Economie française
France Télécom : des finances en chute libre
20,7 milliards d’euros en 2002 : les pertes annuelles enregistrées par l’entreprise publique France Télécom sont exceptionnelles. L’entreprise paie la dépréciation de ses investissements passés. Pourtant l’activité se porte plutôt bien. Et, moyennant un régime drastique, le nouveau patron de l’entreprise parle de «reconquête».
Ces chiffres sont «les pires de l'histoire de France Télécom» et il est vrai qu’ils «donnent le vertige». De l’aveu même du patron, Thierry Breton, en poste depuis cinq mois, ce sont des pertes abyssales. France Télécom paie le prix des 100 milliards d’investissements consentis depuis trois ans, et qui n’ont cessé de se déprécier au fil du temps, creusant à coups de milliards d’euros les pertes de l’entreprise dont, pourtant, l’activité principale va bien. MobilCom et NTL ont coûté 9 milliards à France Télécom, l’année dernière. Equant, 4,4 milliards. Wind, 1,6 milliard. Orange Suisse, 900 millions. Sans compter les filiales en Côte d’Ivoire, en Autriche, en Jordanie, en Espagne, aux Pays-Bas… En tout, les pertes font presque la moitié du chiffre d’affaire (46,6 milliards d’euros). Mais lorsqu’on observe les chiffres sur deux ans, on constate que le déficit frôle les 30 milliards d’euros ! Sans compter son endettement financier considérable : 68 milliards d’euros. Aucune entreprise privée n’aurait survécu à un tel endettement.
Mais c'est un résultat paradoxal que présente France Télécom. Des pertes record certes, mais une activité performante, dans un domaine stratégique et en expansion: les services de télécommunications fixe, mobile et par Internet. Les contraintes budgétaires vont lourdement peser sur la capacité d’investissements de l’entreprise. L’hypothéquer peut-être. Un plan est en cours. Il prévoit notamment des économies dans les secteurs concernant les systèmes d’information, le marketing et la communication, une réduction du nombre de projets informatiques, une diminution du nombre de sous-traitants et l’annulation de programmes de sponsoring dans le football français.
L’emploi menacé
Fin 2003, le groupe n’emploiera plus que 220 000 personnes, après les 13 000 suppressions d’emplois attendues cette année. Des restructurations, plans de licenciements, sont déjà à l’œuvre au sein de la filiale Orange Suisse, dont l’existence à terme est menacée si aucun signe de redressement ne survient. Dans ces conditions, France Télécom «sera en difficulté pour entretenir et moderniser son réseau, répondre à la demande croissante en débits, contenus, nouveaux usages sur l’ensemble du territoire», estime un porte-parole syndical.
Malgré tout, l’équipe de Thierry Breton table sur l’insolente bonne santé de l’activité. Grâce notamment à sa filiale Orange, la progression du chiffre d’affaires est de 8,4% ; l’exploitation a fait un bond de 30,9%. Et, pour faire face, une augmentation de capital est attendu à hauteur de quinze milliards d’euros. Le patron annonce une «phase de reconquête» avec retour au bénéfice pour 2003 et il s’engage à ramener la dette au-dessous de la barre des 40 milliards d’ici fin 2005.
Enfin, il ne faut pas négliger que ce plan de sauvetage s’accomplira dans une conjoncture plutôt déprimée au moment où le gouvernement ne cesse de réviser le taux de croissance à la baisse. Ces résultats étaient attendus. En conséquence ils n’ont pas eu d’effet sur la valeur boursière de l’action France Télécom qui n’a perdu que 2% de sa valeur.
Mais c'est un résultat paradoxal que présente France Télécom. Des pertes record certes, mais une activité performante, dans un domaine stratégique et en expansion: les services de télécommunications fixe, mobile et par Internet. Les contraintes budgétaires vont lourdement peser sur la capacité d’investissements de l’entreprise. L’hypothéquer peut-être. Un plan est en cours. Il prévoit notamment des économies dans les secteurs concernant les systèmes d’information, le marketing et la communication, une réduction du nombre de projets informatiques, une diminution du nombre de sous-traitants et l’annulation de programmes de sponsoring dans le football français.
L’emploi menacé
Fin 2003, le groupe n’emploiera plus que 220 000 personnes, après les 13 000 suppressions d’emplois attendues cette année. Des restructurations, plans de licenciements, sont déjà à l’œuvre au sein de la filiale Orange Suisse, dont l’existence à terme est menacée si aucun signe de redressement ne survient. Dans ces conditions, France Télécom «sera en difficulté pour entretenir et moderniser son réseau, répondre à la demande croissante en débits, contenus, nouveaux usages sur l’ensemble du territoire», estime un porte-parole syndical.
Malgré tout, l’équipe de Thierry Breton table sur l’insolente bonne santé de l’activité. Grâce notamment à sa filiale Orange, la progression du chiffre d’affaires est de 8,4% ; l’exploitation a fait un bond de 30,9%. Et, pour faire face, une augmentation de capital est attendu à hauteur de quinze milliards d’euros. Le patron annonce une «phase de reconquête» avec retour au bénéfice pour 2003 et il s’engage à ramener la dette au-dessous de la barre des 40 milliards d’ici fin 2005.
Enfin, il ne faut pas négliger que ce plan de sauvetage s’accomplira dans une conjoncture plutôt déprimée au moment où le gouvernement ne cesse de réviser le taux de croissance à la baisse. Ces résultats étaient attendus. En conséquence ils n’ont pas eu d’effet sur la valeur boursière de l’action France Télécom qui n’a perdu que 2% de sa valeur.
par Georges Abou
Article publié le 06/03/2003