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Sommet UE/Etats-Unis

Pour un marché transatlantique sans barrières

Le château de Dromoland (Irlande). Le sommet UE-Etats-Unis se tient alternativement aux Etats-Unis ou dans le pays européen présidant l'UE. 

		(Photo: Dromoland Castle)
Le château de Dromoland (Irlande). Le sommet UE-Etats-Unis se tient alternativement aux Etats-Unis ou dans le pays européen présidant l'UE.
(Photo: Dromoland Castle)
Le président américain Bush et le président en exercice de l’Union européenne, le Premier ministre irlandais Bertie Ahern, se retrouvent samedi dans un château de la campagne irlandaise pour le sommet annuel entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Cette rencontre est centrée, cette année, sur le développement des échanges économiques transatlantiques.
Un sommet axé sur l'économie: le commerce transatlantique rapporte 2,5 milliards de dollars par an. 

		(Photo: présidence irlandaise)
Un sommet axé sur l'économie: le commerce transatlantique rapporte 2,5 milliards de dollars par an.
(Photo: présidence irlandaise)
Chaque année, les deux puissances économiques les plus importantes de la planète, les Etats-Unis et l’Union européenne, tiennent une réunion au sommet afin de faire le point de leurs relations politiques économiques et diplomatiques, et d’en approfondir le contenu. En 2004, c’est le château de Dromoland, en Irlande, qui abrite la rencontre et accueille le président américain Bush, quelques jours avant la fin de la présidence semestrielle de l’Union européenne par l’Irlande. Le président américain se rendra ensuite en Turquie pour participer, lundi et mardi prochains, au sommet de l’Otan.

Ce sommet américano-européen est le premier depuis l’élargissement de l’Union européenne à vingt-cinq et les organisateurs irlandais de la rencontre font remarquer que, tout comme l’Irlande la plupart des nouveaux pays de la communauté ont des liens étroits avec les Etats-Unis, au travers de l’émigration et de l’histoire. Ces liens ont d’ailleurs été à l’origine de bien des difficultés entre les Etats-Unis et l’Europe et au sein même de l’Union européenne lors de l’intervention américano-britannique en Irak.

L’apaisement qui prévaut, depuis la réunion du G8 à Sea Island, dans les relations entre les Américains et les pays européens hostiles à la guerre en Irak devrait être confirmé à Dromoland. L’accent de la rencontre a, de plus, été mis sur les intérêts convergents des deux parties au développement des échanges transatlantiques. Le commerce de biens et de services entre les Etats-Unis et l’Europe rapportent 2,5 milliards de dollars par an et emploie 12 millions de personnes de part et d’autre de l’océan. Mais les échanges commerciaux ne représentent guère que 20% du total des échanges, les investissements étrangers croisés étant le poste principal des relations entre les deux blocs.

«Galileo» mais pas de «ciel ouvert»

Le seul véritable résultat concret à attendre de ce sommet, qui ne dure guère que trois heures dans sa partie officielle, est la signature de l’accord sur Galileo, le nouveau système civil européen de navigation par satellite, concurrent du système américain GPS. A la veille du sommet proprement dit le conseil exécutif du Transatlantic Business Dialogue (TABD) qui regroupe des chefs d’entreprises d’importantes sociétés internationales et instaure un dialogue des milieux d’affaires se réunira afin de présenter au sommet des recommandations pour l’instauration d’un marché sans barrières entre les deux puissances. On se gardera bien d’évoquer, à cette occasion, les conflits qui opposent régulièrement les deux «partenaires» devant l’organe de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour entrave à la concurrence.

Par ailleurs, il est prévu, à l’issue du sommet, une déclaration sur le renforcement du partenariat économique par laquelle l’Europe et les Etats-Unis s’engagent à rechercher une solution pour débloquer les négociations en cours à l’OMC. Un plan stratégique de développement des relations économiques transatlantiques devrait également être adopté au prochain sommet de 2005. En revanche aucun accord n’a pu être conclu, à l’ouverture du sommet, sur la libéralisation des droits de trafic aérien entre l’Europe et les Etats-Unis, dit «accord ciel ouvert», en raison du manque d’enthousiasme à la fois de Washington et des compagnies aériennes européennes peu soucieuses de faire de la place à d’autres compagnies.

L’Union européenne et les États-Unis ont également mis à l’ordre du jour de leur sommet annuel les questions politiques les plus brûlantes de l’heure dont la situation en Irak, au Moyen-Orient, la lutte contre le terrorisme international, la non-prolifération des armes de destruction massive, la lutte contre le sida. Sur tous ces thèmes des déclarations sont annoncées mais il y a peu à espérer. Les Européens ont l’intention d’évoquer également des points sur lesquels le désaccord est officiel avec les Etats-Unis qu’il s’agisse de la Cour pénale internationale, la peine de mort ou la ratification du protocole de Kyoto contre le réchauffement de la planète, mais, là encore, peu de progrès sont attendus.


par Francine  Quentin

Article publié le 25/06/2004 Dernière mise à jour le 25/06/2004 à 13:08 TU

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Dominique Moïsi

Directeur adjoint de l'Institut Français des Relations Internationales

«Fondamentalement, il y a toujours des divergences qui demeurent entre l’Europe et les Etats-Unis.»

[25/06/2004]

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