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Irak

L’Otan enverra une mission à Bagdad

Le secrétaire général de l'OTAN Jaap de Hoop Scheffer en compagnie du ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, en visite au siège de l'Alliance le 13 juillet 2004. L'OTAN doit dépêcher début août une quarantaine de militaires en Irak. 

		(Photo: AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN Jaap de Hoop Scheffer en compagnie du ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, en visite au siège de l'Alliance le 13 juillet 2004. L'OTAN doit dépêcher début août une quarantaine de militaires en Irak.
(Photo: AFP)
Après plusieurs jours d’âpres négociations, les vingt-six pays membres de l’Alliance atlantique se sont mis d’accord sur l’envoi d’une mission en Irak chargée d’étudier les modalités de mise en œuvre de la formation des forces de sécurité irakiennes. L’envoi de cette mission répond à une demande formulée fin juin par les nouvelles autorités de Bagdad et dont le principe avait été accepté par les pays de l’Otan lors du sommet d’Istanbul.

Il aura fallu trois jours de rudes tractations et pas moins d’une dizaine de réunions pour que les ambassadeurs de l’Alliance parviennent enfin à un compromis. La déclaration du secrétaire général de l’organisation, le Néerlandais Jaap de Hoop Scheffer, concluant ces négociations en dit d’ailleurs long sur le caractère laborieux des discussions. «Les pays alliés ont accepté de constituer une mission de l’Otan pour la mise en œuvre de la formation» des forces de sécurité irakiennes, a-t-il ainsi affirmé entérinant le principe de l’envoi d’ici une dizaine de jours d’un «noyau» d’une quarantaine de militaires mais remettant à plus tard les modalités sur le long terme d’aide aux autorités irakiennes.

Officiellement ces soldats de l’Otan pourront certes commencer à former dès leur arrivée certains cadres irakiens. Mais leur mission première est d’établir un rapport qui sera soumis à de nouvelles négociations à la mi-septembre. Et ce n’est qu’à ce moment-là en effet que seront discutées les modalités précises d’un éventuel programme d’assistance aux autorités irakiennes. La mission dépêchée à Bagdad, a notamment précisé Jaap de Hoop Scheffer, devra faire des propositions «plus détaillées» pour la formation des forces de sécurité irakiennes d’ici le 15 septembre.

Querelles franco-américaines

Cet accord a minima révèle la persistance des désaccords entre Washington et Paris dont les positions sur le dossier irakien sont diamétralement opposées. La France a certes accepté que l’Alliance vienne en aide aux autorités irakiennes à travers notamment la formation des nouvelles forces de sécurité mais elle refuse catégoriquement que l’organisation «s’implante» en Irak. Jacques Chirac l’avait clairement indiqué lors du dernier sommet d’Istanbul en proposant que les formations se déroulent en dehors du territoire irakien.

Les négociations de ces derniers jours se sont donc heurtées à plusieurs questions : à qui reviendra le commandement de la mission de l’Otan en Irak ? Quel sera son contenu ? Et surtout qui la financera ? La France, soutenue par quelques capitales, a ainsi rejeté l’idée américaine d’un lien formel obligatoire de cette mission avec la Force multinationale que les Etats-Unis dirigent en Irak. Un lien que Washington justifie par la nécessité de protéger les militaires de l’Otan dépêchés à Bagdad dans quelques jours. La France a eu gain de cause sur ce point. «Il s’agit d’une mission distincte qui n’est par conséquent pas intégrée à la Force multinationale», a ainsi précisé Jaap de Hoop Scheffer, contredisant l’ambassadeur américain qui se félicitait d’une «unité de commandement» entre les quelque 140 000 soldats de la coalition et la mission de l’assistance de l’Otan. En réalité cette «unité de commandement» ne renverrait dans l’esprit de l’Alliance qu’à une coordination entre les deux opérations et aux mesures de sécurité dont pourraient bénéficier les formateurs de l’Otan.

En ce qui concerne le financement de la mission, le représentant américain a exigé que l’opération de l’Alliance soit payée conjointement et pas uniquement par les pays qui y participeront. Une question repoussée par la France et l’Allemagne qui refusent de s’engager avant que ne soit clairement défini le rôle des militaires de l’Otan en Irak.



par Mounia  Daoudi

Article publié le 31/07/2004 Dernière mise à jour le 01/08/2004 à 14:57 TU