Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Attentats

Le FBI sait qui étaient les terroristes

L'enquête du FBI avance. Vingt-cinq personnes sont en garde à vue, deux ont été officiellement arrêtées, la liste des personnes recherchées s'allonge. Pendant ce temps, les services de police européens tentent de remonter les filières islamistes dans leurs pays respectifs.
Les quelque 7000 agents du FBI qui mènent la difficile enquête sur les attaques suicides du 11 septembre dernier, n'ont pas le choix. Leurs investigations doivent aboutir le plus vite possible pour permettre à George W. Bush d'organiser la riposte contre les responsables des ces actes. Quelques résultats ont d'ores et déjà été annoncés. Les 19 terroristes qui ont embarqué sur les avions de ligne et les ont détournés pour atteindre les tours du World Trade Center et l'immeuble du Pentagone, ont été identifiés.

Toutes les informations recueillies sur ces hommes montrent que rien ne pouvait laisser soupçonner qu'ils allaient devenir des kamikazes, meurtriers aveugles, du jour au lendemain. La plupart vivaient tranquillement, étaient appréciés de leurs voisins ou du moins n'avaient aucun comportement suspect ni dans la pratique de leur religion, ni dans leur attitude vis-à-vis des gens qu'ils côtoyaient dans la vie quotidienne. Pas de rejet des Occidentaux, pas de repli sur eux-mêmes pour éviter des contacts avec une «population corrompue» au milieu de laquelle ils ont évolué pendant des années avant de passer à l'acte et de se précipiter dans la mort sans sourciller, entraînant avec eux des milliers de personnes. Des hommes de l'ombre, des anonymes mais des fanatiques prêts à être réactivés à n'importe quel moment et à obéir sans se poser de question.

Mohamed Atta, par exemple. Selon toute vraisemblance, c'est lui qui était aux commandes du Boeing qui s'est écrasé sur la première des tours jumelles du World Trade Center. Et pourtant, à toutes les adresses où il a vécu, en Allemagne d'abord puis aux Etats-Unis, il est passé inaperçu. Il se montrait poli et ne faisait pas d'histoire. Son acolyte Marwan Al-Shehhi, qui a mené un autre avion se fracasser contre la deuxième tour, n'était pas moins insignifiant en apparence. Il ne correspondait pas du tout à l'image du terroriste islamiste fanatique. Locataire bien élevé, son passage à Cologne n'avait laissé que de bons souvenirs. Ces deux hommes étaient cousins et inséparables. Même chose pour Ziad Samir Jarrah, un Libanais de 26 ans, qui après un passage à Hambourg, est parti sans préavis pour les Etats-Unis.

Bush accuse ben Laden

Tous avaient fait des études supérieures. Mohamed Atta était même, semble-t-il, un étudiant studieux et doué dont les professeurs étaient satisfaits. Ils ont suivi des cours de pilotage dans des écoles américaines, en Floride notamment. Ils étaient donc parfaitement opérationnels le moment venu. Les enquêteurs ont aussi établi que deux au moins des terroristes qui avaient pris place dans l'avion qui a atteint le Pentagone, faisaient partie des suspects recherchés dans le cadre de l'attentat contre le navire USS Cole, au Yemen, en octobre 2000, et étaient liés au réseau ben Laden. La CIA avait alerté le FBI, qui a reconnu avoir entamé des recherches à la fin du mois d'août, mais sans succès.

Les enquêteurs remontent donc doucement le fil des événements qui ont précédé le drame. Ils interrogent actuellement vingt-cinq suspects dont quatre semblent d'ores et déjà impliqués dans la préparation des attentats. Mais la liste des personnes recherchées compte aujourd'hui 150 noms. Deux hommes, le premier interpellé à l'aéroport J.F. Kennedy, le deuxième à Jersey City, en face de Manhattan, sont en état d'arrestation. Et lors d'un contrôle, les policiers ont appréhendé deux autres individus dont le parcours suspect peut laisser supposer qu'ils ont quelque chose à voir avec les événements récents. Ils étaient, en effet, à bord d'un avion qui avait décollé de Newark, au moment même où les attentats étaient perpétrés. Après l'atterrissage prématuré de leur appareil à Saint Louis, ils avaient immédiatement pris le train pour le Texas, où ils ont été arrêtés.

Au même moment, les investigations menées en Europe complètent les informations. Il semble que l'Allemagne où la plupart des terroristes ont résidé, soit une base arrière du réseau. Deux personnes ont été arrêtées en Belgique avec des armes et une liste d'objectifs américains en Europe. Quatre arrestations ont aussi eu lieu aux Pays-bas. En France, les juges anti-terroristes Jean-Louis Bruguière et Jean-François Ricard ont été saisis du dossier.

La piste Oussama ben Laden est toujours mise en avant. George W. Bush, lui même, a pointé du doigt ce terroriste international et l'a accusé d'être le suspect numéro un. Les enquêteurs cherchent donc à établir avec certitude que le milliardaire d'origine saoudienne, réfugié en Afghanistan et soutenu par le régime taliban, est bien le commanditaire du massacre qui a vraisemblablement coûté la vie à plus de 5000 Américains. Oussama ben Laden a, quant à lui, réfuté être à l'origine de l'attentat.



par Valérie  Gas

Article publié le 17/09/2001