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Education

Rentrée des classes sur le Web

L'intérêt du monde universitaire pour l'enseignement à distance ne se dément pas depuis quelques années, et l'Internet a donné un coup d'accélérateur à ce type de formation. La rentrée est l'occasion de faire le point sur l'enseignement en ligne en France, que l'on appelle aussi le e-learning.
Secteur en pleine expansion, la formation en ligne devrait, selon le cabinet d'études américain International Data Corporation, représenter un chiffre d'affaire de près 23 milliards de dollars en 2004. De son côté, la banque d'affaires Merryl Linch annonce des prévisions encore plus optimistes. Si l'on en croit ses dernières estimations, ce marché devrait passer de 9,4 milliards de dollars en 2000 à 53 milliards de dollars en 2004.

Un grand marché mondial de la formation à distance est en train de se mettre en place. L'Europe est très en retard. L'enseignement en ligne s'y développe plus lentement que dans d'autres pays comme les Etats-Unis où plus de 3000 diplômes peuvent s'obtenir en ligne.

La France est en train de prendre la mesure du choc. Les unes après les autres, toutes les universités s'engagent dans cette voie. Certaines plus résolument que d'autres. Chaque université propose, selon les cas, des formations de premier, deuxième et troisième cycle, des cursus complets (Rennes I propose notamment un DESS de finances sur le Web), une maîtrise (Paris III propose un 2ème cycle en français langue étrangère), ou parfois une ou deux unités de valeurs.

Concentré d'abord dans les filières scientifiques, l'enseignement à distance, quelque soit le support utilisé (cassettes audio, télévision, visiocommunication, réseau Internet, etc.) s'est propagé en quelques années, dans un grand nombre de disciplines : lettres, langues ou sciences économiques.

Projets de campus numériques français

Pour s'y retrouver parmi les nombreuses initiatives publiques(extensions des universités traditionnelles, serveurs de formation professionnelle, cours gratuits), le ministère de l'Education nationale a mis en place le serveur Formasup, un portail d'accès à l'ensemble des informations concernant l'enseignement à distance qu'il relève des universités, du CNED (Centre national d'enseignement à distance) ou du CNAM.

Si certaines universités organisent elles-mêmes la mise à distance d'une partie de leurs enseignements, d'autres confient cette tâche aux services pédagogiques du CNED ou du CNAM, mais dans tous les cas de figure (où l'étudiant peut suivre un cursus à distance depuis chez lui) l'université garde la responsabilité de la délivrance du diplôme.

Avec plus ou moins de bonheur et plus ou moins de crédits, de plus en plus d'expériences se développent sur les plans local et régional, en liaison étroite avec le monde de l'entreprise. Ainsi, par exemple, la ville de Grenoble a regroupé ses quatre universités en un campus numérique baptisé « Greco » (pour Grenoble Campus Ouvert). C'est le cas également des universités de Bretagne ou des Pays de la Loire. Pour tous ces projets, l'accent est mis non pas sur la virtualisation des contenus, mais sur la collaboration intra-universitaire pour la partage de supports pédagogiques, l'échange de connaissances et de banques de données en ligne.

La production de ressources multimédia reste au c£ur du débat, la charge financière de ce type de développement également. C'est pourquoi depuis une dizaine d'années, le RUCA (Réseau universitaire des centres d'autoformation) a pour mission d'élaborer des contenus pédagogiques en ligne qu'il met à la disposition de toutes les universités proposant de l'enseignement à distance.

Pour avancer dans cette voie, le gouvernement met en place une stratégie globale sur laquelle viendront s'appuyer des initiatives telles le Greco. D'où un appel à projets « campus numériques français ». Doté de 50 millions de francs, ce dispositif a pour objectif de soutenir financièrement les établissements publics d'enseignement supérieur attachés au ministère de l'Education nationale, qui souhaitent développer des formations à formation ouverte et à distance (FOAD) à l'aide des technologies de l'information et de la communication. Fin juillet 2001, le ministère l'Education nationale a annoncé que sur les 117 projets déposés, 66 étaient retenus.

Les liens :

Formasup
Ministère de l'Education nationale
RUCA (réseau universitaire des centres d'autoformation)
Greco (Grenoble Campus Ouvert)
Projet « campus numériques français »




par Myriam  Berber

Article publié le 04/09/2001