Attentats
Des pouvoirs renforcés pour les enquêteurs
Malgré l'identification rapide de nombreux terroristes, la gigantesque traque lancée pour remonter les filières des complicités s'annonce longue et complexe. L'administration Bush va renforcer la marge de man£uvre des enquêteurs. Selon un journal arabe de Londres, deux des 19 kamikazes identifiés sont vivants et clament leur innocence; l'un d'eux aurait été victime d'un vol de passeport.
La menace est toujours là. «Des complices des pirates liés à des organisations terroristes pourraient maintenir leur présence continue aux Etats-Unis», a déclaré l'Attorney general (ministre de la Justice) John Ashcroft. Le ministre, conscient de raviver une inquiétude déjà forte chez ses compatriotes, ne peut néanmoins pas cacher les raisons pour lesquelles le gouvernement va demander cette semaine au Congrès «d'adopter d'importantes mesures anti-terroristes. Nous en avons besoin pour combattre la menace qui existe aux Etats-Unis. Nous devons faire face à cette menace croissante».
La semaine dernière déjà, le Congrès avait rapidement accordé au président Bush des pouvoirs militaires accrus en vue d'une riposte militaire, et avait voté une aide d'urgence de 40 milliards de dollars. Le nouvel arsenal juridique réclamé au pouvoir législatif étant pratiquement acquis, les autorités vont rapidement augmenter le nombre de policiers présents à bord des vols intérieurs. Du renfort va être envoyé au FBI, afin qu'il puisse suivre les dizaines de milliers de pistes et examiner les innombrables indices liés aux attaques-suicide du 11 septembre.
Méprise sur deux pirates présumés, selon un journal
Renforcement de la surveillance du territoire, répression plus sévère contre les terroristes présumés et leurs complices, collecte d'informations: autant d'objectifs en vue desquels on attend aussi des pouvoirs accrus pour les tribunaux, les services de l'immigration et ceux du renseignement. Tentant par avance d'apaiser les craintes des défenseurs des droits de l'homme, très sourcilleux aux Etats-Unis, John Aschcroft a promis que le gouvernement respecterait le nécessaire équilibre entre les impératifs de la sécurité et la protection des libertés civiles.
Trois cents US marshalls (officiers de police dotés de compétences étendues) devraient venir épauler les 4000 agents du FBI et les 3000 fonctionnaires déjà mobilisés à temps plein sur une enquête baptisée Penttbom (Pentagone, Twin Towers, Bomb). L'administration Bush, assurée du soutien patriotique de l'opinion américaine aussi bien à une réplique militaire qu'à une enquête efficace et rapide, peut déjà faire valoir des résultats. Dix neuf terroristes identifiés, 4 témoins détenant des informations «essentielles» arrêtés, 49 personnes en garde à vue, 150 recherchées, une collaboration internationale dans une enquête qui s'étend à plusieurs pays étrangers.
Avec parfois quelques surprises: ainsi, un pilote saoudien figurant sur la liste des 19 pirates morts dans les attaques est bien vivant, et n'aurait rien à voir avec le terrorisme. Selon le journal arabe de Londres Asharq al-Awsat daté du mardi 18 septembre, Saïd Hussein Gharamallah al-Ghamdi vit depuis neuf mois à Tunis, où il suit une formation avec huit autres pilotes de la compagnie nationale Saudi Airlines. Choqué à la vue de sa photo diffusée par la chaîne américaine CNN, il s'est immédiatement signalé à son ambassade en Tunisie. Lundi déjà, le même quotidien avait rapporté le cas d'un autre pirate de l'air présumé, Abdelaziz al-Omari, un Saoudien travaillant dans la compagnie nationale de télécommunications à Riyad. Il affirme qu'il était à son travail dans la capitale saoudienne lors des attaques, et déclare s'être fait voler son passeport lors d'un voyage aux Etats-Unis en 1995.
Lire également:
L'Europe et la lutte contre le blanchiment d'argent sale
(Chronique de Valérie Lainé).
La semaine dernière déjà, le Congrès avait rapidement accordé au président Bush des pouvoirs militaires accrus en vue d'une riposte militaire, et avait voté une aide d'urgence de 40 milliards de dollars. Le nouvel arsenal juridique réclamé au pouvoir législatif étant pratiquement acquis, les autorités vont rapidement augmenter le nombre de policiers présents à bord des vols intérieurs. Du renfort va être envoyé au FBI, afin qu'il puisse suivre les dizaines de milliers de pistes et examiner les innombrables indices liés aux attaques-suicide du 11 septembre.
Méprise sur deux pirates présumés, selon un journal
Renforcement de la surveillance du territoire, répression plus sévère contre les terroristes présumés et leurs complices, collecte d'informations: autant d'objectifs en vue desquels on attend aussi des pouvoirs accrus pour les tribunaux, les services de l'immigration et ceux du renseignement. Tentant par avance d'apaiser les craintes des défenseurs des droits de l'homme, très sourcilleux aux Etats-Unis, John Aschcroft a promis que le gouvernement respecterait le nécessaire équilibre entre les impératifs de la sécurité et la protection des libertés civiles.
Trois cents US marshalls (officiers de police dotés de compétences étendues) devraient venir épauler les 4000 agents du FBI et les 3000 fonctionnaires déjà mobilisés à temps plein sur une enquête baptisée Penttbom (Pentagone, Twin Towers, Bomb). L'administration Bush, assurée du soutien patriotique de l'opinion américaine aussi bien à une réplique militaire qu'à une enquête efficace et rapide, peut déjà faire valoir des résultats. Dix neuf terroristes identifiés, 4 témoins détenant des informations «essentielles» arrêtés, 49 personnes en garde à vue, 150 recherchées, une collaboration internationale dans une enquête qui s'étend à plusieurs pays étrangers.
Avec parfois quelques surprises: ainsi, un pilote saoudien figurant sur la liste des 19 pirates morts dans les attaques est bien vivant, et n'aurait rien à voir avec le terrorisme. Selon le journal arabe de Londres Asharq al-Awsat daté du mardi 18 septembre, Saïd Hussein Gharamallah al-Ghamdi vit depuis neuf mois à Tunis, où il suit une formation avec huit autres pilotes de la compagnie nationale Saudi Airlines. Choqué à la vue de sa photo diffusée par la chaîne américaine CNN, il s'est immédiatement signalé à son ambassade en Tunisie. Lundi déjà, le même quotidien avait rapporté le cas d'un autre pirate de l'air présumé, Abdelaziz al-Omari, un Saoudien travaillant dans la compagnie nationale de télécommunications à Riyad. Il affirme qu'il était à son travail dans la capitale saoudienne lors des attaques, et déclare s'être fait voler son passeport lors d'un voyage aux Etats-Unis en 1995.
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(Chronique de Valérie Lainé).
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 18/09/2001