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Les warblogs, vedettes de l’infoguerre
Sur Internet, les citoyens ordinaires peuvent livrer leur propre vision de la guerre en Irak... Grâce aux warblogs, ces journaux du Web faciles à créer, mêlant informations et points de vue personnels.
Après la Guerre du Golfe de 1991, qui avait consacré les chaînes d’information continue, le conflit en Irak pourrait marquer l’avènement d’une nouvelle ère média : celle des warblogs ou blogs de guerre. Revendiquant une tradition américaine du journalisme populiste, le warbloggeur se veut en avance sur son temps, un temps où avec un simple modem, chaque citoyen ordinaire peut n’importe où rapporter ce qu’il veut pour n’importe quelle raison.
Analyses, débats, commentaires, témoignages, liens hypertextes... Pour Gleen Reynolds, dont le blog est l’un des plus reconnus sur la Toile, il est temps aujourd’hui de prendre les warblogs au sérieux et de reconnaître leur apport en matière d’informations. «Souplesse, réactivité, instantanéité» sont les mots, qui dans la bouche de Gleen Reynolds, qualifient le mieux ces journaux du Web.
Depuis le début du conflit, les warblogs représentent une alternative à une communication institutionnelle généralement opacifiée en temps de guerre, offrant une diversité d’informations et d’opinions. Une révolution en terme de réalité journalistique, selon certains. Une vérité parfois invérifiable, pour d’autres. Pour certains experts des médias, le scepticisme reste de mise. Ils doutent notamment de la capacité à accéder à des informations inédites ou à se placer en première ligne médiatique. «Les auteurs ne font généralement pas mystère de leurs tendances idéologiques. Libre aux internautes d’accorder leur confiance à l’un ou l’autre. C’est avant tout basé sur la réputation du blog», estime Glenn Reynolds.
Les guerriers warbloggeurs
Chaque semaine apporte son lot de nouveaux warblogs sur la Toile. Ces blogs de guerre peuvent être de différentes natures : collectifs ou ouverts par des anonymes isolés. Salam Pax a été propulsé sur le devant de la scène grâce à son blog qui publie des descriptions de la vie quotidienne à Bagdad. Son site Where’s Raed? est l’histoire d’un étonnant succès. A sa création, une dizaine de lecteurs. Aujourd’hui, ils sont des milliers à lui rendre visite quotidiennement sur le Web. Cent quarante mille consultations par jour, provenant de tous les coins de la planète.
Les blogs vont des observateurs de salon commentant la couverture médiatique depuis leur domicile aux journalistes stationnés dans la région. Le site du journaliste Chris Albritton Back-to-Irak, correspondant de guerre, est devenu une source d’informations très prisée, dont les internautes apprécient le ton original. L’image a également sa place dans ces journaux du Web, c’est le cas du blog d’un photographe du Times, John Pendygraft.
Un phénomène qui concerne les soldats engagés dans la région du Golfe persique. Les militaires britanniques et américains sont de plus en plus nombreux à mettre en ligne leurs blogs pour témoigner quotidiennement de leur expérience et partager des informations avec leurs amis, toujours dans la limite de ce qu’ils peuvent révéler. Plusieurs soldats, fous d’informatiques, ont mis en ligne des warblogs au contenu très éclectique, mêlant informations insolites, détails quotidiens et impressions personnelles. Des sites comme blogsofwar.com ou rooba.net sont devenus des sources d’informations alternatives très prisées.
L’armée américaine a adopté une attitude tolérante à l’égard des blogs et plus généralement de l’accès des soldats à Internet. Comme le raconte un officier américain à la retraite, père d’un réserviste de l’US Navy arrivé dans le Golfe en décembre dernier, «tous les soldats embarqués ont une messagerie. C’est le principal mode de communication aujourd’hui. Ces gamins envoient des emails deux ou trois fois pas jour. Ils sont soit au Koweit, à Bahrein, en Arabie Saoudite ou au Qatar. Ils ne peuvent pas dire où ils se trouvent».
A côté de ces individus isolés, les blogs collectifs accordent une large place au conflit. C’est le cas du site du IndyMedia, réalisé par des militants antimondialisation, une équipe de journalistes indépendants appuyés par plusieurs associations et médias alternatifs. Parmi ceux qui apportent leur soutien actif à IndyMedia, on trouve Freespeech.TV. et l’association Media Center. La cinquantaine de serveurs d’IndyMedia répartis à travers le monde publient des informations ainsi que des reportages audio ou photos comme par exemple le journal d’un bouclier humain à Bagdad ou celui de deux médecins belges basés dans la capitale irakienne.
Analyses, débats, commentaires, témoignages, liens hypertextes... Pour Gleen Reynolds, dont le blog est l’un des plus reconnus sur la Toile, il est temps aujourd’hui de prendre les warblogs au sérieux et de reconnaître leur apport en matière d’informations. «Souplesse, réactivité, instantanéité» sont les mots, qui dans la bouche de Gleen Reynolds, qualifient le mieux ces journaux du Web.
Depuis le début du conflit, les warblogs représentent une alternative à une communication institutionnelle généralement opacifiée en temps de guerre, offrant une diversité d’informations et d’opinions. Une révolution en terme de réalité journalistique, selon certains. Une vérité parfois invérifiable, pour d’autres. Pour certains experts des médias, le scepticisme reste de mise. Ils doutent notamment de la capacité à accéder à des informations inédites ou à se placer en première ligne médiatique. «Les auteurs ne font généralement pas mystère de leurs tendances idéologiques. Libre aux internautes d’accorder leur confiance à l’un ou l’autre. C’est avant tout basé sur la réputation du blog», estime Glenn Reynolds.
Les guerriers warbloggeurs
Chaque semaine apporte son lot de nouveaux warblogs sur la Toile. Ces blogs de guerre peuvent être de différentes natures : collectifs ou ouverts par des anonymes isolés. Salam Pax a été propulsé sur le devant de la scène grâce à son blog qui publie des descriptions de la vie quotidienne à Bagdad. Son site Where’s Raed? est l’histoire d’un étonnant succès. A sa création, une dizaine de lecteurs. Aujourd’hui, ils sont des milliers à lui rendre visite quotidiennement sur le Web. Cent quarante mille consultations par jour, provenant de tous les coins de la planète.
Les blogs vont des observateurs de salon commentant la couverture médiatique depuis leur domicile aux journalistes stationnés dans la région. Le site du journaliste Chris Albritton Back-to-Irak, correspondant de guerre, est devenu une source d’informations très prisée, dont les internautes apprécient le ton original. L’image a également sa place dans ces journaux du Web, c’est le cas du blog d’un photographe du Times, John Pendygraft.
Un phénomène qui concerne les soldats engagés dans la région du Golfe persique. Les militaires britanniques et américains sont de plus en plus nombreux à mettre en ligne leurs blogs pour témoigner quotidiennement de leur expérience et partager des informations avec leurs amis, toujours dans la limite de ce qu’ils peuvent révéler. Plusieurs soldats, fous d’informatiques, ont mis en ligne des warblogs au contenu très éclectique, mêlant informations insolites, détails quotidiens et impressions personnelles. Des sites comme blogsofwar.com ou rooba.net sont devenus des sources d’informations alternatives très prisées.
L’armée américaine a adopté une attitude tolérante à l’égard des blogs et plus généralement de l’accès des soldats à Internet. Comme le raconte un officier américain à la retraite, père d’un réserviste de l’US Navy arrivé dans le Golfe en décembre dernier, «tous les soldats embarqués ont une messagerie. C’est le principal mode de communication aujourd’hui. Ces gamins envoient des emails deux ou trois fois pas jour. Ils sont soit au Koweit, à Bahrein, en Arabie Saoudite ou au Qatar. Ils ne peuvent pas dire où ils se trouvent».
A côté de ces individus isolés, les blogs collectifs accordent une large place au conflit. C’est le cas du site du IndyMedia, réalisé par des militants antimondialisation, une équipe de journalistes indépendants appuyés par plusieurs associations et médias alternatifs. Parmi ceux qui apportent leur soutien actif à IndyMedia, on trouve Freespeech.TV. et l’association Media Center. La cinquantaine de serveurs d’IndyMedia répartis à travers le monde publient des informations ainsi que des reportages audio ou photos comme par exemple le journal d’un bouclier humain à Bagdad ou celui de deux médecins belges basés dans la capitale irakienne.
par Myriam Berber
Article publié le 11/04/2003