Politique française
Le Parti communiste écartelé
Après sa déroute aux élections présidentielle et législatives, le Parti communiste français (PCF) entame, ce mercredi, une conférence nationale en vue de tracer des perspectives d'avenir pour un mouvement en pleine recomposition. Au menu : la place du PCF au sein de la gauche et dans l’opposition, l’avenir de l’idée communiste et l’opportunité d’organiser un Congrès extraordinaire fin 2002 ou début 2003.
Les manœuvres sur l’avenir du PCF qui avaient commencé, il y a six mois avec la création d’une direction bicéphale, continue à l’occasion de la conférence nationale qui se tient à Gennevilliers, près de Paris, le 27 et 28 juin, au lendemain d’une défaite électorale cuisante. Pour la première fois depuis son histoire, le PCF, souvent devancé dans ses fiefs traditionnels par l’extrême droite, a réussi de justesse à former un groupe indépendant à l’Assemblée nationale avec 21 députés.
Premier parti de France après la seconde guerre mondiale, il est aujourd’hui en queue de peloton. Avec 4,91% des suffrages recueillis au premier tour des législatives, le PCF a perdu la moitié de ses voix depuis le même scrutin en 1997. Cette déroute est intervenue après celle de la présidentielle où Robert Hue avait obtenu le score le plus faible (3,37%) de l’histoire du parti. Autrefois parti stalinien, le PCF a tenté ces dernières années une rénovation, tout en continuant à perdre adhérents et électeurs, parfois au profit direct de l’extrême droite. En 1986 et 1993, il recueillait près de 10% des voix alors qu’en 1981 il atteignait 16,1%. En 1973, il obtenait 21,4%, sans parler des 28,6% en 1946 aux lendemains de la guerre.
Ces échecs et notamment celui de Robert Hue à la présidentielle a coûté 8,38 millions d’euros au parti et ses finances son désormais exsangues. En divisant son score par deux par rapport aux législatives de 1997 et n’ayant plus que 21 députés élus contre 35 dans la précédente Assemblée, le Parti communiste se retrouve avec un trou financier énorme en 2002. Cette situation désastreuse devrait conduire le mouvement à des licenciements : 44 des 104 salariés du parti devraient subir les frais de cette déroute.
Trois courants s’affrontent
Les différentes sensibilités du parti se retrouvent donc, ce mercredi et ce jeudi, pour débattre de l’utilité ou non de la fondation d’un parti communiste nouveau capable d’affronter les défis du XXIème siècle. Les solutions proposées vont du repli identitaire à la création d’un pôle de radicalité, en passant par la mutation théorisée et voulue par l’actuel président, Robert Hue. Hostile à la formation d’un tel pôle, Marie-George Buffet, secrétaire national du parti, souhaite que les différents courants en lutte au sein du mouvement convergent sur les objectifs et s’abstiennent de toute «démarche de clan».
Les «orthodoxes» emmenés par les députés Georges Hage et Maxime Gremetz affirment sans détour que «le PCF mutant est menacé d’extinction pure et simple», et réclament «un total renouveau stratégique». Ils insistent sur la nécessité de «reconstruire un point de vue communiste indépendant permettant aux travailleurs de renouer avec une visée communiste authentique». Les «refondateurs», regroupés autour du député Patrick Braouezec, demandent l’organisation «d’états généraux du communisme» et font appel à un rassemblement des forces anti-sociales-libérales pour «sortir la gauche de l’hégémonie socialiste». Ils s’adressent notamment à la Ligue communiste révolutionnaire, à la gauche socialiste et aux acteurs du mouvement social. Les partisans de la mutation, rassemblés autour de Robert Hue qui cherche à convaincre de la justesse de sa vision pour l’avenir du parti, ont signé une contribution demandant la tenue d’un «Congrès fondateur» pour un «Parti communiste du XXIème siècle».
Alors que les deux derniers Congrès de Martigues, en mars 2001, et de La Défense, en octobre de la même année, sont plus que jamais aujourd’hui critiqués pour n’avoir obtenu qu’un «consensus mou», le prochain dont la date devrait être fixée lors de cette conférence nationale, ne pourra faire l’économie d’une explication de texte. En fait l’enjeu est désormais de compter les partisans dans chaque camp, ce que les communistes s’étaient bien gardés de faire, en affichant, jusque là, une unité de façade.
Premier parti de France après la seconde guerre mondiale, il est aujourd’hui en queue de peloton. Avec 4,91% des suffrages recueillis au premier tour des législatives, le PCF a perdu la moitié de ses voix depuis le même scrutin en 1997. Cette déroute est intervenue après celle de la présidentielle où Robert Hue avait obtenu le score le plus faible (3,37%) de l’histoire du parti. Autrefois parti stalinien, le PCF a tenté ces dernières années une rénovation, tout en continuant à perdre adhérents et électeurs, parfois au profit direct de l’extrême droite. En 1986 et 1993, il recueillait près de 10% des voix alors qu’en 1981 il atteignait 16,1%. En 1973, il obtenait 21,4%, sans parler des 28,6% en 1946 aux lendemains de la guerre.
Ces échecs et notamment celui de Robert Hue à la présidentielle a coûté 8,38 millions d’euros au parti et ses finances son désormais exsangues. En divisant son score par deux par rapport aux législatives de 1997 et n’ayant plus que 21 députés élus contre 35 dans la précédente Assemblée, le Parti communiste se retrouve avec un trou financier énorme en 2002. Cette situation désastreuse devrait conduire le mouvement à des licenciements : 44 des 104 salariés du parti devraient subir les frais de cette déroute.
Trois courants s’affrontent
Les différentes sensibilités du parti se retrouvent donc, ce mercredi et ce jeudi, pour débattre de l’utilité ou non de la fondation d’un parti communiste nouveau capable d’affronter les défis du XXIème siècle. Les solutions proposées vont du repli identitaire à la création d’un pôle de radicalité, en passant par la mutation théorisée et voulue par l’actuel président, Robert Hue. Hostile à la formation d’un tel pôle, Marie-George Buffet, secrétaire national du parti, souhaite que les différents courants en lutte au sein du mouvement convergent sur les objectifs et s’abstiennent de toute «démarche de clan».
Les «orthodoxes» emmenés par les députés Georges Hage et Maxime Gremetz affirment sans détour que «le PCF mutant est menacé d’extinction pure et simple», et réclament «un total renouveau stratégique». Ils insistent sur la nécessité de «reconstruire un point de vue communiste indépendant permettant aux travailleurs de renouer avec une visée communiste authentique». Les «refondateurs», regroupés autour du député Patrick Braouezec, demandent l’organisation «d’états généraux du communisme» et font appel à un rassemblement des forces anti-sociales-libérales pour «sortir la gauche de l’hégémonie socialiste». Ils s’adressent notamment à la Ligue communiste révolutionnaire, à la gauche socialiste et aux acteurs du mouvement social. Les partisans de la mutation, rassemblés autour de Robert Hue qui cherche à convaincre de la justesse de sa vision pour l’avenir du parti, ont signé une contribution demandant la tenue d’un «Congrès fondateur» pour un «Parti communiste du XXIème siècle».
Alors que les deux derniers Congrès de Martigues, en mars 2001, et de La Défense, en octobre de la même année, sont plus que jamais aujourd’hui critiqués pour n’avoir obtenu qu’un «consensus mou», le prochain dont la date devrait être fixée lors de cette conférence nationale, ne pourra faire l’économie d’une explication de texte. En fait l’enjeu est désormais de compter les partisans dans chaque camp, ce que les communistes s’étaient bien gardés de faire, en affichant, jusque là, une unité de façade.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 26/06/2002