OGM
La bataille reprend en France
(Photo : AFP)
Les experts de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) se montrent très prudents et refusent de trancher un débat houleux. Dans leur rapport ils rappellent que les dangers des OGM (organismes génétiquement modifiés) ne sont pas identifiés, que les avantages pour la santé restent limités. Ils concluent donc: poursuivons la recherche.
Leur rapport porte sur quatre cas d'organismes génétiquement modifiés : le maïs, la betterave, le riz doré et certains micro-organisme comme les bactéries.
Premier: le maïs transgénique. Déjà commercialisé aux Etats-Unis, Il produit une molécule insecticide. Constat : les agriculteurs n'ont pas besoin d'utiliser de fortes doses de produits chimiques. Cependant la culture du maïs traditionnel ne nécessite pas non plus de fort tonnage de pesticide. Conclusion : avantage réduit de la formule génétiquement modifiée.
Deuxième exemple : le riz doré qui est une variété enrichie à la vitamine A. Ce riz transgénique est donc susceptible d'apporter des réponses à certaines carences nutritionnelles. Pour l'instant il ne s'agit que d'un projet de recherche : donc là encore bénéfice difficilement quantifiable.
L'AFSSA souligne enfin qu'aucun problème de santé n'a pu être spécifiquement attribué à un OGM commercialisé mais les experts ajoutent que cela n'exclut pas qu'il puisse exister un risque.
Des peines allant jusqu’à deux ans de prison
Autant d’arguments que les « faucheurs volontaires » n’entendent pas. Ces manifestants s’en sont pris au nom de la « désobéissance civile » à une parcelle de maïs transgénique dans le sud-ouest de la France ce dimanche. Avec à leur tête José Bové de la Confédération paysanne et le député Vert Noël Mamère, un millier de « faucheurs » encourent des sanctions pénales alourdies.
Les élus se trouvaient en première ligne suivis par les militants anti-OGM. Symboliquement chaque faucheur a arraché un plant de maïs transgénique. L'opération, très médiatique a été menée sur fond de slogans on ne peut plus explicites : « Non, non, non aux OGM ». Les gendarmes eux ont observé la scène sans intervenir, mais il ont pris de nombreuses photos. Les militants agissaient à visage découvert.
Pour les « faucheurs », l'action était légitime. « Nous sommes prêts à subir les conséquences de nos actes », a dit José Bové, récidiviste puisqu'il qui a déjà été condamné pour des faits similaires. Le député vert Noël Mamère répète lui aussi qu'il assume complètement son geste.
Le ministre de la Justice a, par avance, promis des sanctions. Selon le code pénal la destruction d'un bien appartenant à autrui peut être puni d'une peine allant jusqu'à 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende. José Bové n'en a cure : dans les semaines à venir a-t-il prévenu il y aura d'autres champs d'OGM qui seront détruits.par Frédérique Misslin
Article publié le 26/07/2004 Dernière mise à jour le 26/07/2004 à 12:46 TU
Sur le site de l’AFSSA (lire le rapport :OGM et alimentation)