Sao Tomé et Principe
Un putsch qui sent le pétrole
Des militaires dirigés apparemment par le major Fernando Pereira (appelé également «Cobo»), ont déclenché un coup d’Etat dans l’archipel de Sao Tomé et Principe, dans la nuit de mardi à mercredi, alors que le président Fradique de Menezes se trouvait en visite privée au Nigéria. Ce dernier devrait partager avec Sao Tomé le fruit de la vente aux enchères de neufs blocs pétroliers offshore, à partir du premier trimestre 2004. Ce qui permettrait à l’archipel d’encaisser environ 108 millions de dollars, soit le double de son budget annuel.
«Il y a eu prise de certains points clefs de la capitale, avec la détention de membres du gouvernement, mais la situation est relativement calme. Actuellement il n’y a pas de tirs, ni de violences. On a entendu des tirs sporadiques lors de la détention» de certains ministres, a déclaré ce mercredi matin l’ambassadeur du Portugal à la radio publique RDP, qui a précisé que le premier ministre Maria das Neves de Sousa, ainsi que les ministres des Travaux publics, du Plan et des Finances, ont été interpellés et emmenés dans la nuit dans une caserne par des militaires. Ceux-ci ne se sont pas encore identifiés et n’ont pas revendiqué officiellement ce putsch dans un archipel qui figure parmi les pays les plus pauvres de la planète, mais qui sous peu pourrait bien devenir un autre Eldorado pétrolier, à l’image de la Guinée Equatoriale voisine.
Selon des médias portugais, l’auteur du soulèvement serait quelqu’un de connu sur place : le major Fernando Pereira - surnommé «Cobo» - qui dirigeait le centre d’instruction militaire. Ses hommes ont apparemment pris facilement le contrôle de la radio-télévision, ainsi que de la banque centrale et de la Banque internationale. Avant de déclencher leur putsch, ils ont visiblement attendu que le président Fradique de Menezes ait quitté, mardi, le pays à destination du Nigéria, un «grand voisin» qui ne cesse d’inquiéter ce petit archipel autrefois colonie portugaise qui ne compte que 130 000 habitants. «On parlait de ce coup depuis la semaine dernière, a dit une ressortissante portugaise. Il y avait des rumeurs faisant état d’un coup d’État, qui serait mené par des militaires. Plusieurs personnes avaient pris des précautions en décidant notamment de ne pas aller travailler».
Un archipel qui «intéresse» les Américains
D’autre part des militaires santoméens avaient déposé le mois dernier un cahier de revendication, réclamant notamment l’amélioration de leurs conditions de vie, qui pourrait être en partie à l’origine de ce putsch. Mais il est plus que probable que ce putsch soit lié au véritable «mirage» que constitue l’exploitation pétrolière qui pourrait bouleverser complètement cet archipel qui dépend toujours à près de 95% de l’aide internationale. Le pétrole offshore de Sao Tomé et Principe «intéresse» tout particulièrement les Etats-Unis de George W. Bush, qui auraient également tenté d’installer une base militaire dans l’une des îles, et qui sont devenus omniprésents, notamment depuis l’élection du président Fradique de Menezes, en juillet 2001, qui avait devancé l’ancien chef d’État Manuel Pinto da Costa.
En principe, Sao Tomé et Principe touchera au premier trimestre 2004, en partage avec le Nigéria, le fruit de la vente aux enchères de neufs blocs pétroliers offshore, dont le prix initial a été fixé à 30 millions de dollars chacun. Alors que le PNB par habitant était en 2001 de 280 dollars. Toutefois, le partage avec le Nigéria n’a pas été du goût de tout le monde. Y compris sur le continent, à commencer par l’autre grand géant pétrolier du Golfe de Guinée : l’Angola, lui aussi ancienne colonie portugaise, et qui a constamment considéré l’archipel comme un «petit frère» sur lequel il a toujours gardé un certain droit de regard, qui n’a jamais été accepté par le Nigéria.
Selon des médias portugais, l’auteur du soulèvement serait quelqu’un de connu sur place : le major Fernando Pereira - surnommé «Cobo» - qui dirigeait le centre d’instruction militaire. Ses hommes ont apparemment pris facilement le contrôle de la radio-télévision, ainsi que de la banque centrale et de la Banque internationale. Avant de déclencher leur putsch, ils ont visiblement attendu que le président Fradique de Menezes ait quitté, mardi, le pays à destination du Nigéria, un «grand voisin» qui ne cesse d’inquiéter ce petit archipel autrefois colonie portugaise qui ne compte que 130 000 habitants. «On parlait de ce coup depuis la semaine dernière, a dit une ressortissante portugaise. Il y avait des rumeurs faisant état d’un coup d’État, qui serait mené par des militaires. Plusieurs personnes avaient pris des précautions en décidant notamment de ne pas aller travailler».
Un archipel qui «intéresse» les Américains
D’autre part des militaires santoméens avaient déposé le mois dernier un cahier de revendication, réclamant notamment l’amélioration de leurs conditions de vie, qui pourrait être en partie à l’origine de ce putsch. Mais il est plus que probable que ce putsch soit lié au véritable «mirage» que constitue l’exploitation pétrolière qui pourrait bouleverser complètement cet archipel qui dépend toujours à près de 95% de l’aide internationale. Le pétrole offshore de Sao Tomé et Principe «intéresse» tout particulièrement les Etats-Unis de George W. Bush, qui auraient également tenté d’installer une base militaire dans l’une des îles, et qui sont devenus omniprésents, notamment depuis l’élection du président Fradique de Menezes, en juillet 2001, qui avait devancé l’ancien chef d’État Manuel Pinto da Costa.
En principe, Sao Tomé et Principe touchera au premier trimestre 2004, en partage avec le Nigéria, le fruit de la vente aux enchères de neufs blocs pétroliers offshore, dont le prix initial a été fixé à 30 millions de dollars chacun. Alors que le PNB par habitant était en 2001 de 280 dollars. Toutefois, le partage avec le Nigéria n’a pas été du goût de tout le monde. Y compris sur le continent, à commencer par l’autre grand géant pétrolier du Golfe de Guinée : l’Angola, lui aussi ancienne colonie portugaise, et qui a constamment considéré l’archipel comme un «petit frère» sur lequel il a toujours gardé un certain droit de regard, qui n’a jamais été accepté par le Nigéria.
par Elio Comarin
Article publié le 16/07/2003