Automobile
Renault lance la voiture à «bas coût»
(Photo: Renault)
Renault est parti d’un constat simple : en 2003 les Etats-Unis, l’Europe occidentale, le Japon et la Corée du sud ont absorbé 80% des 57 millions de voitures vendues dans le monde. Or ces régions ne regroupent que 20% de la population et des marchés nouveaux, à fort potentiel de croissance, s’ouvrent ailleurs dans le monde. D’où l’idée de créer un nouveau modèle, conçu, dès la table de dessin et tout au long du processus, pour les pays émergents à un prix de vente plus bas et techniquement adapté aux conditions climatiques et routières des pays émergents.
En Roumanie, en Europe centrale et en Turquie le facteur prix arrive en tête des critères d’achat, suivi de la modération des coûts d’entretien. Le public visé est donc la clientèle qui achetait jusqu’à présent des voitures d’occasion de modèles trop chers en première main. Renault table sur la préférence d’une classe moyenne pour une voiture neuve et d’une marque reconnue internationalement.
La Logan sera produite, dans un premier temps, en Roumanie dans l’usine de sa filiale Dacia et, à partir de 2005, en Russie et au Maroc, puis, en 2006, en Colombie et en Iran. Voire en Chine si les négociations en cours aboutissent. Dès septembre prochain la voiture à 5 000 euros sera disponible en Roumanie et, progressivement, dans une trentaine d’autres pays. La berline à grande habitabilité sera déclinée, à compter de 2007, en break et en fourgonnette afin d’étendre l’utilisation familiale et professionnelle des pays visés. Le modèle de base à 5 000 euros pourra atteindre 8 000 euros en fonction des différentes options et motorisations proposées.
Optimisation des coûts de fabricationAfin de tirer le prix au maximum, Renault a résolument dépouillé la Logan des équipements qui sont désormais proposés en série dans les pays industrialisés. Il n’était donc pas question, jusqu’à présent, de la commercialiser en Europe occidentale. Toutefois cette position de principe fait l’objet d’un débat chez Renault et, lors de la présentation officielle à la presse le 2 juin, le PDG Louis Schweitzer n’a plus exclu une commercialisation plus large. D’autant plus que les nouvelles règles communautaires de la distribution automobile n’empêchent plus un concessionnaire français ou allemand de s’approvisionner en Roumanie, en Hongrie ou en Pologne. Rien ne permet d’affirmer qu’il n’existe pas, en Europe occidentale, une clientèle disposée à renoncer aux gadgets électroniques pour payer sa voiture moins cher.
La recette pour une voiture à bas coût repose sur une optimisation des économies possibles tout au long du processus de conception et de fabrication. Exemple, les vitrages sont faiblement courbés afin de réduire le prix de l’outillage. Pour simplifier l’assemblage les rétroviseurs sont conçus pour être posés aussi bien à droite qu’à gauche et les éléments qui constituent la Logan sont également utilisés dans d’autres modèles du constructeur, ce qui réduit considérablement les prix unitaires.
Les véhicules seront assemblés dans des sites de fabrication très compétitifs où Renault a opté pour la haute intensité de main d’œuvre, plus que sur la robotisation et l’automatisation de la fabrication.
par Francine Quentin
Article publié le 02/06/2004 Dernière mise à jour le 03/06/2004 à 09:56 TU