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France: présidentielle 2002

Ils seraient dix-sept à se présenter

La chasse aux signatures est bel et bien terminée. Les candidats à la présidentielle avaient jusqu’au 2 avril minuit, pour déposer au Conseil constitutionnel, les 500 signatures requises d’élus pour se présenter au premier tour de la présidentielle. Ils seraient dix-sept à briguer l’Elysée, un record. Les neuf sages proclameront la liste définitive le 4 avril au soir. Elle sera publiée au Journal officiel, le 5 avril, date de l’ouverture officielle de la campagne électorale.
Les jeux sont faits : le Conseil constitutionnel a clos mardi 2 avril à minuit, pour la métropole, les dépôts des parrainages d'élus nécessaires pour être candidat à l'élection présidentielle. A minuit, dix-sept candidats assuraient disposer de ces 500 parrainages et devraient donc, à les en croire, pouvoir se présenter au premier tour le 21 avril. En raison des décalages horaires, certains membres du Conseil ont toutefois dû rester sur les lieux jusqu'au mercredi 3 avril 9h pour pouvoir réceptionner, par fax, les éventuels derniers paraphes envoyés de certains départements d'outre-mer :Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon ou de postes consulaires comme San Francisco.

Le nombre de postulants à l’Elysée devrait donc être le plus élevé de l’histoire de la Ve République. Depuis l’instauration, en 1976, de la règle des 500 signatures, dix personnalités ont pu se présenter en 1981, et neuf en 1988 et 1995. Pour l’élection 2002, la liste serait la suivante : François Bayrou, Olivier Besancenot, Christine Boutin, Jean-Pierre Chevènement, Jacques Chirac, Daniel Gluckstein, Robert Hue, Lionel Jospin, Arlette Laguiller, Corinne Lepage, Jean-Marie Le Pen, Alain Madelin, Noël Mamère, Bruno Mégret, Nicolas Miguet, Jean Saint-Josse et Christiane Taubira. Même s'il entretient encore le suspense, Charles Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur et candidat du Rassemblement pour la France (RPF), semble a priori hors course.

Ballet devant le Conseil constitutionnel

Devant une nuée de journalistes, quelques candidats se sont succédé, le 2 avril, au Conseil constitutionnel pour apporter, en personne, les derniers paraphes qu’ils avaient recueillis avant les fatidiques douze coups de minuit. A 15h50, Christiane Taubira arrive rue Montpensier. Le visage rayonnant, la candidate du Parti radical de gauche (PRG) s’est dit «extrêmement sereine», annonçant 560 à 570 parrainages. Quelques minutes auparavant, Bruno Mégret, candidat du Mouvement national républicain (MNR), avait ouvert le bal en déposant «plus de 520» paraphes. Un peu plus tard, c’est au tour de Corinne Lepage, candidat écologiste de CAP 21, suivie de peu de Bruno Gollnisch, le directeur de campagne de Jean-Marie Le Pen, de se presser pour déposer leurs précieuses signatures. Puis parmi la foule énorme massée devant le Conseil constitutionnel, c’est au tour de Jean-Marie Le Pen de faire son apparition sous les «Le Pen président», scandés par quelques dizaines de militants frontistes. Christine Boutin est aussi d’humeur joyeuse. Acclamée par quelques «Christine présidente», elle annonce 570 parrainages.

La journée n’est pour autant pas finie, lorsque toute la foule se disperse peu à peu. Corinne Lepage a promis de revenir dans la soirée, de même que Martine Lehideux, conseillère régionale d’Ile-de-France du Front national (FN), avec un «petit matelas» de signatures suplémentaires, histoire d’éviter toute mauvaise surprise. Nicolas Miguet, le candidat anti-impôt du Rassemblement des contribuables français, arrive vers 22h, pour apporter ses ultimes paraphes chez les neufs sages. «J’en ai au moins 505, voire 507 ou 509», déclare-t-il.

Paradoxalement, alors que nombre de voix se sont élevées cette année pour juger trop restrictif le système des parrainages, principalement en raison des inquiétudes de Jean-Marie Le Pen, qui disait avoir des difficultés à trouver des parrainages alors qu’il bénéficie de 10% des intentions de vote, la liste qui sera rendue publique d’ici deux jours, au plus tard, n’aura jamais été aussi fournie.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 03/04/2002