Guinée Equatoriale
Des opposants condamnés pour «complot»
Soixante-huit personnes sont condamnées à des peines allant de 6 à 20 ans de prison, alors que 76 autres sont relaxées au terme d’un procès pour «complot contre le chef de l’Etat, son gouvernement, conspiration et incitation à la rébellion».
Depuis le 23 mai, 144 accusés comparaissent devant la Cour d’appel de Bata pour avoir ourdi un complot de «déstabilisation» du régime du président Teodoro Obiang Nguema. De nombreux ténors de l’opposition, des militaires d’active et à la retraite sont au nombre des accusés dont les avocats ont plaidé la relaxe pure et simple en soutenant la thèse d’un complot imaginaire. Le ministère public qui a requis des peines de mort et trente ans de prison contre une quinzaine d’accusés n’a pas été entièrement suivi. Le verdict moins sévère envoie tout de même en prison 12 accusés, considérés comme auteurs du «complot», pour 20 ans de prison. La peine la plus lourde.
Dans ce groupe d’accusés figure Felipe Ondo Obiang, le principal accusé, fondateur du parti politique FDR (Force démocratique républicaine), déclaré illégal et ancien président de l’Assemblée nationale. Un autre opposant, Placido Mico Abogo, secrétaire général du CPDS (Convergence pour la démocratie sociale), Emilio Ndong Biyogo du de l’UP (Union populaire) et Cesar Ondo, fils de Felipe Ondo Obiang, font partie d’un autre groupe de 22 accusés qui écope d’une peine de 14 ans de prison. Trente-quatre autres accusés sont condamnés à 6 ans de prison. Par ailleurs, la cour a condamné collectivement tous les inculpés à payer à l’Etat une amende de 3 millions d’euros. Soixante-seize autres prévenus, des villageois, arrêtés et emprisonnés depuis le mois de mars ont été relaxés.
Des arrestations à chaque veille d’élections
Tous les faits reprochés aux prévenus sont contestés par eux, malgré des éléments d’enquête fournis par le pouvoir. Il évoque des réunions secrètes, des attaques programmées contre des points stratégiques, tels que le centre des télécommunication ou encore le Palais présidentiel. Selon l’accusation les «comploteurs» envisageaient aussi l’élimination physique du président Teodoro Obiang Nguema. Selon la défense, ces accusations et le procès ont répondu aux souhaits de Teodoro Obiang Nguema qui entend régner sans partage sur la Guinée équatoriale. Il n’avait accepté que du bout des lèvres quelques avancées démocratiques au début des années 90 en tolérant la création de quelques partis politiques.
A un an de l’élection présidentielle en Guinée équatoriale, les grandes manœuvres et intrigues politiciennes refont surface. Le régime du président Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1979, est coutumier du fait. «A chaque veille d’élections, il procède à des vagues d’arrestations dans le camp de l’opposition, en invoquant des tentatives de coup d’Etat, c’est la seule et unique raison qui justifie les manœuvres d’aujourd’hui» expliquent les opposants équato-guinéens.
Selon l’opposition le président Obiang Nguema «cherche à museler tous ses adversaires parce qu’il n’a jamais eu l’intention de partager le pouvoir». Il vient d’ailleurs d’être désigné «candidat du peuple» par le Parlement essentiellement composé des députés (75 sur 80) de son parti, le PDGE (parti démocratique de Guinée équatoriale). L’opposition très inquiète dénonce la perte de certaines libertés chèrement acquises et en appelle à la communauté internationale. Reporters sans frontières (RSF) condamne les atteintes à la liberté de la presse alors qu'Amnesty international par la voix de Salvatore Sagues s’inquiète que les droits de l’Homme soient à nouveau bafoués dans ce pays d’où l’ONU a récemment rappelé son représentant spécial, chargé de surveiller les questions relatives aux droits de l’Homme.
Dans ce groupe d’accusés figure Felipe Ondo Obiang, le principal accusé, fondateur du parti politique FDR (Force démocratique républicaine), déclaré illégal et ancien président de l’Assemblée nationale. Un autre opposant, Placido Mico Abogo, secrétaire général du CPDS (Convergence pour la démocratie sociale), Emilio Ndong Biyogo du de l’UP (Union populaire) et Cesar Ondo, fils de Felipe Ondo Obiang, font partie d’un autre groupe de 22 accusés qui écope d’une peine de 14 ans de prison. Trente-quatre autres accusés sont condamnés à 6 ans de prison. Par ailleurs, la cour a condamné collectivement tous les inculpés à payer à l’Etat une amende de 3 millions d’euros. Soixante-seize autres prévenus, des villageois, arrêtés et emprisonnés depuis le mois de mars ont été relaxés.
Des arrestations à chaque veille d’élections
Tous les faits reprochés aux prévenus sont contestés par eux, malgré des éléments d’enquête fournis par le pouvoir. Il évoque des réunions secrètes, des attaques programmées contre des points stratégiques, tels que le centre des télécommunication ou encore le Palais présidentiel. Selon l’accusation les «comploteurs» envisageaient aussi l’élimination physique du président Teodoro Obiang Nguema. Selon la défense, ces accusations et le procès ont répondu aux souhaits de Teodoro Obiang Nguema qui entend régner sans partage sur la Guinée équatoriale. Il n’avait accepté que du bout des lèvres quelques avancées démocratiques au début des années 90 en tolérant la création de quelques partis politiques.
A un an de l’élection présidentielle en Guinée équatoriale, les grandes manœuvres et intrigues politiciennes refont surface. Le régime du président Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1979, est coutumier du fait. «A chaque veille d’élections, il procède à des vagues d’arrestations dans le camp de l’opposition, en invoquant des tentatives de coup d’Etat, c’est la seule et unique raison qui justifie les manœuvres d’aujourd’hui» expliquent les opposants équato-guinéens.
Selon l’opposition le président Obiang Nguema «cherche à museler tous ses adversaires parce qu’il n’a jamais eu l’intention de partager le pouvoir». Il vient d’ailleurs d’être désigné «candidat du peuple» par le Parlement essentiellement composé des députés (75 sur 80) de son parti, le PDGE (parti démocratique de Guinée équatoriale). L’opposition très inquiète dénonce la perte de certaines libertés chèrement acquises et en appelle à la communauté internationale. Reporters sans frontières (RSF) condamne les atteintes à la liberté de la presse alors qu'Amnesty international par la voix de Salvatore Sagues s’inquiète que les droits de l’Homme soient à nouveau bafoués dans ce pays d’où l’ONU a récemment rappelé son représentant spécial, chargé de surveiller les questions relatives aux droits de l’Homme.
par Didier Samson
Article publié le 10/06/2002