Soudan
Paria hier, allié aujourd'hui
A la lumière des attentats anti-américains du 11 septembre dernier, l'on assiste à une redistribution des cartes sur l'échiquier mondial. Ainsi l' «ennemi» d'hier est-il en passe de devenir l'«ami» d'aujourd'hui. Le Soudan, mis au banc de la communauté internationale depuis 1996, en raison de son soutien présumé aux organisations terroristes, vient de passer du rôle de «paria» à celui d'«allié», le temps d'un vote du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Celui-ci a décidé la levée des sanctions diplomatiques qui frappaient le Soudan, après le refus de Khartoum de livrer les auteurs présumés d'une tentative d'assassinat contre le président égyptien Hosni Moubarak, en juin 1995, à Addis Abeba. Ces sanctions, largement symboliques, limitaient les déplacements des responsables soudanais et réduisaient le personnel diplomatique soudanais à l'étranger. Elles incluaient également l'interdiction de toutes conférences internationales sur le sol soudanais.
Seul bémol à cette reconnaissance : l'abstention des Etats-Unis au vote du Conseil de sécurité où se sont prononcés favorablement l'Egypte et l'Ethiopie. Washington ne s'est toutefois pas opposé à la levée des sanctions, tout en maintenant Khartoum sur sa liste noire des six pays soupçonnés de cautionner ou de soutenir le terrorisme international.
Car les Etats-Unis ont longtemps tenu le Soudan comme foyer d'intégristes, notamment à la suite des attentats contre les ambassades américaines de Dar es Salaam et de Nairobi. En guise de représailles, les Etats-Unis avaient bombardé en 1998 une usine pharmaceutique près de Khartoum. Mais, plus que tout, Washington reproche au Soudan d'avoir hébergé, de 1990 à 1996, sa bête noire, Oussama Ben Laden. Certains des collaborateurs de ce dernier, dont Aymane al-Zawahari, le chef de l'organisation égyptienne intégriste al-Jihad, auraient également élu domicile en terre soudanaise.
Ménager le monde musulman
Ce soudain réchauffement réjouit les deux parties. Ainsi l'ambassadeur du Soudan aux Nations Unies, Elfaith Erwa s'est-il félicité de la décision du Conseil de sécurité, estimant qu'elle était «un solide encouragement» pour son pays d'aller de l'avant et «à coopérer afin d'éliminer le terrorisme».
De leur côté, les Etats-Unis se réjouissent de cette «coopération» avec Khartoum qui se serait empressé de proposer sa contribution dans la recherche d'informations au lendemain du 11 septembre. Richard Boucher, le porte-parole du département d'Etat a d'ailleurs salué les efforts du Soudan «pour éliminer la présence de groupes terroristes qui peuvent menacer les intérêts américains».
Dimanche, le Soudan a tenu à réaffirmer son nouveau rôle sur la scène internationale. Dans un communiqué du conseil des ministres, il a précisé qu'il renouvelait sa «volonté à coopérer avec tous les pays du monde pour lutter contre le terrorisme international qui n'est pas lié à une religion, race ou cultures spécifiques», tout en dénonçant le terrorisme «pratiqué par Israël» contre le peuple palestinien.
Enfin, cette nouvelle distribution des rôles et ce rapprochement entre les deux ennemis d'hier traduit, selon des diplomates, une volonté américaine de ménager le monde musulman et de rallier un maximum de soutiens dans la «croisade» de Washington contre le terrorisme. Elle traduit également le dégel entre les deux pays, amorcé il y a un an.
Seul bémol à cette reconnaissance : l'abstention des Etats-Unis au vote du Conseil de sécurité où se sont prononcés favorablement l'Egypte et l'Ethiopie. Washington ne s'est toutefois pas opposé à la levée des sanctions, tout en maintenant Khartoum sur sa liste noire des six pays soupçonnés de cautionner ou de soutenir le terrorisme international.
Car les Etats-Unis ont longtemps tenu le Soudan comme foyer d'intégristes, notamment à la suite des attentats contre les ambassades américaines de Dar es Salaam et de Nairobi. En guise de représailles, les Etats-Unis avaient bombardé en 1998 une usine pharmaceutique près de Khartoum. Mais, plus que tout, Washington reproche au Soudan d'avoir hébergé, de 1990 à 1996, sa bête noire, Oussama Ben Laden. Certains des collaborateurs de ce dernier, dont Aymane al-Zawahari, le chef de l'organisation égyptienne intégriste al-Jihad, auraient également élu domicile en terre soudanaise.
Ménager le monde musulman
Ce soudain réchauffement réjouit les deux parties. Ainsi l'ambassadeur du Soudan aux Nations Unies, Elfaith Erwa s'est-il félicité de la décision du Conseil de sécurité, estimant qu'elle était «un solide encouragement» pour son pays d'aller de l'avant et «à coopérer afin d'éliminer le terrorisme».
De leur côté, les Etats-Unis se réjouissent de cette «coopération» avec Khartoum qui se serait empressé de proposer sa contribution dans la recherche d'informations au lendemain du 11 septembre. Richard Boucher, le porte-parole du département d'Etat a d'ailleurs salué les efforts du Soudan «pour éliminer la présence de groupes terroristes qui peuvent menacer les intérêts américains».
Dimanche, le Soudan a tenu à réaffirmer son nouveau rôle sur la scène internationale. Dans un communiqué du conseil des ministres, il a précisé qu'il renouvelait sa «volonté à coopérer avec tous les pays du monde pour lutter contre le terrorisme international qui n'est pas lié à une religion, race ou cultures spécifiques», tout en dénonçant le terrorisme «pratiqué par Israël» contre le peuple palestinien.
Enfin, cette nouvelle distribution des rôles et ce rapprochement entre les deux ennemis d'hier traduit, selon des diplomates, une volonté américaine de ménager le monde musulman et de rallier un maximum de soutiens dans la «croisade» de Washington contre le terrorisme. Elle traduit également le dégel entre les deux pays, amorcé il y a un an.
par Sylvie Berruet
Article publié le 01/10/2001