France
Air France handicapée par <BR>l’accident de Roissy
afp
Malgré tout les conséquences économiques sont importantes pour Air France qui avait fait de ce terminal un élément-clé dans la lutte contre la concurrence : pouvant recevoir simultanément dix-sept appareils, il desservait les destinations «long et moyen courrier», et accueillait plus particulièrement pour toutes les correspondances serrées, dans l'objectif de faire tourner toujours plus vite les appareils et d’obtenir de meilleurs taux de remplissage. Le 2E avait en effet pour objectif de rentabiliser les avions, de partager au sein de l'alliance «Sky Team» (qui regroupe Aeromexico - Air France - Alitalia - Czech AL - Delta AL - Korean Air) les coûts de liaison au sol et les coûts de maintenance. Air France et Sky Team perdent donc un outil précieux, une véritable plaque tournante déterminante, et cela alors que la compagnie russe Aeroflot devait annoncer, ce lundi, son intention de rejoindre l'alliance pour l'ouvrir vers l'Est.
Peu de risques pour l'emploi
Les salariés d'Air France et des entreprises de maintenance au sol ont été redéployés sur les autres aérogares. Une quarantaine de salariés volontaires ont été appelés en renfort pour renseigner les passagers : près de 3 millions de passagers avaient transité l'an dernier par le terminal 2E, sa fermeture provoque des embouteillages. Un comité d'entreprise est organisé en urgence au sein d'Air France lundi après-midi pour évoquer les questions de sécurité qui ne manquent pas de se poser pour l'avenir. Une polémique se développe en effet autour des conditions de construction de l'aérogare : «Quelques jours à peine avant l'inauguration, des morceaux de la voûte en béton de l'aérogare s'étaient écrasés au sol l'an dernier», affirme ainsi Christian Julien, président de la fédération des métiers de l'aérien, «Je ne mets pas en cause Aéroport de paris, un établissement public qui n'a pas vocation à faire du profit, mais dans des chantiers de cet envergure il y a énormément de dossiers sous-traités. Si ADP n'a pas de souci de rentabilité immédiate, il n'en est pas forcément de même pour les sous-traitants».
Quel sera l'avenir de l'aérogare 2E ? Pierre Graf, le président d'Aéroport de Paris (ADP), n'excluait pas lundi matin, dans les colonnes du quotidien Le Parisien, de devoir le raser si les réparations de la superstructure ne s'avèrent pas possibles. La construction du terminal a coûté quelques 750 millions d'euros pour ADP, et 50 millions d'euros d'aménagement pour Air France. A très court terme, les syndicats s'inquiètent pour les salariés des petites entreprises de l'aérogare, notamment les boutiques du terminal, attribuées en concession par Aéroport de Paris.
par Annie Fave
Article publié le 24/05/2004 Dernière mise à jour le 24/05/2004 à 13:46 TU