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Economie française

Les Etats-Unis, premier investisseur étranger en France

En 2002, les investisseurs étrangers ont créé 23 000 emplois en France. Et les projets d’implantation demeurent à un niveau élevé, donnant une image moins négative de l’attractivité de la France sur les capitaux productifs étrangers.
«Toyota, Ford, McDonald’s sont des investisseurs heureux en France»affirme Claire Gaymard, présidente de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII). Et, de fait, 438 projets d’investissements émanant de l’étranger ont été recensés, l’année dernière, avec 23 000 emplois à la clef. Désormais, un emploi nouveau sur trois, en France, est le résultat d’un investissement étranger. Et même, 2 200 emplois ont été sauvés par des investissements étrangers dans des entreprises françaises en difficultés. Au total, selon les chiffres de l’AFII, les investissements étrangers en France, en 2002, ont atteint 4,4 milliards d’euros, en hausse de 14% sur 2001, année marquée par la chute des investissements dans les nouvelles technologies et les télécoms. Toutefois, le nombre d’emplois créés est inférieur aux 25 000 postes nouveaux créés en 2001, en raison d’une intensité plus grande en capital qu’en main d’oeuvre des projets qui ont abouti l’an dernier.

Et pourtant la définition des investissements étrangers retenue par l’AFII est particulièrement restrictive. L’agence ne prend en compte que les investissements durables créateurs d’emplois et exclut ceux qui ont pour objectif la conquête du marché français comme par exemple, l’hôtellerie, la restauration ou le tourisme. Ainsi, l’estimation de l’investissement étranger direct par la Banque de France qui inclut les fusions-acquisitions et prises de participations minoritaires parvient à un montant de 52 milliards d’euros.

Emplois durables contre «chasseurs de primes»

Voilà qui semble tordre le cou aux critiques de manque d’attractivité de la France pour cause de fiscalité excessive et de réglementation trop lourde. Jean Cazade, président de Delphi-France, équipementier automobile d’origine américaine explique que la décision d’investissement dépend des avantages et des inconvénients relatifs à chaque projet d’implantation. Si l’on considère les coûts de production la France n’est certes pas attractive et son handicap s’est encore aggravé au cours des dernières années. Mais, face à cela, les investisseurs étrangers mesurent la qualité de la main d’œuvre, des ingénieurs et techniciens dont, dit-il, «la culture d’astuce est très efficace», le réseau français d’infrastructures routières, ferroviaires, et la situation centrale en Europe. La concentration, dans la région parisienne et la région lyonnaise des centres de décisions et administratifs est un atout supplémentaire aux yeux des investisseurs étrangers.

Qui investit en France et dans quels secteurs ? Les Etats-Unis sont à l’origine de 25% des investissements étrangers en France, bien qu’en diminution sur 2001 en raison de l’éclatement de la bulle internet, de la morosité de la croissance économique mondiale et des scandales financiers récents dans ce pays. Viennent ensuite l’Allemagne et surtout l’Italie dont les investissements en France ont beaucoup progressé l’an dernier. Puis la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Belgique. Le Japon vient en 7ème position au palmarès des créations d’emplois en France.

L’automobile reste le premier secteur de prédilection des investisseurs étrangers suivie des équipements électriques, électroniques et informatiques, les activités de services commerciaux et financiers et l’agroalimentaire. Car c’est dans les domaines où elle occupe une place d’excellence que la France attire davantage. Par exemple, le secteur de la recherche et développement représente désormais 10% de l’emploi créé par des firmes étrangères. En revanche les investissements dans la production industrielle, le textile, la chimie sont en déclin.

Pour améliorer encore la place de la France dans les circuits d’investissements l’AFII se donne pour objectif d’attirer les investissements à forte valeur ajoutée technologique scientifique et technique et de privilégier les projets générant des emplois durables contre les «chasseurs de primes» et les capitaux volatils.



par Francine  Quentin

Article publié le 15/05/2003