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Attentats

L'enquête s'étend à l'étranger

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Trois jours après l'attaque sans précédent menée sur le territoire américain, l'enquête sur le réseau terroriste tente de remonter des ramifications s'étendant à plusieurs pays. Quatre islamistes ont été arrêtés vendredi à Bruxelles, quatre autres aux Pays-bas.
A réseau international, enquête sans frontière. Alors que les Etats-Unis sont lancés dans des investigations de grande ampleur impliquant quelque 7000 hommes, dont 4000 agents fédéraux du FBI, les polices de nombreux pays mènent de leur côté des investigations pour tenter de remonter les filières de la nébuleuse terroriste dont le chef d'orchestre est probablement le milliardaire d'origine saoudienne Oussama ben Laden. Pour le première fois jeudi, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a désigné ce dernier comme étant le suspect n°1.

En Belgique, quatre personnes «appartenant à la mouvance islamiste radicale» ont été arrêtées jeudi à Bruxelles. Elles s'apprêtaient à commettre, selon les autorités belges, un attentat contre des intérêts américains en Europe. Pendant ce temps à Rotterdam, aux Pays-Bas, les policiers mettaient la main sur quatre extrémistes musulmans soupçonnés d'être impliqués dans un réseau islamiste.

En Allemagne, les enquêteurs recherchent deux auteurs présumés des attentats, des Arabes qui auraient vécu à Hambourg (nord) jusqu'en février dernier. Les policiers de cette ville ont interpellé un homme, un employé d'aéroport, alors qu'ils perquisitionnaient des appartements. Il a été relâché, aucune charge ne pesant contre lui. Selon les autorités régionales, les deux pirates étaient détenteurs de passeports des Emirats Arabes Unis. Les autorités de ce pays ont démenti que l'un des deux soient l'un de leurs ressortissants, elles enquêtent sur le second.

Le danger n'est pas écarté

La justice française, de son côté, s'intéresse à d'éventuels liens entre des réseaux islamistes en France et les attentats de New York et de Washington. Confiée au service du contre-espionnage, la Direction de la surveillance du territoire (DST), et à la police judiciaire, l'enquête doit permettre de «centraliser» les renseignements pouvant être obtenus en France sur les attentats commis aux Etats-Unis.

Sur le sol américain, les investigations continuent de progresser rapidement. D'énormes moyens financiers et humains ont été mis à la disposition de l'enquête. Des techniciens et des laborantins sont ainsi à pied d'oeuvre, notamment sur les sites des attentats, analysant le moindre indice. «Nous suivons des milliers de pistes crédibles, a déclaré le ministre américain de la Justice. Franchement, nous faisons quelques progrès». Les deux «boîtes noires» (enregistreurs de vol) de l'avion qui s'est écrasé sur le Pentagone ont été retrouvées vendredi, a annoncé le ministère américain de la Défense.

Selon le quotidien USA Today, le FBI a repéré sur le territoire américain plusieurs cellules apparentées à ben Laden. Les policiers ont identifié une bonne partie du groupe impliqué dans les attaques de mardi. Une cinquantaine de personnes y ont pris part, plus ou moins directement. Après avoir fouillé des chambres d'hôtel, retrouvé des manuels de pilotage et des voitures de location, les enquêteurs passent au peigne fin des décomptes de cartes de crédit, ainsi que des sites internet de sympathisants islamistes.

Le danger de nouvelles actions est loin d'être écarté. La police américaine a arrêté jeudi plusieurs hommes, dont l'un porteur d'une fausse licence de pilote, dans deux aéroports new-yorkais, faisant peut-être échouer un nouvelle attaque terroriste. Cette série d'arrestations, à la veille de la visite à New York du président George W. Bush, a entraîné la fermeture des trois aéroports de la
ville, John F. Kennedy (JFK), La Guardia et Newark, qui venaient tout juste de rouvrir. Ces hommes, dont certains auraient été en possession de couteaux à manche en plastique, voulaient embarquer dans deux avions à destination de la Californie.



par Philippe  Quillerier-Lesieur

Article publié le 14/09/2001