Santé
L'Afrique en lutte contre la maladie du sommeil
Les représentants de 37 Etats africains réunis à Ouagadougou dans le cadre du Conseil scientifique international pour la recherche et la lutte contre la trypanosomiase (CSIRLT) ont officiellement lancé le 5 octobre 2001, sous l'égide de l'OUA, une campagne panafricaine pour éradiquer cette maladie qui menace aussi bien des millions de personnes que de têtes de bétail sur le continent.
De notre correspondant au Burkina Faso
Transmise par la mouche tsé-tsé, la trypanosomiase communément appelée maladie du sommeil sévit à la fois chez l'homme et chez l'animal notamment les bovins. Elle touche 37 pays du continent africain allant du Sénégal à l'Afrique du sud et menace directement 60 millions de personnes. On estime à 500 000, le nombre de personnes infectées et 25 000, celles qui en meurent tous les ans. Les conséquences économiques de la trypanosomiase sont énormes pour l'Afrique : en plus du fait que les personnes infectées sont inaptes au travail durant de longues années, les régions à forte prévalence (les zones humides et semi-humides dont les terres sont les plus fertiles pour l'agriculture) sont abandonnées par les paysans. Pis, selon la FAO, les pertes directes d'animaux s'élèvent à trois millions de tête de bétail par an. «C'est un véritable fléau économique pour nos pays», déclare Constant Roger Ayenengoye, coordonnateur national du programme de lutte contre la trypanosomiase au Gabon.
«Le coût de guérison d'un malade de la trypanosomiase est d'au moins 50 000 francs CFA au Gabon.» «Plus grave, explique le professeur Félix Boa Yapo spécialiste de neurologie à l'université d'Abidjan, à des stades avancés, certains traitements nécessitent une perfusion dans une structure hospitalière alors que la plupart des malades vivent dans des villages où n'existent pas de dispensaire.» Le CSIRLT chiffre à 1,2 milliards de dollars par an, les pertes financières tant en viande, lait et achats de médicaments pour l'Afrique.
L'infection est revenue dans des zones assainies
Combattue depuis l'époque coloniale à travers différents programmes régionaux et nationaux de lutte contre la mouche tsé-tsé, la maladie du sommeil semble bien résister. Elle resurgit même dans plusieurs régions du continent jusque-là considérées comme libérées. «Au Burkina par exemple, la zone de Sdéradougou (ouest) était complètement assainie mais l'infection est revenue», note Issa Sidibé du Centre international de recherche en élevage en zone subhumide (CIRDES basé à Bobo-Dioulasso) et président du comité exécutif du CSIRLT. Selon cette organisation, on enregistre ces dernières années 40 000 nouveaux cas par an. «La maladie a maintenant atteint le niveau des épidémies des années 30 dans de foyers traditionnels en Afrique», constatent les experts réunis à Ouagadougou. La tendance est telle qu'au dernier sommet de l'OUA à Lusaka en juillet 2001, les chefs d'Etat africains ont adopté un plan d'action pour mieux organiser la Campagne panafricaine d'éradication de la mouche tsé-tsé et des trypanosomoses (PATTEC). Cette «déclaration de guerre» devrait se traduire par des actions d'envergure de dépistage et de capture des mouches. «aujourd'hui, théoriquement et techniquement, nous avons les moyens pour combattre la maladie du sommeil. Reste à trouver les financements», fait remarquer Simon Van Nieuwenhove, chargé du contrôle de la trypanosomiase au bureau régional de l'OMS pour l'Afrique.
Certes, pour la prise en charge des personnes infectées, l'OMS vient de signer un accord avec deux firmes pharmaceutiques qui s'engagent à fournir gratuitement les médicaments aux Etats africains durant une période de cinq ans. Mais pour éradiquer définitivement le fléau, il faut beaucoup plus de moyens. «Or, hormis la France et la Belgique, très peu de bailleurs de fonds se sont engagés jusque-là en faveur de la lutte contre la trypanosomiase. Un appui supplémentaire d'autres bailleurs s'avère donc très urgent», déclare l'expert de l'OMS.
Transmise par la mouche tsé-tsé, la trypanosomiase communément appelée maladie du sommeil sévit à la fois chez l'homme et chez l'animal notamment les bovins. Elle touche 37 pays du continent africain allant du Sénégal à l'Afrique du sud et menace directement 60 millions de personnes. On estime à 500 000, le nombre de personnes infectées et 25 000, celles qui en meurent tous les ans. Les conséquences économiques de la trypanosomiase sont énormes pour l'Afrique : en plus du fait que les personnes infectées sont inaptes au travail durant de longues années, les régions à forte prévalence (les zones humides et semi-humides dont les terres sont les plus fertiles pour l'agriculture) sont abandonnées par les paysans. Pis, selon la FAO, les pertes directes d'animaux s'élèvent à trois millions de tête de bétail par an. «C'est un véritable fléau économique pour nos pays», déclare Constant Roger Ayenengoye, coordonnateur national du programme de lutte contre la trypanosomiase au Gabon.
«Le coût de guérison d'un malade de la trypanosomiase est d'au moins 50 000 francs CFA au Gabon.» «Plus grave, explique le professeur Félix Boa Yapo spécialiste de neurologie à l'université d'Abidjan, à des stades avancés, certains traitements nécessitent une perfusion dans une structure hospitalière alors que la plupart des malades vivent dans des villages où n'existent pas de dispensaire.» Le CSIRLT chiffre à 1,2 milliards de dollars par an, les pertes financières tant en viande, lait et achats de médicaments pour l'Afrique.
L'infection est revenue dans des zones assainies
Combattue depuis l'époque coloniale à travers différents programmes régionaux et nationaux de lutte contre la mouche tsé-tsé, la maladie du sommeil semble bien résister. Elle resurgit même dans plusieurs régions du continent jusque-là considérées comme libérées. «Au Burkina par exemple, la zone de Sdéradougou (ouest) était complètement assainie mais l'infection est revenue», note Issa Sidibé du Centre international de recherche en élevage en zone subhumide (CIRDES basé à Bobo-Dioulasso) et président du comité exécutif du CSIRLT. Selon cette organisation, on enregistre ces dernières années 40 000 nouveaux cas par an. «La maladie a maintenant atteint le niveau des épidémies des années 30 dans de foyers traditionnels en Afrique», constatent les experts réunis à Ouagadougou. La tendance est telle qu'au dernier sommet de l'OUA à Lusaka en juillet 2001, les chefs d'Etat africains ont adopté un plan d'action pour mieux organiser la Campagne panafricaine d'éradication de la mouche tsé-tsé et des trypanosomoses (PATTEC). Cette «déclaration de guerre» devrait se traduire par des actions d'envergure de dépistage et de capture des mouches. «aujourd'hui, théoriquement et techniquement, nous avons les moyens pour combattre la maladie du sommeil. Reste à trouver les financements», fait remarquer Simon Van Nieuwenhove, chargé du contrôle de la trypanosomiase au bureau régional de l'OMS pour l'Afrique.
Certes, pour la prise en charge des personnes infectées, l'OMS vient de signer un accord avec deux firmes pharmaceutiques qui s'engagent à fournir gratuitement les médicaments aux Etats africains durant une période de cinq ans. Mais pour éradiquer définitivement le fléau, il faut beaucoup plus de moyens. «Or, hormis la France et la Belgique, très peu de bailleurs de fonds se sont engagés jusque-là en faveur de la lutte contre la trypanosomiase. Un appui supplémentaire d'autres bailleurs s'avère donc très urgent», déclare l'expert de l'OMS.
par Alpha Barry
Article publié le 05/10/2001