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Economie française

Recul de l’investissement étranger

L’effondrement des espoirs fondés sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) a porté un coup sérieux à l’implantation d’entreprises étrangères en France en 2001. A cela se sont ajoutées la mauvaise conjoncture de l’économie américaine, les conséquences des attentats du 11 septembre et la faiblesse de la croissance en Europe.
Résultat : selon l’enquête annuelle de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), le nombre de projets de création, d’extension ou de rachat d’entreprises françaises par des firmes étrangères en 2001 a été inférieur à celui de l’année précédente.

Plus inquiétant, ces projets d’implantations sont marqués par une certaine prudence et moins prometteurs en emplois qu’en 2000. L’AFII a recensé 558 projets d’investissements étrangers contre 563 et la perspective de 25 480 emplois créés dans les trois ans contre 35 000 en 2000. Ce recul de 28% des prévisions de créations d’emplois par des firmes étrangères n’est pas réservé à la France et il atteint plus de 30% au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Et, avec un montant de près de 4 milliards d’euros d’investissements étrangers en 2001, la France enregistre une baisse de 2,7 milliards d’euros sur l’an 2000 dont 1,7 milliards liée au seul repli des NTIC.

A souligner, toutefois, que l’AFII ne prend en compte que les investissements productifs étrangers en France et pas l’ensemble des flux financiers sous forme, par exemple, de prises de participations dans des entreprises existantes, de fusions-acquisitions ou d’investissements non créateurs d’emplois. D’où l’énorme décalage entre les montants annoncés et les 50 milliards de dollars d’investissements étrangers directs (IDE) comptabilisés par l’OCDE.

L’automobile reprend la tête

Alors que les nouvelles technologies avaient permis en 2000 la création de plus de 12 000 emplois on n’en compte plus que moins de 4 000 en 2001 soit un recul de 70%. Les autres secteurs se maintiennent et l’on passe de 21 900 à 21 5000 créations d’emplois entre 2000 et 2001. D’ailleurs, l’AFII rappelle que, depuis 1993, plus de 220 000 emplois ont été créés ou maintenus grâce aux investissements étrangers en France. L’automobile redevient donc le premier secteur créateur d’emplois avec une progression de près de 30% entre 2000 et 2001 et près de 2 800 emplois en perspective. Les centres d’appels et les services en ligne devraient en créer à peu près autant, suivis par le secteur de la distribution avec plus de 2 600 emplois.

Les pays d’Europe centrale et orientale notamment la Tchéquie et la Hongrie se posent en concurrents sérieux de l’attractivité française pour les investissements étrangers. Ce phénomène touche d’ailleurs l’ensemble de l’Europe occidentale où les investissements étrangers sont en recul de 10% en 2001 alors que l’Europe de l’Est et orientale enregistre une progression de 13%. Ces pays attirent de plus en plus les investissements allemands, ceux de l’Europe occidentale et aussi des Japonais en raison des faibles coûts de main d’oeuvre, de l’ordre des deux tiers, y compris dans certains secteurs à forte valeur ajoutée. Les investisseurs étrangers dans les pays d’Europe centrale et orientale prennent également en compte leur entrée prochaine dans l’Union européenne. Selon l’AFII, l’avenir est donc, en France, à la spécialisation dans ses domaines d’excellence, de haute technologie et de qualité.



par Francine  Quentin

Article publié le 09/07/2002