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Football

Domenech à la tête de l'équipe de France

L'heureux élu entre le président de la Fédération française de football Claude Simonet - à gauche - et Frédéric Thiriez, président de la ligue de football professionnel. 

		(Photo: AFP)
L'heureux élu entre le président de la Fédération française de football Claude Simonet - à gauche - et Frédéric Thiriez, président de la ligue de football professionnel.
(Photo: AFP)
Le successeur de Jacques Santini s’appelle Raymond Domenech. Entraîneur depuis plus de dix ans de l’équipe nationale espoirs, c’est un homme du sérail qui prend le gouvernail.

Il n’était pas candidat. Sans doute se souvenait-il l’avoir été en 2002 après le désastre asiatique des Bleus. A l’époque, le président de la fédération française de football, Claude Simonet, seul habilité à prendre la décision, lui avait préféré Jacques Santini, ancien entraîneur de l’Olympique Lyonnais.

Il n’était pas candidat. Il était donc impossible de le coucher sur la liste des prétendants – une quarantaine à postuler dont l’ancien international britannique, Glen Hoddle – jusqu’au milieu de la semaine dernière lorsqu’il avait été entendu, à la demande de ce dernier, par Claude Simonet.

Il n’était pas candidat. Et, pourtant, il a rallié les suffrages de tous ceux qui avaient été consultés par le premier dirigeant du football français. A commencer par l’emblématique Aimé Jacquet, directeur technique national. Qui s’était étonné il y a deux ans de voir débarquer à la tête du onze tricolore un homme qui n’avait pas fait, au moins une partie de ses classes, au sein de la direction technique. De ce point de vue, Raymond Domenech avait le profil presque idéal. Ancien défenseur de Lyon, de Strasbourg, de Paris Saint Germain et de Bordeaux, il avait achevé sa carrière professionnelle à Mulhouse, à la fois joueur et entraîneur, avant de faire monter Lyon de deuxième en première division. En 1993, changement de direction, Domenech rejoint la fédération pour prendre en main l’équipe de France espoirs. Autant dire que depuis une bonne dizaine d’années, il a eu, à un moment ou à un autre, sous sa coupe tous les futurs sélectionnés en équipe A.

Le candidat du consensus

Il n’était pas candidat. Il a finalement été celui du consensus. Laurent Blanc, champion du monde en 1998 et champion d’Europe deux années plus tard, avait contre lui de n’avoir jamais dirigé une équipe. Avoir été le relais d’Aimé Jacquet puis de Roger Lemerre sur le terrain ne semblait pas un bagage suffisant. Certains entraîneurs n’auraient certainement pas hésité à contester ce choix, Laurent Blanc n’ayant pas l’ensemble des diplômes requis pour diriger une équipe. Précisons que le soutien de Zinedine Zidane n’a pas influé sur le choix final alors que ce dernier avait dit que l’arrivée ou non de Blanc pourrait avoir une influence sur sa déciision de partir ou de rester en équipe de France Jean Tigana avait, lui, l’expérience de l’équipe de France (champion d’Europe en 1984 aux côtés de Platini, Giresse et Fernandez) et des clubs, Lyon et Fulham, mais son caractère entier lui vaut quelques inimitiés. De plus ses démêlés judiciaires avec le club anglais et son patron, Mohamed El Fayed, sont susceptibles de rebondissements. Au départ, tout le monde voyait un duel entre les deux hommes, une sorte de querelle des anciens et des modernes. Zidane contre Platini, chaud partisan de Tigana. La fédération s’est évitée un bras de fer qui aurait pu avoir des effets négatifs.

Domenech, un fort en gueule

Raymond Domenech, âgé de cinquante-deux ans est un homme de football atypique. Sur le terrain, cet ancien international (8 sélections) avait une réputation de méchant, un défenseur qui ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Une allure de mauvais garçon. Mais qui cachait un cœur tendre, une passion pour le théâtre (il s’est produit quelques fois sur une scène), pour l’astrologie, pour la culture et pour des tas d’autres choses que le ballon rond. Tout en demeurant un homme de terrain, comme en témoigne les onze années passées à la tête de la sélection espoirs (-23 ans). Aujourd’hui il sort de l’ombre pour trouver un grand emploi. Pas question de jouer la comédie. L’équipe de France a deux cicatrices à effacer : celle de 2002 et celle toute récente de l’Euro 2004. Avec un premier rendez-vous officiel, le 4 septembre au stade de France, à Saint-Denis, contre Israël, première étape des éliminatoires de la Coupe du monde 2006. Avec ou sans Zidane et quelques autres ? On ne tardera pas à être fixé, maintenant que la case numéro un est remplie.



par Gérard  Dreyfus

Article publié le 12/07/2004 Dernière mise à jour le 12/07/2004 à 14:39 TU