Attentats
Le deuil en attendant la vengeance
Trois jours après l'attentat qualifié «d'acte de guerre» par George W. Bush, les Etats-Unis ont vécu une journée de «deuil et de prière». A leurs côtés, l'ensemble de la communauté internationale fait preuve d'une solidarité exceptionnelle.
Pour la première fois depuis le terrible attentat qui a frappé le World Trade Center et le Pentagone, George W. Bush, le président des Etats-Unis, s'est rendu vendredi sur le site du drame à New York. Dans le champ de désolation qui a remplacé le prestigieux quartier d'affaires new-yorkais.
Cette journée a été déclarée «jour de prière et du souvenir» et elle doit être marquée, aux Etats-Unis, par un profond recueillement face à une catastrophe dont le bilan humain devrait être d'au moins 5000 morts. La nation américaine semble plus que jamais mobilisée derrière son président. Dans l'épreuve, tous appellent à l'union sacrée. Bill Clinton, qui était en voyage en Australie au moment de l'attentat et dont la fille, résidente à New York se trouvait à quelques pâtés de maison seulement du World Trade Center, est rentré en urgence. Il s'est déjà rendu sur le lieu du drame pour mesurer l'ampleur des dégâts et a invité tous ses concitoyens à faire bloc derrière leurs représentants. Ce que nous devons faire, ceux d'entre nous qui sommes des citoyens ordinaires, c'est soutenir nos dirigeants, du président jusqu'au maire de New Yorkà Je crois que l'ampleur de cela (l'attentat) a engendré un soutien comme il n'en a jamais existé en faveur des Etats-Unis et en faveur de mesures contre les auteurs des attentats.»
Union sacrée
Dès les premières heures qui ont suivi l'annonce de l'acte terroriste qui avait frappé massivement les Etats-Unis, la plupart des responsables politiques, européens notamment mais aussi russe, chinoisà, ont en effet exprimé leur émotion et leur soutien au «peuple américain» dans cette épreuve. Les chefs d'Etat de l'Union européenne ont même publié une déclaration commune pour exprimer la solidarité de l'Europe : «Cette agression contre l'humanité a frappé au c£ur d'une nation amie avec laquelle l'Union européenne partage le combat pour un monde meilleur.» Et aujourd'hui, de nombreux pays sont à l'unisson des Etats-Unis et célèbrent une journée de deuil. Au Canada, en Amérique latine, en Corée du Sud, par exemple. En Europe, l'ensemble des responsables ont invité à faire trois minutes de silence en mémoire des victimes de l'attentat. Jacques Chirac a prévu une cérémonie officielle d'hommage dans la cour d'honneur de l'Elysée.
Dans les rues de New York, et plus largement dans tout le pays, la population est traumatisée mais s'efforce de reprendre une vie presque normale. Les théâtres de Broadway ont ouvert leurs portes, la circulation reprend progressivement au nord de la 14 ème rue qui délimite le périmètre de sécurité autour du World Trade Center, les avions ont commencé à décoller de nouveau dans certains aéroports du pays. Mais certaines réactions sont révélatrices de l'état de psychose dans lequel vivent les habitants des grandes villes. A Los Angeles, les magasins ont enregistré des ventes record de masques à gaz et de kits de survie. Les supermarchés ont été dévalisés en produits de base (eau, boites de conserve). A New York, plusieurs alertes à la bombe qui ont entraîné des évacuations dans certains magasins ou édifices publics et même dans la gare de Grand Central, ont accentué le climat de panique.
Les pompiers qui continuent de fouiller les décombres dans un paysage «lunaire» et les familles des disparus qui errent dans les rues avec des photos de leurs proches à la main dans l'espoir de plus en plus vain de les retrouver, toutes ces scènes font de New York une ville encore hagarde dont l'image meurtrie a trouvé comme écho dans l'esprit des Américains un fort désir de vengeance face aux terroristes qui ont organisé ces attentats aveugles. Un sondage vient de montrer, en effet, que 83 % d'entre eux sont favorables à une «action militaire énergique» contre les responsables de ces actes et 86 % sont prêts à ce qu'une riposte conduise à la guerre, même s'il devait y avoir des morts de civils (77%) ou des pertes parmi les troupes américaines (69%).
A écouter également :
Bruno Dellinger, témoin des attentats de New York Directeur d'une association située au 48e étage d'une des tours du World Trade Center, il se trouvait dans son bureau au moment des attaques. Il raconte les cinquante dernières minutes de la vie des tours.
Cette journée a été déclarée «jour de prière et du souvenir» et elle doit être marquée, aux Etats-Unis, par un profond recueillement face à une catastrophe dont le bilan humain devrait être d'au moins 5000 morts. La nation américaine semble plus que jamais mobilisée derrière son président. Dans l'épreuve, tous appellent à l'union sacrée. Bill Clinton, qui était en voyage en Australie au moment de l'attentat et dont la fille, résidente à New York se trouvait à quelques pâtés de maison seulement du World Trade Center, est rentré en urgence. Il s'est déjà rendu sur le lieu du drame pour mesurer l'ampleur des dégâts et a invité tous ses concitoyens à faire bloc derrière leurs représentants. Ce que nous devons faire, ceux d'entre nous qui sommes des citoyens ordinaires, c'est soutenir nos dirigeants, du président jusqu'au maire de New Yorkà Je crois que l'ampleur de cela (l'attentat) a engendré un soutien comme il n'en a jamais existé en faveur des Etats-Unis et en faveur de mesures contre les auteurs des attentats.»
Union sacrée
Dès les premières heures qui ont suivi l'annonce de l'acte terroriste qui avait frappé massivement les Etats-Unis, la plupart des responsables politiques, européens notamment mais aussi russe, chinoisà, ont en effet exprimé leur émotion et leur soutien au «peuple américain» dans cette épreuve. Les chefs d'Etat de l'Union européenne ont même publié une déclaration commune pour exprimer la solidarité de l'Europe : «Cette agression contre l'humanité a frappé au c£ur d'une nation amie avec laquelle l'Union européenne partage le combat pour un monde meilleur.» Et aujourd'hui, de nombreux pays sont à l'unisson des Etats-Unis et célèbrent une journée de deuil. Au Canada, en Amérique latine, en Corée du Sud, par exemple. En Europe, l'ensemble des responsables ont invité à faire trois minutes de silence en mémoire des victimes de l'attentat. Jacques Chirac a prévu une cérémonie officielle d'hommage dans la cour d'honneur de l'Elysée.
Dans les rues de New York, et plus largement dans tout le pays, la population est traumatisée mais s'efforce de reprendre une vie presque normale. Les théâtres de Broadway ont ouvert leurs portes, la circulation reprend progressivement au nord de la 14 ème rue qui délimite le périmètre de sécurité autour du World Trade Center, les avions ont commencé à décoller de nouveau dans certains aéroports du pays. Mais certaines réactions sont révélatrices de l'état de psychose dans lequel vivent les habitants des grandes villes. A Los Angeles, les magasins ont enregistré des ventes record de masques à gaz et de kits de survie. Les supermarchés ont été dévalisés en produits de base (eau, boites de conserve). A New York, plusieurs alertes à la bombe qui ont entraîné des évacuations dans certains magasins ou édifices publics et même dans la gare de Grand Central, ont accentué le climat de panique.
Les pompiers qui continuent de fouiller les décombres dans un paysage «lunaire» et les familles des disparus qui errent dans les rues avec des photos de leurs proches à la main dans l'espoir de plus en plus vain de les retrouver, toutes ces scènes font de New York une ville encore hagarde dont l'image meurtrie a trouvé comme écho dans l'esprit des Américains un fort désir de vengeance face aux terroristes qui ont organisé ces attentats aveugles. Un sondage vient de montrer, en effet, que 83 % d'entre eux sont favorables à une «action militaire énergique» contre les responsables de ces actes et 86 % sont prêts à ce qu'une riposte conduise à la guerre, même s'il devait y avoir des morts de civils (77%) ou des pertes parmi les troupes américaines (69%).
A écouter également :
Bruno Dellinger, témoin des attentats de New York Directeur d'une association située au 48e étage d'une des tours du World Trade Center, il se trouvait dans son bureau au moment des attaques. Il raconte les cinquante dernières minutes de la vie des tours.
par Valérie Gas
Article publié le 14/09/2001