Attentats
En attendant la réouverture de Wall Street
Avant la réouverture des marchés américains, lundi, les places financières européennes et asiatiques marquaient le pas, privées de leur boussole à Wall Street.
Les Bourses de Tokyo, Hong Kong, Singapour et Séoul, qui avaient plongé mercredi à la suite des attentats à New York et Washington sont revenues à la raison jeudi. Les bourses européennes qui avaient accusé le coup avec moins de vigueur, de même que l'euro, stable par rapport au dollar, restaient hésitantes, ne sachant que prévoir, quand fonctionneront à nouveau les marchés américains, d'une récession ou d'une stabilisation de la croissance.
Les banques centrales font tout leur possible, pendant ce temps, pour repousser le spectre d'une crise financière mondiale. Ainsi l'opération concertée entre la Réserve fédérale américaine, la Banque du Japon et la Banque centrale européenne, pour injecter des liquidités afin d'éviter les retraits massifs, les ventes alimentant la baisse des cours et l'assèchement du financement des entreprises. Fidèle à sa doctrine la Banque centrale européenne a, de nouveau, proposé jeudi des facilités de liquidités aux banques, 40 milliards d'euros après les 69 milliards de mercredi, mais n'en a pas pour autant réduit ses taux d'intérêts, afin a précisé Wim Duisenberg, président de la BCE, de ne pas favoriser un sentiment de panique. L'Institut monétaire européen s'est voulu rassurant sur la solidité et la résistance de l'économie américaine après les coups portés.
Avant même les attentats terroristes du mardi 11 septembre, la croissance dans la zone euro était déjà en berne à 0,1% au deuxième trimestre 2001 contre 0,5% au premier trimestre. Et depuis les anticipations boursières jouent en défaveur de la plupart des compagnies aériennes dont la rentabilité risque de souffrir dans les prochains mois, de même que les industries du luxe qui seraient particulièrement touchées par une chute de la consommation américaine.
Assurances : des milliards de dollars
Seules les valeurs liées à l'assurance tirent leur épingle du jeu. Les analystes s'attendent à des hausses de prix importantes dans ce secteur après les événements de New York et Washington. La réassurance notamment devrait voir son activité renforcée en dépit de résultats à court terme enregistrant l'impact de la catastrophe.
Et, de fait, le coût global pour les assurances des attentats aux Etats-Unis est bien difficile à prévoir, même si tout le monde s'attend à ce qu'il soit très élevé. Les assureurs ne seront pas seulement concernés par les pertes matérielles en avions et bâtiments, mais aussi par les pertes d'exploitation pour les 350 sociétés logées au World Trade Center. A cela s'ajoutent les assurances dommages corporels et décès pour un nombre encore inconnu des 40 000 à 50 000 salariés des tours jumelles.
L'estimation de 20 à 40 milliards de dollars d'indemnisations au total a été contestée par la Lloyds, principale compagnie d'assurance mondiale, tandis que l'agence de cotation Moody's propose un chiffre entre 10 et 15 milliards de dollars, à comparer aux 20 milliards de dollars liés au passage aux Etats-Unis et aux Bahamas de l'ouragan Andrew en 1992. L'assureur allemand Allianz compte, pour la partie qui lui revient du sinistre, sur une facture de 700 millions d'euros, soit 630 millions de dollars. Le premier réassureur mondial l'Allemand Munich Ré évalue ses charges à un milliard d'euros soit autant que les tempêtes de décembre 1999 en Europe.
Lire également:
Après les attentats de New York, les marchés des matières premières dans le brouillard (chronique de Jean-Pierre Boris)
Les banques centrales font tout leur possible, pendant ce temps, pour repousser le spectre d'une crise financière mondiale. Ainsi l'opération concertée entre la Réserve fédérale américaine, la Banque du Japon et la Banque centrale européenne, pour injecter des liquidités afin d'éviter les retraits massifs, les ventes alimentant la baisse des cours et l'assèchement du financement des entreprises. Fidèle à sa doctrine la Banque centrale européenne a, de nouveau, proposé jeudi des facilités de liquidités aux banques, 40 milliards d'euros après les 69 milliards de mercredi, mais n'en a pas pour autant réduit ses taux d'intérêts, afin a précisé Wim Duisenberg, président de la BCE, de ne pas favoriser un sentiment de panique. L'Institut monétaire européen s'est voulu rassurant sur la solidité et la résistance de l'économie américaine après les coups portés.
Avant même les attentats terroristes du mardi 11 septembre, la croissance dans la zone euro était déjà en berne à 0,1% au deuxième trimestre 2001 contre 0,5% au premier trimestre. Et depuis les anticipations boursières jouent en défaveur de la plupart des compagnies aériennes dont la rentabilité risque de souffrir dans les prochains mois, de même que les industries du luxe qui seraient particulièrement touchées par une chute de la consommation américaine.
Assurances : des milliards de dollars
Seules les valeurs liées à l'assurance tirent leur épingle du jeu. Les analystes s'attendent à des hausses de prix importantes dans ce secteur après les événements de New York et Washington. La réassurance notamment devrait voir son activité renforcée en dépit de résultats à court terme enregistrant l'impact de la catastrophe.
Et, de fait, le coût global pour les assurances des attentats aux Etats-Unis est bien difficile à prévoir, même si tout le monde s'attend à ce qu'il soit très élevé. Les assureurs ne seront pas seulement concernés par les pertes matérielles en avions et bâtiments, mais aussi par les pertes d'exploitation pour les 350 sociétés logées au World Trade Center. A cela s'ajoutent les assurances dommages corporels et décès pour un nombre encore inconnu des 40 000 à 50 000 salariés des tours jumelles.
L'estimation de 20 à 40 milliards de dollars d'indemnisations au total a été contestée par la Lloyds, principale compagnie d'assurance mondiale, tandis que l'agence de cotation Moody's propose un chiffre entre 10 et 15 milliards de dollars, à comparer aux 20 milliards de dollars liés au passage aux Etats-Unis et aux Bahamas de l'ouragan Andrew en 1992. L'assureur allemand Allianz compte, pour la partie qui lui revient du sinistre, sur une facture de 700 millions d'euros, soit 630 millions de dollars. Le premier réassureur mondial l'Allemand Munich Ré évalue ses charges à un milliard d'euros soit autant que les tempêtes de décembre 1999 en Europe.
Lire également:
Après les attentats de New York, les marchés des matières premières dans le brouillard (chronique de Jean-Pierre Boris)
par Francine Quentin
Article publié le 14/09/2001