France: présidentielle 2002
Quelques jours pour convaincre
A sept jours du premier tour de l'élection présidentielle, les Français n'ont jamais semblé à ce point indifférents devant une campagne électorale, alors même que le choix de candidats n'a jamais été aussi grand. Et comme il y a peu de doute sur la présence au second tour de Jacques Chirac et Lionel Jospin, les débats restent empreints de désenchantement et de monotonie.
L'incertitude est plus forte que jamais, à moins d'une semaine du premier tour, pour lequel les électeurs semblent tentés par les petits candidats ou l'abstention. Cette élection 2002 est originale et imprévisible à plus d'un titre : tout d’abord, le nombre inégalé de seize candidats et de onze nouveaux venus dans le course à l’Elysée. Un premier tour avec un éventail très large et une forte composante protestataire à l’issue duquel plusieurs candidats, crédités de scores non négligeables comme Arlette Laguiller, Jean-Marie Le Pen ou Jean-Pierre Chevènement ne donneront pas de consignes de vote en faveur de ceux restants en lice. Ensuite, du fait même de cette atomisation de l’offre, les deux favoris Lionel Jospin et Jacques Chirac font des scores médiocres, recueillant à eux deux à peine 45% des suffrages. De plus, il existe un risque réel d’une forte abstention, surtout au premier tour en raison notamment des vacances scolaires. Bien que la présidentielle soit traditionnellement moins boudée par les Français, elle n’en est pas pour autant épargnée par la tendance générale. L'abstention a augmenté de façon ininterrompue au second tour, qui mobilise généralement plus les électeurs que le premier, passant de 12,7% en 1974 à 20,3% en 1995.
A quelques jours donc du premier tour, deux Français sur trois refusent leur soutien aux principaux candidats, Jacques Chirac et Lionel Jospin, tandis qu’un sur quatre se dit favorable à l’extrême droite ou l’extrême gauche, selon les derniers sondages. Par ailleurs, près de 40% des électeurs hésitent encore dans leur choix, et jamais, depuis le début de la Ve République, l’incertitude quant au résultat d’une présidentielle n’aura été aussi grande. Selon la dernière enquête d’opinion réalisée par l’IFOP pour le Journal du Dimanche, au premier tour Jacques Chirac serait en tête avec 19% des intentions contre 17% à Lionel Jospin. Les deux candidats les mieux placés sont ensuite Jean-Marie Le Pen (Front national) et Arlette Laguiller (Lutte ouvrière) qui recueillent respectivement 9,5% et 8% des suffrages. Autre particularité de ce cru 2002 : les trois candidats d’extrême gauche - Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et Daniel Gluckstein - et les deux d’extrême droite - Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret - recueillent à eux-cinq un total de 24,5% des voix.
Dernière ligne droite
Perplexes devant cette dispersion annoncée des suffrages, les observateurs politiques avancent le diagnostic d’un malaise de l’électorat qui ne serait guère enthousiasmé, après cinq ans de cohabitation, d’avoir à choisir entre Jacques Chirac, présent sur la scène politique depuis 30 ans et Lionel Jospin, depuis 20 ans. Comme les indécis sont, en outre, très nombreux, une surprise n’est pas à exclure au premier tour tant l’évaluation de cet électorat s’avère quasi-impossible.
Pourtant l’issue de la compétition du 21 avril est l’une des clés majeures du second tour, avec la dynamique qu’elle créera dans un camp ou dans l’autre et les positionnements des candidats éliminés qui doivent intégrer la perspective des législatives. L’incertitude du résultat final ainsi que les ressemblances réelles ou supposées des programmes de Jacques Chirac et de Lionel Jospin ont conduit les deux hommes à se démarquer davantage depuis quelques semaines. Après avoir beaucoup axé sa campagne sur l’insécurité, le Président sortant a élargi son discours à d’autres thèmes comme la décentralisation ou l’emploi. De son côté le candidat socialiste qui avait commencé sa campagne au centre s’adresse à présent en priorité aux jeunes et à la partie la plus à gauche de son électorat, en proposant le droit de vote à 17 ans et en manifestant son hostilité à la double peine.
Quoiqu’il en soit, il reste sept jours aux deux hommes pour convaincre leurs électorats respectifs de voter utile le 21 avril, de manière à creuser l’écart avec les rivaux de leurs camps et déclencher le dynamique qui les conduirait, l’un ou l’autre, à la victoire, le 5 mai.
A quelques jours donc du premier tour, deux Français sur trois refusent leur soutien aux principaux candidats, Jacques Chirac et Lionel Jospin, tandis qu’un sur quatre se dit favorable à l’extrême droite ou l’extrême gauche, selon les derniers sondages. Par ailleurs, près de 40% des électeurs hésitent encore dans leur choix, et jamais, depuis le début de la Ve République, l’incertitude quant au résultat d’une présidentielle n’aura été aussi grande. Selon la dernière enquête d’opinion réalisée par l’IFOP pour le Journal du Dimanche, au premier tour Jacques Chirac serait en tête avec 19% des intentions contre 17% à Lionel Jospin. Les deux candidats les mieux placés sont ensuite Jean-Marie Le Pen (Front national) et Arlette Laguiller (Lutte ouvrière) qui recueillent respectivement 9,5% et 8% des suffrages. Autre particularité de ce cru 2002 : les trois candidats d’extrême gauche - Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et Daniel Gluckstein - et les deux d’extrême droite - Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret - recueillent à eux-cinq un total de 24,5% des voix.
Dernière ligne droite
Perplexes devant cette dispersion annoncée des suffrages, les observateurs politiques avancent le diagnostic d’un malaise de l’électorat qui ne serait guère enthousiasmé, après cinq ans de cohabitation, d’avoir à choisir entre Jacques Chirac, présent sur la scène politique depuis 30 ans et Lionel Jospin, depuis 20 ans. Comme les indécis sont, en outre, très nombreux, une surprise n’est pas à exclure au premier tour tant l’évaluation de cet électorat s’avère quasi-impossible.
Pourtant l’issue de la compétition du 21 avril est l’une des clés majeures du second tour, avec la dynamique qu’elle créera dans un camp ou dans l’autre et les positionnements des candidats éliminés qui doivent intégrer la perspective des législatives. L’incertitude du résultat final ainsi que les ressemblances réelles ou supposées des programmes de Jacques Chirac et de Lionel Jospin ont conduit les deux hommes à se démarquer davantage depuis quelques semaines. Après avoir beaucoup axé sa campagne sur l’insécurité, le Président sortant a élargi son discours à d’autres thèmes comme la décentralisation ou l’emploi. De son côté le candidat socialiste qui avait commencé sa campagne au centre s’adresse à présent en priorité aux jeunes et à la partie la plus à gauche de son électorat, en proposant le droit de vote à 17 ans et en manifestant son hostilité à la double peine.
Quoiqu’il en soit, il reste sept jours aux deux hommes pour convaincre leurs électorats respectifs de voter utile le 21 avril, de manière à creuser l’écart avec les rivaux de leurs camps et déclencher le dynamique qui les conduirait, l’un ou l’autre, à la victoire, le 5 mai.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 15/04/2002
Les candidats s'expliquent sur RFI
