se trouvaient dans les tours jumelles du World Trade Center risquent de peser lourd dans la suite des événements.
Difficile de ne pas prolonger l'analogie avec Pearl Harbor lorsque l'on se souvient qu'il y a 60 ans, les systèmes de radar mis en place dans le Pacifique avaient été incapables de détecter l'approche des « zéros », les kamikazes de l'armée japonaise. Aujourd'hui, en dépit du déploiement d'un réseau d'écoutes très sophistiqué (qu'il s'appelle Echelon ou qu'il porte un autre nom), les services de renseignement américains ont été dans l'incapacité de détecter cette attaque terroriste de très grande ampleur.
Comment les terroriste ont-il pu passer inaperçus ?
C'est ce point qui, à l'heure actuelle, suscite le plus d'interrogations. Comment les commandos-suicide qui ont réalisé ces attentats ont-ils pu passer inaperçus ? Ces hommes (ou ces femmes) se trouvaient sur le territoire américain puisque les avions détournés effectuaient des liaisons intérieures. En outre, la simultanéité des attaques suppose un important travail de préparation et de coordination entre les différentes équipes impliquées dans cette vague d'attentats. Autant d'éléments qui sont apparemment passé inaperçus aux yeux des services de renseignement américains.
Si l'on poursuit l'examen de suites de l'attaque de Pearl Harbor, on peut sans doute dresser les grands traits de la réaction américaine dans les mois qui viennent. En 1941, Washington avait décidé de mobiliser toute la puissance industrielle du pays au bénéfice de l'effort de guerre conduit contre l'Allemagne et le Japon. Soixante ans plus tard, ce n'est pas à un Etat constitué et organisé que doit s'affronter l'Amérique de George W. Bush, mais à une nébuleuse terroriste. Par ailleurs ce n'est pas la puissance militaire des Etats-Unis qui est visée, mais la société elle-même. Toutefois, la mobilisation devrait être générale dans les jours qui viennent pour affronter ce nouvel ennemi. Avec une interrogation : comment finira la guerre qui commence ? La précédente s'était achevée à Hiroshima et Nagasaki.
Aujourd'hui, ce ne sont pas les ruines fumantes et les épaves de la flotte du Pacifique, mais les décombres des symboles de sa puissance, que les Américains regardent sidérés. Les milliers de victimes qui se trouvaient dans les tours jumelles du World Trade Center risquent de peser lourd dans la suite des événements.
Difficile de ne pas prolonger l'analogie avec Pearl Harbor lorsque l'on se souvient qu'il y a 60 ans, les systèmes de radar mis en place dans le Pacifique avaient été incapables de détecter l'approche des « zéros », les kamikazes de l'armée japonaise. Aujourd'hui, en dépit du déploiement d'un réseau d'écoutes très sophistiqué (qu'il s'appelle Echelon ou qu'il porte un autre nom), les services de renseignement américains ont été dans l'incapacité de détecter cette attaque terroriste de très grande ampleur.
Comment les terroriste ont-il pu passer inaperçus ?
C'est ce point qui, à l'heure actuelle, suscite le plus d'interrogations. Comment les commandos-suicide qui ont réalisé ces attentats ont-ils pu passer inaperçus ? Ces hommes (ou ces femmes) se trouvaient sur le territoire américain puisque les avions détournés effectuaient des liaisons intérieures. En outre, la simultanéité des attaques suppose un important travail de préparation et de coordination entre les différentes équipes impliquées dans cette vague d'attentats. Autant d'éléments qui sont apparemment passé inaperçus aux yeux des services de renseignement américains.
Si l'on poursuit l'examen de suites de l'attaque de Pearl Harbor, on peut sans doute dresser les grands traits de la réaction américaine dans les mois qui viennent. En 1941, Washington avait décidé de mobiliser toute la puissance industrielle du pays au bénéfice de l'effort de guerre conduit contre l'Allemagne et le Japon. Soixante ans plus tard, ce n'est pas à un Etat constitué et organisé que doit s'affronter l'Amérique de George W. Bush, mais à une nébuleuse terroriste. Par ailleurs ce n'est pas la puissance militaire des Etats-Unis qui est visée, mais la société elle-même. Toutefois, la mobilisation devrait être générale dans les jours qui viennent pour affronter ce nouvel ennemi. Avec une interrogation : comment finira la guerre qui commence ? La précédente s'était achevée à Hiroshima et Nagasaki.
par Philippe Couve
Article publié le 11/09/2001