Football
Retour vers le futur
Un an après sa désastreuse campagne asiatique, l’équipe de France de football repart à l’assaut du futur, EURO 2004 et Coupe du monde 2006. Un an après l’incroyable délitement du champion du monde en titre, la France jouera encore sans Zidane. Cette fois il n’est pas blessé mais il est pris par ses obligations avec le Real Madrid. De telle sorte que la sélection de Jacques Santini marie l’expérience et l’inexpérience.
Partagée entre la glorification des héros de 98 encore bien présente dans tous les esprits et l’humiliation suscitée par l’invraisemblable élimination de 2002, la France du football s’est efforcée, ces derniers mois, de sortir de la spirale de la défaite. Sous l’impulsion de Jacques Santini, successeur de Roger Lemerre, elle a disputé une série de neuf rencontres, signant sept victoires, pour un nul (le premier match, au mois d’août contre la Tunisie 1-1) et une défaite (au stade de France, au mois de février, contre la République Tchèque 0-2). Sa dernière sortie, le 30 avril contre l’Egypte, à Paris, l’a vu remporter un très large succès (5-0). Renouant avec un passé pas très lointain, la sélection tricolore a réappris à gagner, en marquant beaucoup de buts (plus de trois buts par match cette saison), sans en encaisser beaucoup (5 buts en neuf rencontres). A moins d’un coup de théâtre, elle est presque définitivement assurée de pouvoir aller défendre sa couronne de champion d’Europe l’année prochaine au Portugal (5 matches éliminatoires, cinq victoires). Le mérite de Jacques Santini, un ancien du Saint-Etienne de la grande époque, aura été d’insuffler une âme de conquérants à des joueurs qui avaient eu du mal à digérer les feux d’artifice de juillet 98 puis ceux de l’Euro 2000 et qui avaient oublié un peu vite qu’il est plus difficile de se maintenir au sommet que d’y parvenir. La leçon apparemment a été bien retenue. Ce qui ne veut pas dire que l’équipe de France, devant son public, est assurée d’un deuxième succès consécutif dans une Coupe des Confédérations qu’elle avait remportée à Yokohama en 2001 (France-Japon 1-0).
Jacques Santini, comme Roger Lemerre il y a un an, sera privé des services de Zinedine Zidane retenu à Madrid pour la dernière journée du championnat d’Espagne, tout comme Claude Makele, autre pièce-maîtresse du Real, et de Patrick Vieira, victime de saturation. En revanche il pourra disposer de Robert Pires, revenu à son meilleur niveau après ses blessures. Le joueur d’Arsenal devrait être le guide du onze tricolore. Avec ses cinquante-six sélections, il fait partie des joueurs de grande expérience derrière les grognards, Marcel Desailly (104), Lilian Thuram (85) et Bixente Lizarazu (82). Fabien Barthez, Thierry Henry, Sylvain Wiltord sont parmi les autres cinquantenaires du groupe. La plupart des autres sont soit tout neufs (Ousmane Dabo), soit de récents capés avec moins de dix passages en équipe de France. Un groupe qui constitue un mélange de chevronnés et de néophytes. Une occasion unique de tester de nouvelles associations en défense, au milieu de terrain et en attaque.
Bons pronostics, comme l’année dernière
Tout sera finalement question de motivation pour cette équipe qui, comme toutes les autres, entame la compétition sans beaucoup de conviction. La plupart des joueurs auraient préféré prolonger leurs vacances de quelques jours. On ne leur a pas vraiment demandé leur avis.
Sur la route des Français, vont se succéder la Colombie, présente au titre de championne d’Amérique Latine (chez elle en 2001, sa seule victoire jusque là dans une compétition internationale), le Japon, champion d’Asie sous l’ère Philippe Troussier qui a passé le relais après le mondial au Brésilien Zico, enfin la Nouvelle-Zélande qui a détrôné l’Australie en Océanie. Programme à la portée des coéquipiers de Marcel Desailly, comme celui de la Coupe du monde… Tout dépendra du bon fonctionnement entre le milieu de terrain et la ligne d’attaque. Tout dépendra de l’état de forme de Thierry Henry que beaucoup considère désormais comme le meilleur attaquant du monde, devant Ronaldo ; peut-être moins efficace que le Brésilien, mais certainement plus complet, plus collectif, et plus utile. La France ne manque pas d’atouts. A l’heure des pronostics, elle se retrouve en très bonne place. Encore une fois, comme l’année dernière.
France-Brésil constitue, peut-être, en regard de la qualité des joueurs, la finale idéale. Mais les Français seront privés de quelques-uns de leurs titulaires comme les Brésiliens (Ronaldo, Rivaldo, Roberto Carlos). Carlos Alberto Parreira comme Jacques Santini et quelques autres de leurs collègues présents en France travaillent pour demain. Question : comment vont-ils conjuguer le verbe être.
Jacques Santini, comme Roger Lemerre il y a un an, sera privé des services de Zinedine Zidane retenu à Madrid pour la dernière journée du championnat d’Espagne, tout comme Claude Makele, autre pièce-maîtresse du Real, et de Patrick Vieira, victime de saturation. En revanche il pourra disposer de Robert Pires, revenu à son meilleur niveau après ses blessures. Le joueur d’Arsenal devrait être le guide du onze tricolore. Avec ses cinquante-six sélections, il fait partie des joueurs de grande expérience derrière les grognards, Marcel Desailly (104), Lilian Thuram (85) et Bixente Lizarazu (82). Fabien Barthez, Thierry Henry, Sylvain Wiltord sont parmi les autres cinquantenaires du groupe. La plupart des autres sont soit tout neufs (Ousmane Dabo), soit de récents capés avec moins de dix passages en équipe de France. Un groupe qui constitue un mélange de chevronnés et de néophytes. Une occasion unique de tester de nouvelles associations en défense, au milieu de terrain et en attaque.
Bons pronostics, comme l’année dernière
Tout sera finalement question de motivation pour cette équipe qui, comme toutes les autres, entame la compétition sans beaucoup de conviction. La plupart des joueurs auraient préféré prolonger leurs vacances de quelques jours. On ne leur a pas vraiment demandé leur avis.
Sur la route des Français, vont se succéder la Colombie, présente au titre de championne d’Amérique Latine (chez elle en 2001, sa seule victoire jusque là dans une compétition internationale), le Japon, champion d’Asie sous l’ère Philippe Troussier qui a passé le relais après le mondial au Brésilien Zico, enfin la Nouvelle-Zélande qui a détrôné l’Australie en Océanie. Programme à la portée des coéquipiers de Marcel Desailly, comme celui de la Coupe du monde… Tout dépendra du bon fonctionnement entre le milieu de terrain et la ligne d’attaque. Tout dépendra de l’état de forme de Thierry Henry que beaucoup considère désormais comme le meilleur attaquant du monde, devant Ronaldo ; peut-être moins efficace que le Brésilien, mais certainement plus complet, plus collectif, et plus utile. La France ne manque pas d’atouts. A l’heure des pronostics, elle se retrouve en très bonne place. Encore une fois, comme l’année dernière.
France-Brésil constitue, peut-être, en regard de la qualité des joueurs, la finale idéale. Mais les Français seront privés de quelques-uns de leurs titulaires comme les Brésiliens (Ronaldo, Rivaldo, Roberto Carlos). Carlos Alberto Parreira comme Jacques Santini et quelques autres de leurs collègues présents en France travaillent pour demain. Question : comment vont-ils conjuguer le verbe être.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 18/06/2003