Economie africaine
Transformer sur place le coton ouest-africain
Importante productrice de coton, l’Afrique de l’Ouest est en revanche à la traîne pour sa transformation. C’est ce qu’il faut changer, soulignent experts et responsables.
De notre correspondant à Lomé
Un atelier régional sur la transformation du coton fibre a été organisé les 25 et 26 novembre 2002 à Lomé par la BOAD avec l’appui financier de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie. Plus d’une centaine de responsables d’unités de transformation, d’investisseurs et d’experts de la sous-région, l’Inde, l’Ile Maurice, les États-Unis, la Suisse, l’Allemagne, de la Malaisie et de la France ont passé au peigne fin les handicaps de développement de transformation dans l’espace UEMOA. Appuyé par une étude sur la question du cabinet Performances Management Consulting (PMC), l’atelier a insisté sur l’importance de secteur dans l’économie des pays de la sous-région. Selon une estimation de PMC, la filière cotonnière représente en effet jusqu’à 12% du PIB du Mali et 38% du PIB du Bénin. Le coton est aussi l’un des premiers produits d’exportation des pays de l’UEMOA.
Il contribue en effet à 75% des recettes d’exportation du Bénin et 60% de celles du Burkina-Faso. Paradoxalement, le PMC souligne que l’UEMOA est l’une des rares zones fortement productrices de coton, mais qui n’en transforme qu’à peine 2%, alors que les États-Unis transforment jusqu’à 62% de leur coton et la Turquie la totalité. En plus, sur 41 unités industrielles de transformation de coton installées dans l’espace UEMOA à partir de 1980, seules 20 fonctionnent encore. Ces unités ne possèdent qu’une part très faible du marché régional de textile-confection estimé par le PMC à environ 700 milliards de francs CFA, largement dominé par les importations frauduleuses (49%) et par de la friperie (17%).
Cette situation découle de la faible maîtrise par les unités industrielles de l’UEMOA des facteurs clés de succès dans la filière. «Il y a un certain nombre de facteurs qui ont présidé à l’échec de ces facteurs de production notamment l’énergie, l’eau puis les infrastructures économiques qui sont un peu déficientes», a déclaré Jonas Bayalou, de la Société Burkinabè de Fibres textiles (SOFITEX). M. Bayalou a également mis l’accent sur le manque de compétitivité de ces unités industrielles lié à «une vétusté permanente des outils de production qui ne leur permettent pas d’être à la hauteur de la concurrence de la technologie».
Réduire le coût de l’énergie
Cependant, selon le calcul de PMC, les coûts de production de la filature est de 1 715 francs CFA/kilo (hors taxe) au sein de l’UEMOA contre 2 639 francs CFA en Europe. Le goulot d’étranglement de ces unités de productions reste le coût de l’énergie. En effet le prix moyen de l’électricité qui est d’environ 75 FCFA/KWh est 5 à 7 fois plus cher qu’au Ghana ou au Nigeria. Le coton demeure toutefois le seul atout actuel des pays de l’UEMOA, d’après les intervenants dans la filière. La zone n’est pas seulement une grande productrice mais elle exportatrice un coton très compétitif.
C’est pourquoi les participants à cet atelier ont fait des recommandations pour sortir la filière des sentiers battus dans un délai de sept ans au maximum. Ils ont entre autres insisté sur la nécessité d’une manifestation de la volonté politique, apportant à l’ensemble des investisseurs un signal fort de la volonté de l’UEMOA de développer la transformation de la fibre locale. Cette volonté devra se concrétiser en stratégie de développement à moyen terme. Les participants ont aussi proposé la mise en place d’un fonds de compétitivité de la filière qui pourrait être alimenté par une taxe à l’importation de coton-fibre, par une taxe conjoncturelle à l’importation sur la friperie et par des ressources disponibles pour le développement de la filière. Ce fonds pourra servir comme garantie d’un prix au producteur en cas de déprime des cours du coton et comme l’octroi d’une ristourne sur le prix du coton aux transformateurs locaux tout en leur garantissant un approvisionnement de coton en quantité et en qualité.
L’atelier a recommandé en outre la mise en place d’un fonds d’investissement visant à appuyer les unités industrielles actuelles compétitives de la zone sous la forme de financement de leurs besoins en fonds de roulement, d’appui à leur restructuration et à leur mise à niveau, d’appui à leur recapitalisation et d’appui à la modernisation de leur outil de production. Concrètement les participants ont proposé l’institution de lignes de crédit à taux bonifiés (moins de 5%) afin de constituer une puissante incitation à la délocalisation, une énergie de qualité disponible à un prix ne dépassant pas 30 FCFA pour kilowatt/heure et l’exonération en TVA des produits textiles fabriqués localement.
Un atelier régional sur la transformation du coton fibre a été organisé les 25 et 26 novembre 2002 à Lomé par la BOAD avec l’appui financier de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie. Plus d’une centaine de responsables d’unités de transformation, d’investisseurs et d’experts de la sous-région, l’Inde, l’Ile Maurice, les États-Unis, la Suisse, l’Allemagne, de la Malaisie et de la France ont passé au peigne fin les handicaps de développement de transformation dans l’espace UEMOA. Appuyé par une étude sur la question du cabinet Performances Management Consulting (PMC), l’atelier a insisté sur l’importance de secteur dans l’économie des pays de la sous-région. Selon une estimation de PMC, la filière cotonnière représente en effet jusqu’à 12% du PIB du Mali et 38% du PIB du Bénin. Le coton est aussi l’un des premiers produits d’exportation des pays de l’UEMOA.
Il contribue en effet à 75% des recettes d’exportation du Bénin et 60% de celles du Burkina-Faso. Paradoxalement, le PMC souligne que l’UEMOA est l’une des rares zones fortement productrices de coton, mais qui n’en transforme qu’à peine 2%, alors que les États-Unis transforment jusqu’à 62% de leur coton et la Turquie la totalité. En plus, sur 41 unités industrielles de transformation de coton installées dans l’espace UEMOA à partir de 1980, seules 20 fonctionnent encore. Ces unités ne possèdent qu’une part très faible du marché régional de textile-confection estimé par le PMC à environ 700 milliards de francs CFA, largement dominé par les importations frauduleuses (49%) et par de la friperie (17%).
Cette situation découle de la faible maîtrise par les unités industrielles de l’UEMOA des facteurs clés de succès dans la filière. «Il y a un certain nombre de facteurs qui ont présidé à l’échec de ces facteurs de production notamment l’énergie, l’eau puis les infrastructures économiques qui sont un peu déficientes», a déclaré Jonas Bayalou, de la Société Burkinabè de Fibres textiles (SOFITEX). M. Bayalou a également mis l’accent sur le manque de compétitivité de ces unités industrielles lié à «une vétusté permanente des outils de production qui ne leur permettent pas d’être à la hauteur de la concurrence de la technologie».
Réduire le coût de l’énergie
Cependant, selon le calcul de PMC, les coûts de production de la filature est de 1 715 francs CFA/kilo (hors taxe) au sein de l’UEMOA contre 2 639 francs CFA en Europe. Le goulot d’étranglement de ces unités de productions reste le coût de l’énergie. En effet le prix moyen de l’électricité qui est d’environ 75 FCFA/KWh est 5 à 7 fois plus cher qu’au Ghana ou au Nigeria. Le coton demeure toutefois le seul atout actuel des pays de l’UEMOA, d’après les intervenants dans la filière. La zone n’est pas seulement une grande productrice mais elle exportatrice un coton très compétitif.
C’est pourquoi les participants à cet atelier ont fait des recommandations pour sortir la filière des sentiers battus dans un délai de sept ans au maximum. Ils ont entre autres insisté sur la nécessité d’une manifestation de la volonté politique, apportant à l’ensemble des investisseurs un signal fort de la volonté de l’UEMOA de développer la transformation de la fibre locale. Cette volonté devra se concrétiser en stratégie de développement à moyen terme. Les participants ont aussi proposé la mise en place d’un fonds de compétitivité de la filière qui pourrait être alimenté par une taxe à l’importation de coton-fibre, par une taxe conjoncturelle à l’importation sur la friperie et par des ressources disponibles pour le développement de la filière. Ce fonds pourra servir comme garantie d’un prix au producteur en cas de déprime des cours du coton et comme l’octroi d’une ristourne sur le prix du coton aux transformateurs locaux tout en leur garantissant un approvisionnement de coton en quantité et en qualité.
L’atelier a recommandé en outre la mise en place d’un fonds d’investissement visant à appuyer les unités industrielles actuelles compétitives de la zone sous la forme de financement de leurs besoins en fonds de roulement, d’appui à leur restructuration et à leur mise à niveau, d’appui à leur recapitalisation et d’appui à la modernisation de leur outil de production. Concrètement les participants ont proposé l’institution de lignes de crédit à taux bonifiés (moins de 5%) afin de constituer une puissante incitation à la délocalisation, une énergie de qualité disponible à un prix ne dépassant pas 30 FCFA pour kilowatt/heure et l’exonération en TVA des produits textiles fabriqués localement.
par Guy Mario
Article publié le 29/11/2002