Madagascar
Épidémie de grippe mortelle
Depuis plus de deux mois, une grave épidémie de grippe sévit dans le sud-est de Madagascar. Plus de 400 personnes sont mortes, en raison surtout du manque de soins.
De notre correspondant à Madagascar
Tout a commencé par l’annonce d’une soixantaine de décès, dans la région d’Ikongo, à 350 kilomètres au sud-est de la capitale. Une région rurale, pauvre et particulièrement enclavée. Les premières enquêtes ont rapidement permis de savoir que ces décès avaient été enregistrés depuis le début du mois de juin. Les symptômes ressemblaient à ceux de la grippe. Mais pour en avoir le cœur net, une équipe d’épidémiologistes s’est rendue sur place pour effectuer des prélèvements.
Les analyses ont été effectuées à l’Institut Pasteur dans la capitale. AH3N2, telle est l’identification de la souche du virus. «C’est une souche qui est connue depuis plusieurs années, explique le Dr Arthur Lamina Rakotonjanabelo, directeur de la lutte contre les maladies transmissibles, au ministère de la santé. Cette année, on a déjà identifié cette souche qui a été isolée sur cette zone d’épidémie, vers le mois d’avril et le mois de juin.» Les premiers cas remontent donc à plus de mois, mais ce n’est que depuis ces dernières semaines que les informations parviennent jusque dans la capitale. C’est pour cela, disent les autorités sanitaires, que le chiffre des décès continue d’augmenter. Aujourd’hui, plus de 400 personnes ont trouvé la mort, du fait de la maladie.
Les régions touchées par cette épidémie se trouvent au sud-est de Madagascar, dans les districts d’Ikongo, d’Alakamisin’Ambohimaha dans les environs de Fianarantsoa, de Manandriana, de Manakara. Ces régions sont difficiles d’accès. Il n’y a pas beaucoup de centres de santé pour se faire soigner. Les habitants ont souvent plusieurs kilomètres de marche à effectuer pour s’y rendre. «Les 90% de décès sont survenus hors formation sanitaire, précise le Dr Arthur Lamina Rakotonjanabelo, c’est-à-dire des gens qui n’ont pas pu avoir accès à des soins, alors que probablement, ils se trouvaient dans une situation de complication de la maladie.» Et puis, ces populations n’ont pas toujours les moyens pour payer les frais médicaux. Et souvent, elles préfèrent s’en remettre à la médecine traditionnelle, qui, dans le cas présent, s’avère inefficace.
De plus, comme toujours, le virus affecte particulièrement les enfants et les personnes âgées... des populations encore plus vulnérables, à cause de problèmes de malnutrition, aggravés par la crise de ces derniers mois. «On se trouve dans une situation un peu particulière après cette crise du premier semestre de l’année dans le pays, explique le directeur de la Lutte contre les maladies transmissibles. Il y avait des problèmes de pénurie de tas de choses. Donc la population est en difficulté, avec des problèmes d’alimentation et en particulier avec des problèmes d’accessibilité aux soins. C’est la particularité de cette année par rapport aux années précédentes.»
Les soins provisoirement gratuits
Les autorités sanitaires ont dépêché sur place des équipes de médecins en renfort, avec des médicaments. Elles ont décidé de suspendre au moins provisoirement le système de recouvrement des coûts. Autrement dit, les soins ne sont plus payants dans ces régions, ce qui devrait permettre aux populations d’aller plus spontanément dans les centres de santé.
Par ailleurs, avec l’aide d’ONG, les autorités ont décidé de renforcer les programmes nutritionnels, avec des produits alimentaires, à destination notamment des enfants et des personnes âgées. Ainsi ces populations seront moins vulnérables. D’après le ministère de la santé, l’épidémie commence à être circonscrite. Dans la capitale et dans les environs, aucun décès n’a été enregistré. Confirmation du Dr Charlys Rahetiarisoa, médecin-chef du centre médico-socio-nutritionnel d’Itaosy Anosimasina, dans la banlieue d’Antananarivo : «Dans nos consultations journalières, on n’a pas remarqué ce phénomène de recrudescence de la grippe. On a les mêmes pathologies qu’on rencontre couramment. Donc pour le moment, nous n’avons aucune inquiétude.»
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a envoyé à Madagascar, une équipe d’experts, chargés de suivre l’évolution de cette épidémie.
Tout a commencé par l’annonce d’une soixantaine de décès, dans la région d’Ikongo, à 350 kilomètres au sud-est de la capitale. Une région rurale, pauvre et particulièrement enclavée. Les premières enquêtes ont rapidement permis de savoir que ces décès avaient été enregistrés depuis le début du mois de juin. Les symptômes ressemblaient à ceux de la grippe. Mais pour en avoir le cœur net, une équipe d’épidémiologistes s’est rendue sur place pour effectuer des prélèvements.
Les analyses ont été effectuées à l’Institut Pasteur dans la capitale. AH3N2, telle est l’identification de la souche du virus. «C’est une souche qui est connue depuis plusieurs années, explique le Dr Arthur Lamina Rakotonjanabelo, directeur de la lutte contre les maladies transmissibles, au ministère de la santé. Cette année, on a déjà identifié cette souche qui a été isolée sur cette zone d’épidémie, vers le mois d’avril et le mois de juin.» Les premiers cas remontent donc à plus de mois, mais ce n’est que depuis ces dernières semaines que les informations parviennent jusque dans la capitale. C’est pour cela, disent les autorités sanitaires, que le chiffre des décès continue d’augmenter. Aujourd’hui, plus de 400 personnes ont trouvé la mort, du fait de la maladie.
Les régions touchées par cette épidémie se trouvent au sud-est de Madagascar, dans les districts d’Ikongo, d’Alakamisin’Ambohimaha dans les environs de Fianarantsoa, de Manandriana, de Manakara. Ces régions sont difficiles d’accès. Il n’y a pas beaucoup de centres de santé pour se faire soigner. Les habitants ont souvent plusieurs kilomètres de marche à effectuer pour s’y rendre. «Les 90% de décès sont survenus hors formation sanitaire, précise le Dr Arthur Lamina Rakotonjanabelo, c’est-à-dire des gens qui n’ont pas pu avoir accès à des soins, alors que probablement, ils se trouvaient dans une situation de complication de la maladie.» Et puis, ces populations n’ont pas toujours les moyens pour payer les frais médicaux. Et souvent, elles préfèrent s’en remettre à la médecine traditionnelle, qui, dans le cas présent, s’avère inefficace.
De plus, comme toujours, le virus affecte particulièrement les enfants et les personnes âgées... des populations encore plus vulnérables, à cause de problèmes de malnutrition, aggravés par la crise de ces derniers mois. «On se trouve dans une situation un peu particulière après cette crise du premier semestre de l’année dans le pays, explique le directeur de la Lutte contre les maladies transmissibles. Il y avait des problèmes de pénurie de tas de choses. Donc la population est en difficulté, avec des problèmes d’alimentation et en particulier avec des problèmes d’accessibilité aux soins. C’est la particularité de cette année par rapport aux années précédentes.»
Les soins provisoirement gratuits
Les autorités sanitaires ont dépêché sur place des équipes de médecins en renfort, avec des médicaments. Elles ont décidé de suspendre au moins provisoirement le système de recouvrement des coûts. Autrement dit, les soins ne sont plus payants dans ces régions, ce qui devrait permettre aux populations d’aller plus spontanément dans les centres de santé.
Par ailleurs, avec l’aide d’ONG, les autorités ont décidé de renforcer les programmes nutritionnels, avec des produits alimentaires, à destination notamment des enfants et des personnes âgées. Ainsi ces populations seront moins vulnérables. D’après le ministère de la santé, l’épidémie commence à être circonscrite. Dans la capitale et dans les environs, aucun décès n’a été enregistré. Confirmation du Dr Charlys Rahetiarisoa, médecin-chef du centre médico-socio-nutritionnel d’Itaosy Anosimasina, dans la banlieue d’Antananarivo : «Dans nos consultations journalières, on n’a pas remarqué ce phénomène de recrudescence de la grippe. On a les mêmes pathologies qu’on rencontre couramment. Donc pour le moment, nous n’avons aucune inquiétude.»
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a envoyé à Madagascar, une équipe d’experts, chargés de suivre l’évolution de cette épidémie.
par Olivier Péguy
Article publié le 13/08/2002