Cinéma
Marlon Brando est mort
(photo : AFP)
A l’écran, on ne voyait que lui. Marlon Brando, c’était d’abord ça : un physique, genre «beauté sauvage et sensuelle». Elia Kazan l’a bien compris quand il propose en 1947 à un Marlon Brando alors comédien de second plan de jouer dans le bien-nommé Un tramway nommé désir... Un film, un seul, et l’acteur se voit du jour au lendemain propulsé sur le devant de la scène.
Sa présence, sa moue irrésistible mais aussi son style «Actor’s studio» feront le reste... Paraplégique dans C’étaient des hommes, Empereur dans Jules César», blouson noir dans L’équipée sauvage. Dans les années 50, il enchaîne les rôles. Mais c’est une fois encore Elia Kazan qui lui offre la consécration. Oscar et prix d’interprétation masculine à Cannes pour son rôle dans Sur les quais.
Divorce avec le monde du cinéma
Des hauts, des bas aussi... Le versant sombre d’une carrière que Marlon Brando s’est appliqué à démolir. Durant les années 60, il tourne peu. Seuls Arthur Penn et John Huston qui le fait jouer en 1967 dans Reflets dans un œil d’or, lui offrent encore des rôles dignes de son talent.
Dans les années 70, alors qu’on le dit fini, on le voit successivement dans le sulfureux Dernier tango à Paris de Bertolucci puis dans Le parrain et surtout en 1979 dans Apocalypse now de Coppola où il campe un colonel fou et obèse. Apparition mythique et prestation qui lui vaudra un deuxième oscar que Marlon Brando refusera, signant par là-même son divorce avec un art qu’il aura pourtant marqué d’une empreinte indélébile...par Elisabeth Bouvet
Article publié le 02/07/2004 Dernière mise à jour le 02/07/2004 à 17:26 TU