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Asie

Asean: la fin du dogme de la non-ingérence

Les ministres des Affaires étrangères de l'Asean, l'association des nations du Sud-est asiatique, se réunissent à partir de ce lundi à Phnom Penh. L’Asean, très embarrassée, cette année, par la tournure prise par les événements en Birmanie.
Le fait est que les dirigeants de l'Asean, qui défendent, depuis toujours, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de leurs membres, se seraient bien passés de l'arrestation de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, moins de trois semaines avant leur réunion.

Cette arrestation a provoqué de très vives réactions dans le monde entier, tant est grande la sympathie dont jouit celle que tout le monde appelle respectueusement la Dame, prix Nobel de la paix, qui est devenue au fil des ans le symbole de la résistance à l'oppression, et de la lutte pour la démocratie.

Comment ne pas perdre la face

Les États-Unis et l'Union européenne sont favorables à l'imposition de nouvelles sanctions contre la junte militaire au pouvoir à Rangoon. C'est ce que rappellera le secrétaire d'État américain Colin Powell lors du forum de l'Asean, jugé trop conciliant à l'égard des généraux birmans.

Mais comment désavouer un de ses membres sans perdre la face ? C'est la question que se posent les responsables de l'Association, qui s'inquiètent aussi des risques de déstabilisation du sud-est asiatique.

On s'achemine donc vers une solution de compromis, qui pourrait, si ses membres n'y prennent garde, s'avérer tout aussi dangereuse pour l'avenir de l'Asean, puisque sa crédibilité est désormais en jeu.

Lire aussi:

Les enjeux du sommet
la Chronique Asie d'Any Bourrier du 16 juin 2003.



par Sophie  Marsaudon

Article publié le 16/06/2003