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Surveillance

La biométrie dans l’œil du G8

La lutte contre le terrorisme est une des priorité du G8 qui se tient du 1er au 3 juin à Evian. La biométrie, méthode d’identification basée sur les caractéristiques biologiques, est l’une des solutions évoquées.
«Nous sommes conscients que les technologies biométriques offrent de nouvelles possibilités pour mieux combattre l’utilisation de documents frauduleux à des fins criminelles ou terroristes». Voilà comment le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, avait présenté, début mai, la création du groupe de travail franco-américain sur la biométrie. Sa tâche : définir le procédé d’identification biométrique susceptible d’être employé pour les passeports et les visas des pays du G8. Car si la France s’oriente vers l’application la plus répandue, le cryptage des empreintes digitales, d’autres pays comme l’Allemagne ou l’Espagne préfèrent utiliser la reconnaissance faciale ou l’iris de l’œil.

Pour l’authentification et la vérification des secteurs sensibles comme la surveillance des postes frontières, les aéroports, les centrales nucléaires ou les laboratoires de recherche, la biométrie peut fournir des solutions d’identification plus sécurisées que les cartes ou les codes informatiques. Une décision sur ce point est urgente, car les Etats-Unis ont fixé à octobre 2004 le délai qu’ils imposeraient pour les contrôles par recours à la biométrie des titres d’identité nécessaires à l’entrée sur leur territoire. L’urgence d’un accord, du fait du délai américain, a été souligné par Nicolas Sarkozy: «Nous sommes tous décidés à faire appel à la biométrie et tous convaincus qu’il y a urgence à le faire. Dès l’été prochain, la lecture des passeports sera une lecture optique à Roissy et à Orly». Le ministre a également annoncé la création d’un fichier d’empreintes digitales des demandeurs de visas.

Une base de données biométriques des demandeurs d’asile

Depuis les attentats du 11 septembre, les Etats-Unis mettent en place une surveillance généralisée de la société (aéroports,gares, stades,etc) grâce à des techniques d'identification biométriques. Les Américains sont en pointe dans ce domaine, mais il y a également des projets de même nature en Europe. Le projet EURODAC lancé par la Commission européenne, il y a deux ans, en est une illustration. EURODAC qui permet de traiter les demandes d’asile dans les Etats-membres de l’Union européenne est un système de comparaison des empreintes digitales des migrants aux frontières européennes. Ce dispositif, opérationnel depuis le 15 janvier dernier dans seize pays européens, permet d’identifier grâce à leurs empreintes digitales des individus sans papier ou avec des documents falsifiés.

Au Royaume-Uni, l’un des pays les plus vidéosurveillés au monde, la biométrie est en vedette depuis 1998. Dans la banlieue de Londres, de nombreuses municipalités ont recours à des systèmes de vidéosurveillance biométrique capable de reconnaître le visage des criminels fichés par la police. Dans le même ordre d’esprit, le Royaume-Uni annonce la préparation d’un nouveau programme de vérification électronique des titres d’identité et de transport. Un système qui permettra de soumettre le passeport avant l’embarquement à plusieurs contrôles: vérification de l’authenticité du passeport et des visas par des scanneurs et interrogation automatique d’une banque de données sur le passé éventuellement criminel du passager. L’Espagne et la Scandinavie ne sont pas en reste, et ont donné leur feu vert à un dispositif de cryptage des empreintes digitales pour l’embarquement des passagers aériens.




par Myriam  Berber

Article publié le 01/06/2003