Economie française
Le déficit atteint la limite de 3% du PIB
Paris a annoncé le 3 mars à Bruxelles un déficit public de 3% du PIB en 2002, juste à la limite du plafond fixé par le Pacte de stabilité européen. Alors que la Commission de l'Union européenne qualifiait ce déficit d'«excessif», le Premier ministre français, en déplacement dans la Sarthe, déclarait qu'il ne voulait pas laisser «dériver les déficits» et qu'il ne voulait pas non plus «imposer aux Français l'austérité».
«Le gouvernement français vient de notifier à la Commission européenne la situation de ses finances publiques pour l’année 2002. Le besoin de financement pour l’ensemble des administrations publiques s’établit à 3,0% du PIB», a déclaré, le 3 mars, le ministère de l’Economie et des Finances, dans un communiqué. «Par rapport à la prévision de déficit public de novembre, qui s’établissait à 2,8% du PIB, l’écart de 0,2 points résulte principalement des moins-values constatées en fin d’années sur les recettes fiscales et sociales», a ajouté Bercy. Pour le ministre de l’Economie, ce chiffre permettrait à la France d’échapper aux sanctions.
«Je laisse le soin à Pedro Solbes (ndlr : commissaire européen aux affaires économiques et monétaires) de tirer les conséquences qu’il veut en tirer. Le chiffre de 3% ne peut pas amener la commission à engager une procédure pour déficits excessifs», a-t-il dit. Toutefois, Francis Mer a reconnu que son pays n’était pas dans une «situation très convenable» et a expliqué qu’il ne craignait pas de sanctions de la part de Bruxelles. De son côté, Noëlle Lenoir, la ministre française déléguée aux Affaires européennes affirmait : «La France a mordu la ligne jaune mais ne l’a pas dépassée», avant d’ajouter : «Nous ne pensons pas qu’une procédure pour déficit excessif soit justifiée».
Des sanctions contre la France ?
A Bruxelles, on a considéré que l’optimisme français était un peu décalé. Jonathan Todd, porte-parole de la Commission, a déclaré qu’un déficit de 3%, s’il se confirmait, serait excessif et déclencherait une procédure, éventuellement assortie de lourdes amendes. En effet, la Commission ne devrait réagir que dans plusieurs jours, le 17 mars, quand les comptes français auront été vérifiés par l’agence européenne des statistiques Eurostat.
En déplacement en province, Jean-Pierre Raffarin a réaffirmé la position de la France : «Je ne veux pas laisser dériver les déficits et je ne veux pas non plus imposer aux Français l’austérité», avant d’ajouter qu’il avait choisi de «faire des économies au niveau de l’Etat». Face au ralentissement économique mondial, induit par la crise irakienne, il est important selon le Premier ministre de préserver des «capacités de croissance» afin de pouvoir rebondir dès que les hypothèses internationales seront levées, c’est-à-dire dès la fin de cette année. Or, selon les analystes financiers, le déficit 2003 pourrait atteindre 3,5%. Rappelons que depuis le début de l’année, Paris fait l’objet d’un «avertissement préventif» de Bruxelles l’enjoignant de «prendre les mesures appropriées pour assurer que son déficit public ne dépassera pas le seuil de 3% du PIB en 2003».
Après le dérapage de l’Allemagne, celui de la France souligne un peu plus la dégradation des finances des deux grands pays de la zone euro. Alors que Berlin est au bord de la récession, Paris a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2003, de 2,5% à 1,5%. A cela s’ajoute la morosité des ménages français. En effet, selon l’Insee, leur moral serait au plus bas depuis six ans. Une donnée qui suscite l’inquiétude des économistes sur la consommation, principal moteur de la croissance.
«Je laisse le soin à Pedro Solbes (ndlr : commissaire européen aux affaires économiques et monétaires) de tirer les conséquences qu’il veut en tirer. Le chiffre de 3% ne peut pas amener la commission à engager une procédure pour déficits excessifs», a-t-il dit. Toutefois, Francis Mer a reconnu que son pays n’était pas dans une «situation très convenable» et a expliqué qu’il ne craignait pas de sanctions de la part de Bruxelles. De son côté, Noëlle Lenoir, la ministre française déléguée aux Affaires européennes affirmait : «La France a mordu la ligne jaune mais ne l’a pas dépassée», avant d’ajouter : «Nous ne pensons pas qu’une procédure pour déficit excessif soit justifiée».
Des sanctions contre la France ?
A Bruxelles, on a considéré que l’optimisme français était un peu décalé. Jonathan Todd, porte-parole de la Commission, a déclaré qu’un déficit de 3%, s’il se confirmait, serait excessif et déclencherait une procédure, éventuellement assortie de lourdes amendes. En effet, la Commission ne devrait réagir que dans plusieurs jours, le 17 mars, quand les comptes français auront été vérifiés par l’agence européenne des statistiques Eurostat.
En déplacement en province, Jean-Pierre Raffarin a réaffirmé la position de la France : «Je ne veux pas laisser dériver les déficits et je ne veux pas non plus imposer aux Français l’austérité», avant d’ajouter qu’il avait choisi de «faire des économies au niveau de l’Etat». Face au ralentissement économique mondial, induit par la crise irakienne, il est important selon le Premier ministre de préserver des «capacités de croissance» afin de pouvoir rebondir dès que les hypothèses internationales seront levées, c’est-à-dire dès la fin de cette année. Or, selon les analystes financiers, le déficit 2003 pourrait atteindre 3,5%. Rappelons que depuis le début de l’année, Paris fait l’objet d’un «avertissement préventif» de Bruxelles l’enjoignant de «prendre les mesures appropriées pour assurer que son déficit public ne dépassera pas le seuil de 3% du PIB en 2003».
Après le dérapage de l’Allemagne, celui de la France souligne un peu plus la dégradation des finances des deux grands pays de la zone euro. Alors que Berlin est au bord de la récession, Paris a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2003, de 2,5% à 1,5%. A cela s’ajoute la morosité des ménages français. En effet, selon l’Insee, leur moral serait au plus bas depuis six ans. Une donnée qui suscite l’inquiétude des économistes sur la consommation, principal moteur de la croissance.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 04/03/2003