Bolivie
Flambée de violence à La Paz
La situation sociale s’est brusquement tendue en Bolivie, le 12 février, après une fusillade entre policiers - protestants contre une mesure fiscale du gouvernement - et un détachement de l’armée, chargé de les disperser. Depuis, 27 personnes sont mortes et une centaine est dans un état critique. Le président a appelé au calme.
Les troubles ont commencé après l’annonce par le président Gonzalo Sanchez de Lozada le 9 février, d’instaurer un impôt visant à réduire le déficit du pays le plus pauvre d’Amérique du Sud, comme le lui demandait le Fonds monétaire international (FMI). Quelques jours plus tard, la capitale a vite sombré dans le chaos lorsque la plupart de ses 7 000 policiers ont quitté leurs postes pour mener des manifestations qui ont tourné à l’affrontement général avec les soldats de l’armée bolivienne.
Coincé entre une population qui refuse toute mesure d’austérité et un FMI qui lui demande une gestion plus rigoureuse des finances publiques, le président bolivien a finalement retiré cette mesure après le début des violences. En fait, le Fonds monétaire international demandait à la Bolivie une réduction budgétaire de 8,6% à 5% en contrepartie d’un prêt de 4 milliards de dollars. Ainsi le gouvernement avait envisagé d’instaurer un impôt de 12,5% sur les salaires de 750 000 fonctionnaires, dont les policiers. Ces derniers n’ont pas hésité à utiliser leurs armes pour riposter aux tirs des soldats chargés de disperser leur manifestation de protestation. Décombres de meubles incendiés, ordinateurs éventrés, grilles métalliques de boutiques arrachées, le centre de La Paz offrait un spectacle d’une ville meurtrie par la violence et le vandalisme.
La capitale à feu et à sang
Les manifestants ont même demandé la démission du président. «Démissionner ou mourir : voilà vos options», scandaient-ils dans les rues de la capitale. Dès l’annonce des premiers morts, Gonzalo Sanchez de Lozada a décidé d’abandonner ce projet, se mettant ainsi dans une situation inconfortable vis-à-vis de l’institution financière mondiale. Jeudi soir, il s’est engagé, dans un bref message télévisé, à être à l’écoute du pays après les sanglantes manifestations qui ont fait 27 morts et plus d’une centaine de blessés. «On ne peut pas accepter que les problèmes de la Bolivie se résolvent par la violence alors qu’existe la voie du dialogue», a-t-il déclaré.
Le même jour, il envoyait à Washington, trois de ses ministres afin d’obtenir une aide financière du FMI et sa collaboration à un programme de création d’emplois. De son côté, Chris Patten, le commissaire européen aux Relations extérieures s’est dit «préoccupé» par les actes de violence et a invité le gouvernement bolivien et la société civile à «retourner à la table des négociations» afin de trouver des «solutions consensuelles aux défis économiques, sociaux et politiques auxquels est confrontée la Bolivie».
Ces affrontements armés entre policiers et militaires, qu’oppose un sourd antagonisme historique, est la seconde grave crise à laquelle est confronté le président Sanchez de Lozada, seulement six mois après son accession au pouvoir. En décembre dernier, il avait déjà dû faire face à une révolte paysanne des producteurs de feuilles de coca - qui avait fait huit morts - qui demandaient une reprise partielle de la culture de cette plante, matière première de la cocaïne.
Coincé entre une population qui refuse toute mesure d’austérité et un FMI qui lui demande une gestion plus rigoureuse des finances publiques, le président bolivien a finalement retiré cette mesure après le début des violences. En fait, le Fonds monétaire international demandait à la Bolivie une réduction budgétaire de 8,6% à 5% en contrepartie d’un prêt de 4 milliards de dollars. Ainsi le gouvernement avait envisagé d’instaurer un impôt de 12,5% sur les salaires de 750 000 fonctionnaires, dont les policiers. Ces derniers n’ont pas hésité à utiliser leurs armes pour riposter aux tirs des soldats chargés de disperser leur manifestation de protestation. Décombres de meubles incendiés, ordinateurs éventrés, grilles métalliques de boutiques arrachées, le centre de La Paz offrait un spectacle d’une ville meurtrie par la violence et le vandalisme.
La capitale à feu et à sang
Les manifestants ont même demandé la démission du président. «Démissionner ou mourir : voilà vos options», scandaient-ils dans les rues de la capitale. Dès l’annonce des premiers morts, Gonzalo Sanchez de Lozada a décidé d’abandonner ce projet, se mettant ainsi dans une situation inconfortable vis-à-vis de l’institution financière mondiale. Jeudi soir, il s’est engagé, dans un bref message télévisé, à être à l’écoute du pays après les sanglantes manifestations qui ont fait 27 morts et plus d’une centaine de blessés. «On ne peut pas accepter que les problèmes de la Bolivie se résolvent par la violence alors qu’existe la voie du dialogue», a-t-il déclaré.
Le même jour, il envoyait à Washington, trois de ses ministres afin d’obtenir une aide financière du FMI et sa collaboration à un programme de création d’emplois. De son côté, Chris Patten, le commissaire européen aux Relations extérieures s’est dit «préoccupé» par les actes de violence et a invité le gouvernement bolivien et la société civile à «retourner à la table des négociations» afin de trouver des «solutions consensuelles aux défis économiques, sociaux et politiques auxquels est confrontée la Bolivie».
Ces affrontements armés entre policiers et militaires, qu’oppose un sourd antagonisme historique, est la seconde grave crise à laquelle est confronté le président Sanchez de Lozada, seulement six mois après son accession au pouvoir. En décembre dernier, il avait déjà dû faire face à une révolte paysanne des producteurs de feuilles de coca - qui avait fait huit morts - qui demandaient une reprise partielle de la culture de cette plante, matière première de la cocaïne.
par Clarisse VERNHES (avec AFP)
Article publié le 14/02/2003