Economie française
Hachette reprend le secteur édition de Vivendi
Depuis le départ de l’ancien Pdg Jean-Marie Messier, le groupe de communication français a décidé de revoir à la baisse ses ambitions. La diversification des ses activités n’a pas été à son avantage, et l’objectif du nouveau patron, Jean-René Fourtou est avant tout de réduire la dette colossale du groupe. Il vend au groupe Hachette ses activités d'édition.
Jean-Luc et Arnaud Lagardère, patrons du groupe d’édition et de presse Hachette, rachètent la branche édition de Vivendi universal publishing (VUP), pour un montant de 1,25 milliard d’euros. La proposition du groupe Hachette soutenue par un consortium dans lequel on retrouve la banque Paribas, a emporté les faveurs de Jean-René Fourtou qui confirme sa nouvelle politique de cession d’activités pour redresser sa multinationale. VU se déleste ainsi de quelques grands noms de l’édition française : Larousse, Robert, Bordas, Nathan, Colin, Plon-Perrin, Laffont, 10/18 ou Pocket. Le maintien de ces maisons d’éditions dans un groupe français a certainement pesé dans la balance.
De la vente de ses activités d’édition, VU espérait tirer 3 milliards d’euros mais n’empocherait, pour l’instant, que la moitié dans cette opération, puisqu’il a retiré de la transaction les activité de l’éditeur américain Houghton Mifflin, spécialisé dans les livres scolaires. Il cède Hachette ses activités d’édition en Europe et en Amérique-latine. Vivendi Universal espère faire l’appoint avec la cession de la branche américaine au groupe Eurazeo, dans lequel figure la banque Crédit Agricole. L’ancien Pdg de Vivendi avait déboursé 2,2 milliards de dollars pour racheter Houghton Mifflin. Aujourd’hui la revente se fera à perte, mais permettrait une entrée d’argent frais pour alléger la dette colossale du groupe Vivendi qui s’élève à environ 18 milliards d’euros.
Vendeurs et acheteurs craignent des mouvements sociaux
Vivendi Universal a besoin de cette rentrée d’argent frais parce qu’il veut se concentrer sur certaines activités phares du groupe, en l’occurrence la téléphonie, SFR pour le réseau des téléphones portables. Jean-René Fourtou a besoin de mettre entre 4 et 6 milliards d’euros sur la table avant le 10 novembre pour contrer l’offre de rachat que le groupe britannique Vodafone fait peser sur le réseau téléphonique Cegetel. Par un jeu de montage financier, d’augmentation de capital de certains investisseurs, et la cession d’au moins 20% des parts de Vivendi Universal dans Vivendi Environnement, Jean-René Fourtou espère engranger de substantiels revenus, pour garder dans son giron Cegetel. Le groupe s’est alors lancé à la recherche de nouveaux partenaires, et on parle déjà de EDF (Electricité de France) qui frappe à la porte.
La concentration de ces célèbres éditions au sein d’un seul groupe inquiète bien entendu des éditeurs indépendants. Cette acquisition, selon les «petits éditeurs» placerait le groupe Hachette en position de monopole. Il détenait déjà avant cette opération 60% de l’édition du livre de poche et 80% du livre scolaire. Ils entendent mener des actions dans le cadre des lois nationales et communautaires antitrust sur la concurrence. En attendant la mobilisation des éditeurs indépendant contre le groupe Hachette, c’est Vivendi qui devra d’abord faire face à une information judiciaire, dans les jours à venir, suite à une plainte déposée par les petits actionnaires de Vivendi Universal regroupés au sein de l’APPAC (Association des petits porteurs actifs). La bonne opération des repreneurs et vendeurs entraîne d’une part le courroux de la concurrence et d’autre part la réclamation des petits porteurs qui exigent des comptes et veulent avoir un retour sur investissement.
Lire également :
Edition : tempête culturelle
(L'éditorial économique de Norbert Navarro)
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Vivendi Universal a besoin de cette rentrée d’argent frais parce qu’il veut se concentrer sur certaines activités phares du groupe, en l’occurrence la téléphonie, SFR pour le réseau des téléphones portables. Jean-René Fourtou a besoin de mettre entre 4 et 6 milliards d’euros sur la table avant le 10 novembre pour contrer l’offre de rachat que le groupe britannique Vodafone fait peser sur le réseau téléphonique Cegetel. Par un jeu de montage financier, d’augmentation de capital de certains investisseurs, et la cession d’au moins 20% des parts de Vivendi Universal dans Vivendi Environnement, Jean-René Fourtou espère engranger de substantiels revenus, pour garder dans son giron Cegetel. Le groupe s’est alors lancé à la recherche de nouveaux partenaires, et on parle déjà de EDF (Electricité de France) qui frappe à la porte.
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(L'éditorial économique de Norbert Navarro)
par Didier Samson
Article publié le 23/10/2002