Attentats
<i>«Nous allons mourir...»</i>
Plusieurs passagers des avions détournés ont pu téléphoner à leurs proches et raconter la tragédie en direct. Des récits qui soulignent les failles de la sécurité dans les aéroports.
Ils sont plusieurs à avoir vu la mort en face. Passagers des avions détournés par les commandos-suicide, ils ont réussi à téléphoner et à joindre leurs proches alors que les avions étaient sur le point de s'écraser.
«Nous sommes détournés, nous sommes détournés», dit l'homme qui vient de joindre les services d'urgence du comté de Westmoreland en Pennsylvanie. Le passager explique qu'il s'est enfermé dans les toilettes de l'avion. Il n'aura pas le temps d'en dire beaucoup plus si ce n'est pour dire qu'il voit de la fumée. L'avion s'écrase près de Pittsburg avec 38 passagers et 6 membres d'équipage à bord.
A bord de l'un des appareils qui va s'encastrer dans le World Trade Center, un homme raconte à ses proches par téléphone : «ils ont commencé à tuer des hôtesses à l'arrière de l'appareil pour faire diversion. Le pilote est alors sorti du cockpit et ils en ont profité pour s'introduire dans le poste de pilotage».
A bord de l'avion qui s'est écrasé sur le Pentagone, Barbara Olson a appelé son mari Ted. Elle lui a raconté que «les pirates de l'air étaient armés de couteaux et de cutters». Elle a précisé que les passagers «avaient été regroupés à l'arrière de l'appareil». Et dans ses derniers mots, elle a demandé à son mari, impuissant au bout du fil: «que dois-je faire?»
On peut monter à bord sans être contrôlé
D'après ces témoignages, ils semble donc que les pirates de l'air étaient plusieurs à bord de chaque appareil et qu'ils étaient équipés d'armes blanches. Un constat qui pose la question de la sécurité dans les avions et des contrôles dans les aéroports américains.
Manifestement une telle opération a été rendue possible par le faible niveau de sécurité en vigueur dans les aéroports du pays en ce qui concerne les vols intérieurs. Le laxisme régnant dans les aéroports américains avait été pointé ces derniers mois par plusieurs organismes officiels dont le département des Transports et le General accounting office (GAO), une agence du Congrès.
Parmi les insuffisances mises en évidence par ces organismes: la faible rémunération des agents de sécurité (et donc la rapide rotation des effectifs), la sous-utilisation des détecteurs d'explosifs, mais aussi la pression des usagers des aéroports voire des compagnies face à toute opération susceptible de ralentir les procédure d'embarquement.
La situation était jugée suffisamment grave pour que la FAA (l'autorité fédérale de l'aviation civile) menace les compagnies aériennes de leur imposer la présence d'agents de sécurité à bord de chacun de leurs appareils. Au cours d'opération destinées à tester les procédures de sécurité, les agents de la FAA ont réussi récemment à embarquer à bord d'avions à 51 reprises sans subir le moindre contrôle de sécurité.
Parmi les compagnies visées par les foudres de la FAA figurait American Airlines qui s'était vue infliger des amendes d'un montant de 99000 dollars en l'an 2000 pour non-respect des normes de sécurité. Deux des avions de cette compagnie ont été détournés le 11 septembre par les commandos-suicide.
Mercredi, l'Association internationale du transport aérien (IATA) a demandé ses 276 compagnies membres de renforcer leurs mesures de sécurité. Mais le monde du transport aérien a le sentiment d'être entré désormais dans une nouvelle ère. Après les détournements d'avion très prisés par les terroristes dans les années 1970, et les attentats à la bombe qui ont marqué les opinions publiques occidentales dans les années 80, les auteurs de la vague d'attentats contre les Etats-Unis ont décidé de combiner les deux. Le détournement d'avion et sa transformation en engin explosif que l'on précipite contre une cible de manière à commettre le plus de dégâts possibles et à frapper l'opinion publique mondiale risque de donner des idées à tous les terroristes de la planète.
«Nous sommes détournés, nous sommes détournés», dit l'homme qui vient de joindre les services d'urgence du comté de Westmoreland en Pennsylvanie. Le passager explique qu'il s'est enfermé dans les toilettes de l'avion. Il n'aura pas le temps d'en dire beaucoup plus si ce n'est pour dire qu'il voit de la fumée. L'avion s'écrase près de Pittsburg avec 38 passagers et 6 membres d'équipage à bord.
A bord de l'un des appareils qui va s'encastrer dans le World Trade Center, un homme raconte à ses proches par téléphone : «ils ont commencé à tuer des hôtesses à l'arrière de l'appareil pour faire diversion. Le pilote est alors sorti du cockpit et ils en ont profité pour s'introduire dans le poste de pilotage».
A bord de l'avion qui s'est écrasé sur le Pentagone, Barbara Olson a appelé son mari Ted. Elle lui a raconté que «les pirates de l'air étaient armés de couteaux et de cutters». Elle a précisé que les passagers «avaient été regroupés à l'arrière de l'appareil». Et dans ses derniers mots, elle a demandé à son mari, impuissant au bout du fil: «que dois-je faire?»
On peut monter à bord sans être contrôlé
D'après ces témoignages, ils semble donc que les pirates de l'air étaient plusieurs à bord de chaque appareil et qu'ils étaient équipés d'armes blanches. Un constat qui pose la question de la sécurité dans les avions et des contrôles dans les aéroports américains.
Manifestement une telle opération a été rendue possible par le faible niveau de sécurité en vigueur dans les aéroports du pays en ce qui concerne les vols intérieurs. Le laxisme régnant dans les aéroports américains avait été pointé ces derniers mois par plusieurs organismes officiels dont le département des Transports et le General accounting office (GAO), une agence du Congrès.
Parmi les insuffisances mises en évidence par ces organismes: la faible rémunération des agents de sécurité (et donc la rapide rotation des effectifs), la sous-utilisation des détecteurs d'explosifs, mais aussi la pression des usagers des aéroports voire des compagnies face à toute opération susceptible de ralentir les procédure d'embarquement.
La situation était jugée suffisamment grave pour que la FAA (l'autorité fédérale de l'aviation civile) menace les compagnies aériennes de leur imposer la présence d'agents de sécurité à bord de chacun de leurs appareils. Au cours d'opération destinées à tester les procédures de sécurité, les agents de la FAA ont réussi récemment à embarquer à bord d'avions à 51 reprises sans subir le moindre contrôle de sécurité.
Parmi les compagnies visées par les foudres de la FAA figurait American Airlines qui s'était vue infliger des amendes d'un montant de 99000 dollars en l'an 2000 pour non-respect des normes de sécurité. Deux des avions de cette compagnie ont été détournés le 11 septembre par les commandos-suicide.
Mercredi, l'Association internationale du transport aérien (IATA) a demandé ses 276 compagnies membres de renforcer leurs mesures de sécurité. Mais le monde du transport aérien a le sentiment d'être entré désormais dans une nouvelle ère. Après les détournements d'avion très prisés par les terroristes dans les années 1970, et les attentats à la bombe qui ont marqué les opinions publiques occidentales dans les années 80, les auteurs de la vague d'attentats contre les Etats-Unis ont décidé de combiner les deux. Le détournement d'avion et sa transformation en engin explosif que l'on précipite contre une cible de manière à commettre le plus de dégâts possibles et à frapper l'opinion publique mondiale risque de donner des idées à tous les terroristes de la planète.
par Philippe Couve
Article publié le 14/09/2001