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Macédoine

Le Premier ministre favori pour le second tour de la présidentielle

Le Premier ministre macédonien Branko Crvenkovski part grand favori pour le second tour. 

		(Photo : AFP)
Le Premier ministre macédonien Branko Crvenkovski part grand favori pour le second tour.
(Photo : AFP)
Après un premier tour de l’élection présidentielle sans surprise, le Premier ministre macédonien Branko Crvenkovski abordera en position de favori le second tour, le 28 avril.
De notre correspondant dans les Balkans

En recueillant 43% des suffrages exprimés, le Premier ministre Branko Crvenkovski, dirigeant de l’Alliance social-démocrate de Macédoine (SDSM), a largement dominé le premier tour du scrutin. Il est suivi par le candidat du VMRO-DPMNE (droite nationaliste), Sasko Kedev, un cardiologue parfaitement inconnu du grand public qui s’est lancé en politique à l’occasion de ces élections, et qui obtient le score honorable de 34,5% des suffrages.

Dans le camp albanais, l’ancien chef d’état-major de la guérilla, Gëzim Ostreni, candidat de l’Union démocratique pour l’intégration (BDI) devance largement, avec 14,3% des voix, le candidat du Parti démocratique des Albanais (PDSH), Zudi Xhelili, qui recueille 8,3%.

Depuis les législatives de septembre 2002, le BDI participe au gouvernement du pays, en coalition avec les sociaux-démocrates de Branko Crvenkovski. La formation albanaise insiste sur l’application de toutes les dispositions des accords de paix d’Ohrid, qui visent à assurer des droits accrus à la communauté albanaise de Macédoine.

Crvenkovski aura besoin des voix albanaises

Le PDSH, relégué dans l’opposition, espérait capitaliser les mécontentements que suscite la lenteur de la mise en œuvre de ces accords. Durant la campagne, le PDSH avait multiplié les prises de position radicales, en réclamant la transformation de la Macédoine en une confédération de deux États ethniques. Son candidat, Zudi Xhelili, originaire de la ville de Gostivar, peu connu du grand public, obtient un résultat décevant, qui traduit simplement le maintien du parti dans ses bastions traditionnels.

Le Premier ministre Branko Crvenkovski qui, bien qu’âgé seulement de 41 ans, fait déjà figure de vieux pilier de la politique macédonienne, aborde le second tour en favori, mais il aura besoin d’une partie au moins des voix albanaises pour franchir cette étape avec succès. Même si le BDI participe au gouvernement que dirige Branko Crvenkovski, l’homme a peu de chances d’attirer les sympathies des électeurs albanais, qui se souviennent de sa politique très répressive lors de son premier mandat à la tête du gouvernement, dans les années 1990. Branko Crvenkovski avait donné l’ordre de réprimer violemment les manifestations en faveur d’une Université albanophone à Tetovo et il avait fait arrêter les maires de Tetovo et de Gostivar, coupables d’avoir hissé le drapeau albanais sur les mairies de ces deux villes.

Les abstentionnistes détiennent la clé du scrutin

Même si le BDI appelait officiellement à voter en faveur de son allié de coalition, Branko Crvenkovski aura donc du mal à attirer des voix albanaises, tandis que les sympathisants du PDSH n’auront aucun scrupule à voter en faveur du candidat de la droite macédonienne. Du reste, de 1998 à 2002, le PDSH et le VMRO-DPMNE étaient associés dans le même gouvernement.

Dans ces conditions, une des clés du second tour réside sûrement chez les abstentionnistes, très nombreux, puisque la participation n’a atteint que 55% des inscrits. S’il veut être sûr de l’emporter dans deux semaines, Branko Crvenkovski va donc devoir essayer de mobiliser ces abstentionnistes.



par Jean-Arnault  Dérens

Article publié le 15/04/2004 Dernière mise à jour le 15/04/2004 à 10:33 TU