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France: présidentielle 2002

Le patrimoine des candidats

C’est un passage obligé pour tous les candidats à la présidentielle : ils doivent fournir au Conseil constitutionnel la liste exacte ou supposée telle de leur patrimoine. Un seul, le futur président, verra sa déclaration patrimoniale publiée au Journal officiel (JO). Etat des lieux des différents biens mobiliers ou non des prétendants à l’Elysée qui ont accepté de les divulguer à la presse.
Selon des lois organiques de la Ve République, chaque candidat à la présidentielle se doit de déposer, sous pli scellé, au Conseil constitutionnel, une déclaration de patrimoine. Cette dernière restera confidentielle excepté pour le vainqueur qui verra la sienne rendue publique après le second tour. Le président devant également fournir un autre état de son patrimoine à la fin de son mandat. Ainsi la déclaration patrimoniale du président Jacques Chirac a été publiée au JO le 6 avril, comme la loi organique du 6 novembre 1962 l’y oblige.

Son patrimoine total s’élève à 1,72 millions d’euros et se compose d’une propriété immobilière d’un montant de 893 809 euros, dont le château de Bity, en Corrèze, estimé aujourd’hui à 365 878 euros, une maison également en Corrèze (58 963 euros) et un appartement à Paris. Le président candidat possède également des valeurs mobilières pour un total de 450 693 euros et sur ses comptes bancaires courants ou d’épargne, il dispose de 51 467 euros. Enfin, Jacques Chirac possède un mobilier estimé à 125 700 euros. Une déclaration qui diffère quelque peu de celle de mai 1995, où il avait déclaré posséder un patrimoine de 1,27 millions d’euros, soit une augmentation de 25% en sept ans. Le chef de l’Etat est aussi assujetti à l’impôt sur la fortune (ISF). Hormis Jacques Chirac, trois autres candidats en lice en 2002, payent l’ISF. Il s’agit de Jean-Marie Le Pen, Corinne Lepage et Jean-Pierre Chevènement.

De tout temps, les candidats ont minimisé leurs biens mobiliers et immobiliers et de ce fait, seule une estimation peut être faite. Jean-Marie Le Pen, président et candidat du Front national et le plus fortuné de tous, possède une villa à Saint-Cloud évaluée à 3,2 millions d’euros, un portefeuille d’actions et une maison (celle de sa femme) à Rueil-Malmaison. Corinne Lepage, candidate écologiste de CAP 21, a déclaré un patrimoine de 2 millions d’euros. Quant à Jean-Pierre Chevènement, candidat du Pôle républicain, le montant de son patrimoine s’élève à 807 980 euros. Il a estimé détenir plus de 300 000 euros en placements financiers mais c’est surtout un propriétaire immobilier (trois studios ou appartements à Paris et un atelier de sculpteur dans le Val de Marne).

Arlette Laguiller en queue de peloton

Les autres candidats évaluent leur patrimoine plus modestement. François Bayrou, candidat centriste, l’estime à 491 673 euros : une propriété dans les Pyrénées-Atlantique, des chevaux pur-sang et un appartement à Paris. Lionel Jospin, candidat socialiste, possède une maison à l’île de Ré qu’il a achetée, avec sa femme, 300 324 euros et en 2001 il a acquitté un impôt de 19 907 euros, correspondant aux revenus déclarés par les époux Jospin dans une déclaration commune. Noël Mamère, candidat des Verts, s’est constitué avec sa femme un patrimoine de plus de 700 000 euros : un appartement parisien qu’il estime aujourd’hui à 270 000 euros, un studio à Bordeaux, une marina en Corse et un portefeuille financier évalué entre 150 000 et 230 000 euros. Robert Hue, candidat communiste estime son patrimoine à 365 800 euros : une maison à côté de Paris et une autre dans le Lot. Bruno Mégret, candidat du Mouvement national républicain (MNR) est propriétaire d’un appartement estimé à 380 000 euros. Jean Saint-Josse, candidat de Chasse, Pêche, Nature, Traditions (CPNT), possède non loin de Pau, une maison en indivision avec sa sœur évaluée à 121 959 euros. Christiane Taubira, candidate du Parti radical de gauche (PRG) est propriétaire de deux maisons en Guyane, d’un pavillon et de terrains agricoles. Olivier Besancenot, candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) possède un studio à Paris et Arlette Laguiller, candidat de Lutte ouvrière (LO) a 3 050 euros sur son livret de caisse d’épargne et perçoit une retraite mensuelle de 1 500 euros par mois.

Même si les prétendants à l’Elysée ont tendance à sous évaluer leurs biens, ils ne risquent pas grand chose étant donné que le Conseil constitutionnel n’a pas les moyens de contrôler l’exactitude de leurs déclarations ni de les sanctionner en cas de mensonge. Seul le fait de ne pas déposer de déclaration patrimoniale entraîne la nullité de la candidature. Quoiqu’il en soit, seule l’enveloppe scellée contenant la déclaration patrimoniale du vainqueur du 5 mai prochain sera ouverte. Les autres seront remises aux perdants dès la proclamation officielle des résultats du second tour de l’élection présidentielle et ainsi personne ne connaîtra jamais ce qu’elles contenaient réellement.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 10/04/2002