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Télé-médecine

Une micro-puce dans le bras

La miniaturisation de l’électronique suscite beaucoup d’espoirs dans le domaine médical. La puce sous-cutanée devrait permettre un diagnostic plus rapide, mais certains s’inquiètent de possibles dérives.
Détrompez-vous. Darth Vador, Blade Runner, Robocop, ces hybrides mi-humains/mi-machines n’existent pas que sur grand écran. Aujourd'hui les cyborgs sont parmi nous. Les premiers à avoir franchi le pas. Une famille américaine de Boca Raton en Floride s’est fait implanter sous la peau une puce électronique. Le principe se veut simple. Une piqûre indolore et rapide a introduit une puce à peine plus grosse qu’un grain de riz, dans les bras de Jeff et Leslie Jacobs et de leur fils Derek. Baptisée Verichip, cette puce fonctionne comme un émetteur-récepteur microscopique. Ce petit composant électronique permet aux médecins munis d’un scanner externe de livrer un code d’identification. Il suffit alors d’introduire ce code d’identité dans une base de données pour recueillir les données médicales de la personne sur un ordinateur de bureau ou de poche.

Une technologie prometteuse dans le domaine du diagnostic médical, selon ses promoteurs. Avec un vaste champ d’applications. Elle permettra notamment aux équipes médicales d’accéder à des données vitales (antécédents, traitements en cours, vaccinations, allergies) dans le cas de patients inconscients. Elle peut également effectuer du «contrôle médical» de certaines fonctions biologiques du corps humain (comme le rythme cardiaque et le taux de glycémie dans le sang). La société Applied Digital Solutions basée en Floride est l’inventeur de cette puce. Cette technologie a déjà été utilisée pour identifier les animaux domestiques, avant que la Federal Drug Administration l’autorise à la tester sur des êtres humains. La firme envisage d’étendre à une cinquantaine de personnes cette expérience.

Une puce repérable par satellite

Applied Digital Solutions se vante également d’offrir le nec plus ultra en matière de tatouage électronique. La Verichip peut faire office de système de surveillance miniaturisée. L’émetteur-récepteur intégré dans la puce permet également de localiser le patient par le système de guidage GPS (Global Positioning Satellite). Une inquiétante fonctionnalité qui peut devenir un instrument de contrôle, utilisé notamment par les patrons pour identifier leurs employés. Plusieurs firmes sud-américaines ont déjà fait l’acquisition de cette technologie qui est vendue près de 1 700 dollars (puce et scanner compris). Ou par des parents pour surveiller électroniquement leurs enfants et les protéger d’éventuels enlèvements.

Une autre société offre un produit comparable. Un bracelet de la taille d’une montre que l’on fixe au poignet de l’enfant et qui contient lui aussi un récepteur GPS associé à un système de communication sans fil. Différentes organisations internationales de défense des droits de l’homme cherchent à sensibiliser les citoyens sur les risques de ce type de technologie. Un travail plutôt difficile dans le contexte actuel, car la population trouve de plus en plus légitime ces tatouages électroniques qui aident les autorités dans leur chasse contre le crime.



par Myriam  Berber

Article publié le 20/05/2002