Economie française
Ernest-Antoine Seillière réélu à la tête du patronat
Le président du Medef vient d’être réélu avec 98% des voix et pour une durée de trois ans à la tête du Mouvement des entreprises de France, à Tours, lors d’une assemblée générale de l’organisation patronale, en présence du Jean-Pierre Raffarin. C’est la première fois qu’un Premier ministre assiste à une telle réunion.
«Nous attendons de vous, Monsieur le Premier ministre, que vous libériez toutes les énergies du pays, nous attendons de vous le sursaut», a déclaré Ernest-Antoine Seillière à l’adresse de Jean-Pierre Raffarin, dans son discours d’ouverture rappelant les principales revendications économiques et sociales du Medef, avant d’ajouter : «vous avez sifflé ces derniers mois la fin de la récréation, mais vous n’avez pas encore convaincu la France qu’elle devait se mettre au travail». Celui que l’on surnomme «le baron», référence à son titre nobiliaire, a également tenu à préciser s’agissant de la venue exceptionnelle du chef du gouvernement à l’assemblée générale de l’organisation patronale : «votre présence symbolise le partenariat que le Medef souhaite tant établir sur des bases nouvelles entre salariés et leurs syndicats, les entrepreneurs et leurs organisations professionnelles, et les pouvoirs publics».
Elu à la tête du patronat français en 1997, Ernest-Antoine Seillière s’est présenté, cette fois-ci, seul à la barre d’un mouvement qu’il a dirigé pendant cinq ans en duo avec Denis Kessler, parti en novembre dernier diriger le réassureur Scor. Ce mardi matin, à Tours, il a été reconduit dans ses fonctions avec près de 98% des votes exprimés pour une durée de trois ans. Satisfait de la baisse de l’impôt sur le revenu engagée par le gouvernement, le président du Medef souhaite maintenant la suppression de la taxe professionnelle et encourage le Premier ministre à «s’attaquer aux prétendus tabous de la réforme», dans une allusion à peine voilée à l’impôt sur la fortune. D’autre part, dans le domaine social, il a de nouveau insisté sur le principe d’équité, entre le service public et le privé, et sur l’allongement de la durée des cotisations qui doivent être les fondements de la réforme générale des retraites.
Les entrepreneurs derrière Jean-Pierre Raffarin
Dans une interview accordée au journal Les Echos le 13 janvier, «le baron» a affiché sa satisfaction de voir se construire un «partenariat» avec le gouvernement tout en souhaitant cependant rester critique. «L’équipe de Jean-Pierre Raffarin a compris le message de la réforme. Mais nous devons continuer à maintenir le tonus», a-t-il déclaré. Une position radicalement opposée à celle que le patronat avait adoptée quand Lionel Jospin était chef du gouvernement. Cette assemblée générale pourrait voir, dans les mois qui viennent, s’amplifier les relations déjà existantes entre le patronat et le gouvernement actuel. Après l’affrontement avec le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, il semblerait que le président du Medef souhaite vouloir la conciliation.
Après le discours d’Ernest-Antoine Seillière, Jean-Pierre Raffarin s’est s’exprimé devant les entrepreneurs. Le Premier ministre a également proposé aux entreprises un «partenariat» incluant une poursuite des baisses des impôts et de charges ainsi que des «avancées» dans le dialogue social. «Ce que je vous propose, c’est la réconciliation entre l’Etat et les entreprises», a-t-il déclaré tout en prônant «une nouvelle confiance pour une nouvelle croissance, une véritable dynamique pour l’emploi et une vraie réforme de l’Etat». Sur le dossier des retraites, le chef du gouvernement a tenu à souligner que «la réforme ne doit pas se focaliser a priori sur un seul paramètre». Ensuite, abordant la réforme de l’Etat, il a annoncé qu’il allait commencer, dès février prochain, à légiférer par ordonnance pour alléger les formalités administratives.
Selon un sondage de la Sofres publié ce mardi dans Le Figaro, 88% des patrons approuvent «tout à fait» ou «plutôt» l’action du Premier ministre. En revanche plus de la moitié d’entre eux (55%) se déclare «plutôt» (47%) et «très» (8%) pessimistes face à la situation économique en 2003. Quoiqu’il en soit, depuis mai dernier, les dirigeants d’entreprises ont, semble-t-il, été rassurés par certaines orientations du gouvernement Raffarin, telle sa fermeté dans le conflit des routiers ou encore plus récemment sa décision d’appliquer le protocole d’accord sur la réforme des retraites à EDF-GDF malgré son rejet par les salariés. Sans aucun doute, le gouvernement aura besoin, très prochainement, du soutien du Medef dans l’affrontement qui ne va pas tarder à s’engager avec les syndicats sur les retraites.
Lire également :
Medef : l'hommage de Raffarin
(L'éditorial économique de Norbert Navarro)
Raffarin face aux patrons
(L'éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
Elu à la tête du patronat français en 1997, Ernest-Antoine Seillière s’est présenté, cette fois-ci, seul à la barre d’un mouvement qu’il a dirigé pendant cinq ans en duo avec Denis Kessler, parti en novembre dernier diriger le réassureur Scor. Ce mardi matin, à Tours, il a été reconduit dans ses fonctions avec près de 98% des votes exprimés pour une durée de trois ans. Satisfait de la baisse de l’impôt sur le revenu engagée par le gouvernement, le président du Medef souhaite maintenant la suppression de la taxe professionnelle et encourage le Premier ministre à «s’attaquer aux prétendus tabous de la réforme», dans une allusion à peine voilée à l’impôt sur la fortune. D’autre part, dans le domaine social, il a de nouveau insisté sur le principe d’équité, entre le service public et le privé, et sur l’allongement de la durée des cotisations qui doivent être les fondements de la réforme générale des retraites.
Les entrepreneurs derrière Jean-Pierre Raffarin
Dans une interview accordée au journal Les Echos le 13 janvier, «le baron» a affiché sa satisfaction de voir se construire un «partenariat» avec le gouvernement tout en souhaitant cependant rester critique. «L’équipe de Jean-Pierre Raffarin a compris le message de la réforme. Mais nous devons continuer à maintenir le tonus», a-t-il déclaré. Une position radicalement opposée à celle que le patronat avait adoptée quand Lionel Jospin était chef du gouvernement. Cette assemblée générale pourrait voir, dans les mois qui viennent, s’amplifier les relations déjà existantes entre le patronat et le gouvernement actuel. Après l’affrontement avec le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, il semblerait que le président du Medef souhaite vouloir la conciliation.
Après le discours d’Ernest-Antoine Seillière, Jean-Pierre Raffarin s’est s’exprimé devant les entrepreneurs. Le Premier ministre a également proposé aux entreprises un «partenariat» incluant une poursuite des baisses des impôts et de charges ainsi que des «avancées» dans le dialogue social. «Ce que je vous propose, c’est la réconciliation entre l’Etat et les entreprises», a-t-il déclaré tout en prônant «une nouvelle confiance pour une nouvelle croissance, une véritable dynamique pour l’emploi et une vraie réforme de l’Etat». Sur le dossier des retraites, le chef du gouvernement a tenu à souligner que «la réforme ne doit pas se focaliser a priori sur un seul paramètre». Ensuite, abordant la réforme de l’Etat, il a annoncé qu’il allait commencer, dès février prochain, à légiférer par ordonnance pour alléger les formalités administratives.
Selon un sondage de la Sofres publié ce mardi dans Le Figaro, 88% des patrons approuvent «tout à fait» ou «plutôt» l’action du Premier ministre. En revanche plus de la moitié d’entre eux (55%) se déclare «plutôt» (47%) et «très» (8%) pessimistes face à la situation économique en 2003. Quoiqu’il en soit, depuis mai dernier, les dirigeants d’entreprises ont, semble-t-il, été rassurés par certaines orientations du gouvernement Raffarin, telle sa fermeté dans le conflit des routiers ou encore plus récemment sa décision d’appliquer le protocole d’accord sur la réforme des retraites à EDF-GDF malgré son rejet par les salariés. Sans aucun doute, le gouvernement aura besoin, très prochainement, du soutien du Medef dans l’affrontement qui ne va pas tarder à s’engager avec les syndicats sur les retraites.
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(L'éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
par Clarisse Vernhes
Article publié le 14/01/2003