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Télécommunications

Le courriel supplante le courrier

Américains et Européens sont de plus en plus nombreux à choisir le courrier électronique pour communiquer au grand dam du téléphone et du courrier postal. C’est du moins l’estimation de plusieurs cabinets d’études spécialisés dans le marketing sur Internet.
Outre-Atlantique, il y a déjà bien longtemps que le volume des courriers électroniques a dépassé celui du courrier postal et ce dès le milieu des années 90. En 2002, aux Etats-Unis, plus de la moitié du total des messages envoyés ou reçus sont passés par les biais des messageries électroniques. Dans certaines entreprises, le courrier électronique a complètement supplanté le courrier postal. Seuls les bons de commande et les factures sont toujours envoyés par fax et courrier postal, c’est le cas notamment du numéro un mondial des logiciels: Microsoft.

En Europe, même si l’usage de la messagerie ne cesse d’augmenter, le courrier postal domine encore largement. En Allemagne et en France, l’envoi postal reste toujours le moyen privilégié pour les correspondances professionnelles. Pour une majorité de salariés européens, le courrier électronique concurrence plutôt le fax et le téléphone. Selon une étude publiée par le cabinet d’analyse Meta Group, les cadres en entreprise préfèrent le courrier électronique au téléphone. Plusieurs raisons à cela. D’abord, la possibilité de choisir le moment où l'on répond. Ensuite, la possibilité de communiquer facilement avec plusieurs personnes à la fois. Enfin, l'existence d’une trace des échanges.

Les cadres préfèrent le mail au téléphone

De manière générale, Les entreprises ont complètement intégré le courrier électronique dans leurs habitudes de travail. Le mail est utilisé dans les relations entre services d’un même établissement (près de 80% des messages) et dans les échanges avec les partenaires et les clients. Plus de la moitié des salariés utilisent plus souvent le courriel que le téléphone pour les communications longue distance. Le courrier électronique reste cependant très mal géré en entreprises. Les salariés des moyennes et grandes sociétés américaines passent en moyenne un quart de leur temps à répondre à leur courrier électronique, tout en considérant massivement que le mail les rend plus efficaces.

Dans une étude auprès de 1 100 entreprises, l'American Management Association s'inquiète de l'absence, dans la plupart des entreprises, de règles et de méthodes de gestion du courrier électronique, ainsi que d'archivage des messages. Si l’on en croit toujours cette même étude, près de 40 millions d’Américains passent deux heures par jour à traiter leurs mails. Selon une autre étude réalisée par l’Institut Dynamic Markets, nombreuses sont les sociétés qui ne répondent pas aux mails envoyés. 53% des mails n'ont pas de réponses. Et parmi les 47% qui ont une réponse, c'est en général au-delà d'une moyenne de trois jours, souvent avec des réponses toutes faites. D'où le concept de traitement du mail. De gros clients cherchent aujourd'hui à déléguer le traitement de leurs courriers électroniques comme pour les appels téléphoniques. Pour l’heure, le coût élevé de ce type de service ne le rend accessible qu'aux grandes entreprises.

Même constat du côté de la sphère privée, la messagerie est le service plus utilisé sur Internet par les internautes, si l’on en croit une étude menée par le cabinet Netvalue en janvier 2002. Les outils de communication tels que le chat, le webmail ou les forums rencontrent également un succès croissant. Benoît Melançon, professeur de littérature à l'université de Montréal est l’auteur d’un petit livre plutôt original Sevigne@lntemet où il met en perspective ces deux types de courriers. Selon ses propres termes : «La quasi-instantanéité du courrier électronique a écrasé les intervalles de temps dont se nourrissait la lettre traditionnelle. Ce qu'on lit électroniquement à l'écran n'a pas d'âge, pire pas de corps et de matière. L’épistolier vivait de doutes. L’e-mailer connaît un plaisir presque immédiat. L’attitude des internautesn'est pas celle des épistoliers: un tiers de vitesse, un tiers de brièveté, un tiers de précision».



par Myriam  Berber

Article publié le 18/09/2003