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Birmanie

«Les généraux ne sont pas encore prêts à discuter»

Dans un entretien exclusif à RFI la dissidente birmane Aung San Suu Kyi, dirigeante du principal parti d'opposition, la Ligue Nationale pour la Démocratie, a déclaré qu'elle était prête au dialogue politique avec les généraux au pouvoir en Birmanie. Aung San Suu Kyi regrette cependant que les généraux ne soient pas prêts à ouvrir un dialogue politique pour aboutir à la réconciliation nationale et à la démocratisation de la Birmanie.
Ecoutez l’entretien exclusif accordé par la dissidente birmane Aung San Suu Kyi à Radio France Internationale. La dissidente birmane répond aux questions d'Any Bourrier de RFI et Sébastien Naar de l'organisation non-gouvernementale Info-Birmanie:

Entretien traduit en français (5'50").

Ecoutez l’intégralité de l’entretien en langue anglaise/in English (8'50").

Tout se passe depuis un an comme si le régime militaire birman cherchait avant tout à gagner du temps. Les contacts entre la junte et Aung San Suu Kyi, dont la teneur reste secrète, ne semblent pas aller au-delà de la simple discussion des mesures de confiance. Ces mesures se limitent à ce jour à la libération de quelque trois cents prisonniers politiques contre environ deux mille encore détenus. Des changements cosmétiques, puisque les personnes libérées restent étroitement surveillées par les services de renseignement militaires. Rares sont les observateurs qui croient à une volonté d'ouverture et de changement de la part de ce régime féroce, responsable d'une répression qui a transformé la Birmanie en une immense prison: le nombre des camps de travail forcé est passé de six à quarante au cours de ces cinq dernières années.

Quarante ans de totalitarisme

Face à cette situation, les pressions internationales se sont multipliées et les premières rencontres entre la junte et l'opposition ont démarré en octobre 2000. En mai, Suu Kyi a été libérée, après dix-neuf mois de résidence surveillée. Aujourd'hui cette femme frêle incarne l'espoir d'une transition pacifique vers la démocratie et la réconciliation nationale. Après quarante ans de totalitarisme, qui a fait des birmans un peuple habité par la peur, l'heure n'est pas à l'optimisme car ce pays, au potentiel considérable, est aujourd'hui l'un des plus pauvres de la région. Pour Aung San Suu Kyi, le défi sera sans doute très lourd à relever.



par Any  Bourrier

Article publié le 21/08/2002