Economie française
100 000 chômeurs de plus en 2002
Le chômage a augmenté au cours de l’année 2002 et sa progression s’est encore accélérée en décembre dernier, laissant craindre, dans une conjoncture économique défavorable, une aggravation de la situation de l’emploi en France au moins jusqu’à la mi-2003.
La France est en train de réduire à néant l’amélioration de la situation de l’emploi qui s’était faite sentir en 2000. Les dernières statistiques font état d’une augmentation de 4,8% du chômage en 2002 par rapport à 2001, année qui avait déjà connu une progression de 2,2%.
On compte désormais 2,3 millions de demandeurs d’emplois, soit 9,1% de la population active et 100.000 chômeurs de plus qu’en 2001, année au cours de laquelle le chômage avait déjà progressé de plus de 47 000 personnes. Plus grave encore, les chiffres de décembre 2002 marquent une accélération de la crise avec une augmentation de 0,8%, à près de 18 000 chômeurs de plus que le mois précédent, alors que novembre avait déjà enregistré une augmentation de 0,6%.
L’embellie de septembre et octobre aura donc été de courte durée. Les annonces de plans sociaux massifs dans plusieurs grandes entreprises, les perspectives peu engageantes de croissance pour les prochains mois, l’éventualité d’un conflit armé en Irak, autant d’éléments qui laissent craindre de sombres jours dans le secteur de l’emploi en ce début de l’année 2003.
Les prévisionnistes ne voient d’ailleurs pas la tendance s’inverser dans les prochains mois. On doit s’attendre à une poussée du chômage au cours du premier semestre de cette année et le taux retrouverait, en juin prochain, son niveau d’août 2000, soit 9,3% de la population active, annulant de fait l’amélioration de l’emploi enregistrée à partir de cette date. Pour générer plus d’embauches que de suppressions d’emplois la croissance doit atteindre 2,4%,estiment les analystes. Or, les prévisions ne tablent pas sur une croissance supérieure à 2% en 2003.
Répercussions politiques immédiates
Et, pendant ce temps les plans de licenciements se multiplient, tels Daewoo, Metaleurop ou Arcelor, au point que le gouvernement Raffarin a annoncé la création d’une cellule de veille ministérielle, des aides aux bassins d’emplois touchés par la crise et la lutte contre les «patrons-voyous» qui abandonnent les salariés en rase campagne.
Ce problème social brûlant qu’est le chômage a des répercussions immédiates dans le domaine politique. Dès la publication de ces mauvais résultats le Parti socialiste a dénoncé «les mauvais choix du gouvernement Raffarin» qui a programmé la disparition des emploi-jeunes et gelé des dispositions prises par le gouvernement Jospin en faveur de l’emploi comme les 35 heures. A cela l’UMP a beau jeu de rétorquer que «l'héritage calamiteux» laissé par la gauche et les «choix pervers effectués pendant cinq années en matière d’emploi» ont abouti à ce résultat.
Les Français, de leur côté, ne semblent pas rentrer dans ce débat et, selon un sondage Sofres-Le Figaro, mettent en tête des priorités gouvernementales la lutte contre le chômage, avant celle contre la violence et la criminalité. Par ailleurs, 80% des personnes interrogées estiment que le gouvernement Raffarin n’est pas assez efficace en ce domaine.
A écouter également:
Annie Fave est l'Invitée de la rédaction du 31 janvier 2003 sur le sujet de l'augmentation du chômage en France.
On compte désormais 2,3 millions de demandeurs d’emplois, soit 9,1% de la population active et 100.000 chômeurs de plus qu’en 2001, année au cours de laquelle le chômage avait déjà progressé de plus de 47 000 personnes. Plus grave encore, les chiffres de décembre 2002 marquent une accélération de la crise avec une augmentation de 0,8%, à près de 18 000 chômeurs de plus que le mois précédent, alors que novembre avait déjà enregistré une augmentation de 0,6%.
L’embellie de septembre et octobre aura donc été de courte durée. Les annonces de plans sociaux massifs dans plusieurs grandes entreprises, les perspectives peu engageantes de croissance pour les prochains mois, l’éventualité d’un conflit armé en Irak, autant d’éléments qui laissent craindre de sombres jours dans le secteur de l’emploi en ce début de l’année 2003.
Les prévisionnistes ne voient d’ailleurs pas la tendance s’inverser dans les prochains mois. On doit s’attendre à une poussée du chômage au cours du premier semestre de cette année et le taux retrouverait, en juin prochain, son niveau d’août 2000, soit 9,3% de la population active, annulant de fait l’amélioration de l’emploi enregistrée à partir de cette date. Pour générer plus d’embauches que de suppressions d’emplois la croissance doit atteindre 2,4%,estiment les analystes. Or, les prévisions ne tablent pas sur une croissance supérieure à 2% en 2003.
Répercussions politiques immédiates
Et, pendant ce temps les plans de licenciements se multiplient, tels Daewoo, Metaleurop ou Arcelor, au point que le gouvernement Raffarin a annoncé la création d’une cellule de veille ministérielle, des aides aux bassins d’emplois touchés par la crise et la lutte contre les «patrons-voyous» qui abandonnent les salariés en rase campagne.
Ce problème social brûlant qu’est le chômage a des répercussions immédiates dans le domaine politique. Dès la publication de ces mauvais résultats le Parti socialiste a dénoncé «les mauvais choix du gouvernement Raffarin» qui a programmé la disparition des emploi-jeunes et gelé des dispositions prises par le gouvernement Jospin en faveur de l’emploi comme les 35 heures. A cela l’UMP a beau jeu de rétorquer que «l'héritage calamiteux» laissé par la gauche et les «choix pervers effectués pendant cinq années en matière d’emploi» ont abouti à ce résultat.
Les Français, de leur côté, ne semblent pas rentrer dans ce débat et, selon un sondage Sofres-Le Figaro, mettent en tête des priorités gouvernementales la lutte contre le chômage, avant celle contre la violence et la criminalité. Par ailleurs, 80% des personnes interrogées estiment que le gouvernement Raffarin n’est pas assez efficace en ce domaine.
A écouter également:
Annie Fave est l'Invitée de la rédaction du 31 janvier 2003 sur le sujet de l'augmentation du chômage en France.
par Francine Quentin
Article publié le 31/01/2003