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Wi-Fi

La révolution Wi-Fi

Incontestablement, la star des sixièmes Rencontres de l’Internet français à Autrans (Isère) a été le Wi-Fi (Wireless Fidelity) : un réseau sans fil haut débit. Martin Loyer est le responsable de l’association Wi-Fi France. Entretien.
RFI : A quoi ressemblent les réseaux sans fils?

Martin Loyer :
Le réseau sans fil utilise des ondes radio à hautes fréquences pour se connecter au réseau Internet. Concrètement, le réseau sans fil marche à partir d’une carte (à peine plus volumineuse qu’une carte bancaire) munie d’une d’un émetteur-récepteur que l’on branche sur son ordinateur portable ou son assistant personnel. Cette carte permet de se connecter sur un réseau via une borne. La seule contrainte est d’être à portée d’émetteur. Le réseau sans fil est également constitué d’une antenne omnidirectionnelle qui permet d’augmenter la portée de la base.

RFI : Pouvez-vous nous dresser un panorama des différentes technologies sans fil (ou wireless) disponibles à l’heure actuelle?

Martin Loyer :
La technologie la plus connue en matière de wireless est le GSM, c’est-à-dire le téléphone portable standard sur lequel on peut faire de la transmission de données. C’est quelque chose de lent et assez cher. Il y a également le bluetooth qui est une technologie qui permet de connecter les appareils sur un rayon d’action d’un mètre, avec un débit lent. La dernière solution technique est le standard IEEE802.11b connu sous le nom de Wi-Fi (Wireless Fidelity) avec un débit théorique de 11 Mégabits par secondes et une portée de 50 à 100 mètres. Avec une antenne plus puissante, on peut aller jusqu’à 500 mètres. C’est une solution haut débit qui peut couvrir un immeuble, un quartier, une gare, un aéroport ou un campus universitaire.

RFI : Quel est l’avantage du Wi-Fi par rapport à la téléphonie mobile troisième génération, l’UMTS? Sont-elles des technologies concurrentes ou complémentaires?

Martin Loyer : L’avantage d’un réseau sans fil comme le Wi-Fi, c’est la rapidité et le faible coût. Câbler un bâtiment en Wi-Fi revient à un prix total de 260 à 300 euros. Si on veut faire la même chose en UMTS, cela revient plus cher, et c’est moins rapide. L’UMTS et le Wi-Fi ne sont pas concurrentes mais complémentaires. Elles ne visent pas la même cible. Par exemple, je suis un commercial en déplacement, je dois toujours être connecté à un réseau partout en France. Dans ce cas là, je choisis l’UMTS car il y a une couverture nationale. Si en revanche, je suis un utilisateur pseudo-fixe, c’est-à-dire que je me déplace avec mon ordinateur portable dans ma ville ou dans mon immeuble. Dans ce cas là, le Wi-Fi est beaucoup plus indiqué.

RFI : Quels sont les freins au développement du sans fil?

Martin Loyer :
Des problèmes existent. Si trop de personnes sont connectées sur la même borne, le débit de connexion ralentit car le relais se trouve surchargé d’où l’importance d’installer plusieurs bornes. Autres problèmes techniques : les risques d’intrusion et de brouillage dus au mauvais temps ou à la localisation . Comme pour les téléphones portables, la connexion au Wi-Fi ne passe pas dans une cave ou derrière de grands arbres. L’autre souci est du côté des fréquences. L’ART a libéralisé l’utilisation de la bande des 2,4 GHz dans un cadre exclusivement interne. En clair, je suis chez moi ou avec mes voisins, je peux utiliser faire du Wi-Fi. En revanche, je n’ai pas le droit de passer par la voie publique et parler Wi-Fi avec mon voisin de l’autre côté de la rue. L’ART a lancé une consultation à ce sujet. Autre problème par rapport à la bande des 2,4 GHz est qu’elle comprend 13 canaux différents. Chaque base utilise automatiquement un canal. Résultat : si on dispose de plus treize bornes d’accès dans le même environnement géographique, on va se retrouver parasiter.

RFI : Quel est le moteur de votre démarche au sein de Wi-Fi France?

Martin Loyer :
C’est une démarche non lucrative, non intéressée. On a trouvé que le Wi-Fi est une technologie pertinente pour se relier entre amis d’où la création de notre association baptisée Wif-Fi France.net. Avec pour objectif : le partage des connaissances et la mise en commun des ressources. C’est un mouvement autonome, mais nous sommes en contact avec d’autres organisations internationales qui font du Wi-Fi à travers le monde. On hérite ainsi des expériences des communautés Wi-Fi de Seattle, Madrid ou Barcelone.




par Propos recueillis par Myriam  Berber

Article publié le 15/01/2002