Nations unies
Un réseau de criminels au HCR au Kenya
L'ONU dénonce un scandale qui met en cause le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à Nairobi. Neuf personnes sont déjà sous les verrous, mais plus de soixante-dix pourraient être impliquées dans une affaire d'escroquerie et de détournements de fonds. Elles exploitaient la détresse des réfugiés présents sur le sol kenyan.
Une vaste entreprise criminelle s’est infiltrée dans le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à Nairobi. Des millions de dollars ont été extorqués aux réfugiés, rapportent les conclusions d'une enquête du HCR rendue publique vendredi 25 janvier à Genève. Pour démasquer les responsables des escroqueries, pour la première fois, l'ONU a infiltré des taupes qui ont pu démanteler tout le réseau. L'enquête interne a débuté en octobre 2000. Elle s'est achevée en mars 2001. Le rapport publié le 25 janvier détaille le fonctionnement de l'escroquerie. Les conclusions sont affligeantes pour le bureau du HCR au Kenya.
Pour l'instant, neuf personnes sont sous les verrous au Kenya, dont trois membres du HCR, mais au total soixante-dix personnes pourraient être inculpées d’escroqueries, extorsion de fonds et associations de malfaiteurs avec menaces de mort. En fait, le bureau au Kenya a exploité les réfugiés dès le début des années 90. Le rapport révèle que tous les services du HCR à Nairobi étaient monnayés auprès des réfugiés, aussi bien l'accès au bureau du HCR que les documents d'immigration.
De 2000 à 5000 dollars pour émigrer
Selon les enquêteurs onusiens, le réseau de criminels demandaient à leurs victimes de payer des sommes allant de 2000 à 5000 dollars pour les faire émigrer au Canada, aux Etats-Unis, en Australie ou en Grande-Bretagne. Le Kenya accueille quelque 250 000 réfugiés, originaires pour la plupart d'Ethiopie, de Somalie et du Soudan, mais également du Burundi, de République démocratique du Congo et du Rwanda.
Le Haut commissaire pour les réfugiés, Ruud Lubbers a accepté les conclusions de l'enquête. Dans un communiqué publié à Genève, il a fait part de sa honte: «Moi, comme des milliers de membres du HCR, dans le monde entier, qui avons consacré nos vies à aider les réfugiés, sommes à la fois honteux et furieux face aux actions méprisables décrites dans ce rapport.» Avant d’ajouter : «Nous, au HCR, nous devons accepter notre part de responsabilité en tant qu’institution, pour avoir laissé se développer un environnement propice à ce genre d’activités». Il faut savoir que dans le rapport, le HCR est directement accusé d'avoir trop longtemps ignoré les informations alarmantes sur la présence d'éléments corrompus à Nairobi. Au-delà, les enquêteurs des Nations unies s’inquiètent de la corruption qui pourraient avoir lieu sur le même modèle dans d’autres camps de réfugiés du monde.
Ecouter également:
L'analyse d'Anne-Marie Capomaccio
Correspondante de RFI à New York 27/01/2002, 1'12"
Abou Moussa
Directeur régional Afrique de l'Ouest et Afrique Centrale du HCR au micro de Boniface Vignon 27/01/2002, 1'12"
Pour l'instant, neuf personnes sont sous les verrous au Kenya, dont trois membres du HCR, mais au total soixante-dix personnes pourraient être inculpées d’escroqueries, extorsion de fonds et associations de malfaiteurs avec menaces de mort. En fait, le bureau au Kenya a exploité les réfugiés dès le début des années 90. Le rapport révèle que tous les services du HCR à Nairobi étaient monnayés auprès des réfugiés, aussi bien l'accès au bureau du HCR que les documents d'immigration.
De 2000 à 5000 dollars pour émigrer
Selon les enquêteurs onusiens, le réseau de criminels demandaient à leurs victimes de payer des sommes allant de 2000 à 5000 dollars pour les faire émigrer au Canada, aux Etats-Unis, en Australie ou en Grande-Bretagne. Le Kenya accueille quelque 250 000 réfugiés, originaires pour la plupart d'Ethiopie, de Somalie et du Soudan, mais également du Burundi, de République démocratique du Congo et du Rwanda.
Le Haut commissaire pour les réfugiés, Ruud Lubbers a accepté les conclusions de l'enquête. Dans un communiqué publié à Genève, il a fait part de sa honte: «Moi, comme des milliers de membres du HCR, dans le monde entier, qui avons consacré nos vies à aider les réfugiés, sommes à la fois honteux et furieux face aux actions méprisables décrites dans ce rapport.» Avant d’ajouter : «Nous, au HCR, nous devons accepter notre part de responsabilité en tant qu’institution, pour avoir laissé se développer un environnement propice à ce genre d’activités». Il faut savoir que dans le rapport, le HCR est directement accusé d'avoir trop longtemps ignoré les informations alarmantes sur la présence d'éléments corrompus à Nairobi. Au-delà, les enquêteurs des Nations unies s’inquiètent de la corruption qui pourraient avoir lieu sur le même modèle dans d’autres camps de réfugiés du monde.
Ecouter également:
L'analyse d'Anne-Marie Capomaccio
Correspondante de RFI à New York 27/01/2002, 1'12"
Abou Moussa
Directeur régional Afrique de l'Ouest et Afrique Centrale du HCR au micro de Boniface Vignon 27/01/2002, 1'12"
par Myriam Berber (avec AFP)
Article publié le 26/01/2002