Venezuela
Hugo Chavez renversé
Le président vénézuélien Hugo Chavez a démissionné de ses fonctions sous la pression de l'armée. Il est remplacé provisoirement par le leader patronal Pedro Carmona, lui-même directement responsable, avec le soutien du principal syndicat du pays, de la chute de l'ex-président qui se revendiquait d'un populisme de gauche.
Assailli de toutes parts le président Hugo Chavez, pourtant réélu largement en 2000, a finalement jeté l'éponge dans la nuit du 11 au 12 avril devant la rébellion d'une partie de l'armée. Ce coup d’état tendant à la démission du président, initié par une dizaine d'officiers bientôt rejoints par deux ministres issus de l'armée, n'a cependant été que le coup de grâce porté à Hugo Chavez. Le président était en effet confronté de longue date à l'hostilité du patronat vénézuélien et du principal syndicat de salariés la Confédération des travailleurs du Venezuela (CTV).
Depuis le 9 avril se déroulait une grève nationale à durée illimitée paralysant le secteur de la production pétrolière, essentiel à la vie économique du pays. Le Venezuela est le troisième pays exportateur de pétrole au monde après l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Le président s’était attiré l’opposition résolue du patronat par une série de mesures en faveur de la réforme agraire et la réorganisation du secteur pétrolier nationalisé. La CTV était également acquise à l’opposition tandis que l’armée avait déjà marqué des signes d’indiscipline quand, en février dernier, des officiers supérieurs avaient déjà demandé publiquement le départ du président en raison de ses sympathies pour le régime cubain de Fidel castro.
Jeudi 11 avril, dernière goutte qui a fait déborder le vase, une manifestation entre opposants et partisans du président Chavez a fait 11 morts et 95 blessés. C’est alors que l’armée a décidé d’intervenir et d’exiger le départ de Hugo Chavez. Il s’y est donc résolu au bout de quelques heures et, après avoir remis sa démission, a été transféré et placé en détention au fort Tiuna, la principale base militaire de Caracas. Le président des chambres patronales (Fedecamaras) Pedro Carmona a annoncé qu’il prenait la tête d’un gouvernement de transition.
«Position intenable»
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole dont le secrétaire général Ali Rodriguez est vénézuélien a émis des craintes sur le respect par ce pays des quotas de production qui lui sont alloués par le cartel dans l’objectif de maintenir les cours mondiaux du baril. En effet, l’OPEP redoute que, pour augmenter ses revenus le nouveau gouvernement vénézuélien s’affranchisse des règles en vigueur parmi les pays-membres.
Aux Etats-Unis où la politique inspirée de Simon Bolivar du président Chavez inquiétait, de même que son action permanente en faveur de la revalorisation du prix du pétrole, on déclare suivre « de très près » l’évolution de la situation au Venezuela. Mais de toute évidence l’ex-président ne sera pas regretté à Washington après ses déclarations très critiques à l’égard de la politique menée par George W. Bush en Afghanistan.
L’Union européenne, dont la présidence est assurée par l’Espagne, pays très concerné par l’Amérique latine, appelle au respect de la démocratie et affirme faire confiance au gouvernement de transition pour respecter les institutions et éviter la violence. Le ministre des Affaires étrangères Josep Piqué a reconnu que dans un contexte de grave crise politique économique et sociale «la position du président Chavez était devenue intenable».
Ecoutez Richard Labévière, l'invité de la rédaction, 6'56
Depuis le 9 avril se déroulait une grève nationale à durée illimitée paralysant le secteur de la production pétrolière, essentiel à la vie économique du pays. Le Venezuela est le troisième pays exportateur de pétrole au monde après l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Le président s’était attiré l’opposition résolue du patronat par une série de mesures en faveur de la réforme agraire et la réorganisation du secteur pétrolier nationalisé. La CTV était également acquise à l’opposition tandis que l’armée avait déjà marqué des signes d’indiscipline quand, en février dernier, des officiers supérieurs avaient déjà demandé publiquement le départ du président en raison de ses sympathies pour le régime cubain de Fidel castro.
Jeudi 11 avril, dernière goutte qui a fait déborder le vase, une manifestation entre opposants et partisans du président Chavez a fait 11 morts et 95 blessés. C’est alors que l’armée a décidé d’intervenir et d’exiger le départ de Hugo Chavez. Il s’y est donc résolu au bout de quelques heures et, après avoir remis sa démission, a été transféré et placé en détention au fort Tiuna, la principale base militaire de Caracas. Le président des chambres patronales (Fedecamaras) Pedro Carmona a annoncé qu’il prenait la tête d’un gouvernement de transition.
«Position intenable»
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole dont le secrétaire général Ali Rodriguez est vénézuélien a émis des craintes sur le respect par ce pays des quotas de production qui lui sont alloués par le cartel dans l’objectif de maintenir les cours mondiaux du baril. En effet, l’OPEP redoute que, pour augmenter ses revenus le nouveau gouvernement vénézuélien s’affranchisse des règles en vigueur parmi les pays-membres.
Aux Etats-Unis où la politique inspirée de Simon Bolivar du président Chavez inquiétait, de même que son action permanente en faveur de la revalorisation du prix du pétrole, on déclare suivre « de très près » l’évolution de la situation au Venezuela. Mais de toute évidence l’ex-président ne sera pas regretté à Washington après ses déclarations très critiques à l’égard de la politique menée par George W. Bush en Afghanistan.
L’Union européenne, dont la présidence est assurée par l’Espagne, pays très concerné par l’Amérique latine, appelle au respect de la démocratie et affirme faire confiance au gouvernement de transition pour respecter les institutions et éviter la violence. Le ministre des Affaires étrangères Josep Piqué a reconnu que dans un contexte de grave crise politique économique et sociale «la position du président Chavez était devenue intenable».
Ecoutez Richard Labévière, l'invité de la rédaction, 6'56
par Francine Quentin
Article publié le 12/04/2002